En ce beau dimanche chocolaté, j’avais pensé partager quelque beau sonnet de Louise Labé issu tout droit du magnifique livre que j’ai reçu en cadeau de Lou mais l’on me dit en coulisse que des sonnets d’amour ne siéraient pas aujourd’hui… bon. Une petite citation de Louise alors en prélude à de futurs dimanches poétiques par elle embellis.
“Estant le tems venu, Mademoiselle, que les severes lois des hommes n’empeschent plus les femmes de s’appliquer aus sciences et disciplines, il me semble que celles qui ont la commodité doivent employer ceste honneste liberté, que notre sexe ha autrefois tant désirée à icelles aprendre, et montrer aus hommes le tort qu’ils nous faisoient en nous privant du bien et de l’honneur qui nous en pouvait venir ; et si quelcune parvient en tel degré que de pouvoir mettre ses concepcions par escrit, le faire songneusement et non dédaigner la gloire, et s’en parer plustot que de chaines, anneaus, et somptueus habits, lesquels ne pouvons vrayement estimer nostres que par usage. Mais l’honneur que la science nous procurera sera entierement nostre, et ne nous pourra estre oté, ne par finesse de larron, ne force d’ennemis, ne longueur du tems.”
Louise Labé – 1555
Epitre dédicatoire (extrait)
À madamoiselle Clemence de Bourges, lionnoize
(et pan dans ton épitre, le Tarse)


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