El Desdichado

Cette semaine, notre poème se transporte au samedi (le 15, dimanche, étant le jour des révélations du swap au long cours – tadaaaam) et nous continuons avec Nerval, grâce au beau recueil offert par Cryssilda, et une évocation (entre autre) du très chevaleresque et très romantique Ivanhoé, el Desdichado !

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,

Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :

Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé

Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,

Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,

La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,

Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phoebus ?… Lusignan ou Biron ?

Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;

J’ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :

Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée

Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Gérard de Nerval – Les Chimères – 1854

ivanhoé

PS : Il me semble que ce poème est cité dans un des romans de Léo Malet et sert de fil conducteur à un Vargas aussi, Sans feu ni lieu sauf erreur…

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