Un écrivain – célèbre – reçoit – un beau jour – une grosse enveloppe avec comme expéditeur une simple adresse électronique. Persuadé d’avoir affaire à un écrivain du dimanche avide de faire lire son manuscrit, il répond – fort poliment – par une fin de non recevoir et propose de renvoyer l’objet sans l’ouvrir. S’engage entre Pierre-Marie l’écrivain et Adeline l’expéditrice une correspondance électronique et néanmoins proprement épistolaire, d’abord distante, puis drôle, puis quelque peu échevelée et ce n’est qu’un début…
Vous me voyez venir avec cette rencontre courrielesque mais halte là, ce n’est pas ce que vous croyez et je ne vous en dirai pas plus. Installez-vous, tout comme moi, dans cette relation à distance que vous penserez peut être avoir déjà lu quelque part mais que nenni, la surprise est au tournant de la page et tout prend une autre saveur, une autre profondeur. Certes j’ai une certaine faiblesse pour les roman épistolaires, c’est une forme qui me parle (qui m’écrit, devrai-je dire), des Liaisons dangereuses* (un de mes classiques préféré de tous les temps) à Quand souffle le vent du nord (ah Léo) en passant par Inconnu à cette adresse** (j’en ai encore froid dans le dos), Septuor*** (je vous laisse juge mais quelles plumes) ou 84 Charing Cross (encore un de mes tout préférés), je suis cliente c’est un fait. Ce roman partait donc avec un a priori des plus positifs et il a largement tenu ses promesses. La narration, très enlevée, sait venir nous chercher dans le rire quand on attend du pathos, dans l’émotion quand on attendait une pirouette et quant à la construction, fort astucieuse, elle nous maintient dans l’incertitude avec une efficacité certaine. C’est vif, c’est touchant, c’est questionnant, on en ressort le sourire aux lèvres, prêt à donner un coup de balai et vivre – selon l’expression consacrée – le premier jour du reste de nos vies. Étonnant !
Je danse aussi – Anne Bondoux & Jean-Claude Mourlevat – 2015 – Fleuve noir
Les avis enthousiastes de Cuné et Clara (qui m’ont donné envie, merci à elles), celui très mitigé de Mylène (qui par nos échanges m’a donné envie d’écrire ce billet à une vitesse quasiment supersonique, merci à elle).
* Oups pas chroniqué, à ma décharge je l’ai lu longtemps avant d’avoir ouvert ce blog. Bon je l’ai relu depuis d’accord, shame !
** Non plus, c’est mal…
*** Toujours pas, mais que fais-je de mes journées ? Ah oui je lis ! mais j’ai honte me tout de même, si si si !


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