Juliet, jeune femme protégée d’une rigoriste communauté juive londonienne, est, à la grande honte de sa famille, une aguna. Son mari s’étant un jour volatilisé sans explication, elle n’est ni épouse, ni veuve, ni même divorcée. Entre deux – voire trois – états, elle n’a plus d’existence bien qu’elle se démène pour joindre les deux bouts et élever ses deux enfants. Jusqu’au jour où partie acheter un réfrigérateur – achat éminemment utile quoiqu’un peu extravagant pour sa bourse, elle consacre finalement l’argent à un portrait d’elle par un jeune artiste dont les œuvres lui ont accroché l’œil dans un parc. Car Juliet a un don particulier, elle voit vraiment et reconnait infailliblement le talent. C’est le début pour Juliet d’une singulière émancipation au rythme de l’effervescence artistique des années soixante et soixante-dix…
J’avais bien sûr beaucoup entendu parlé de Natasha Solomons, raison pour laquelle sans doute, ce roman a attiré mon attention au détour d’une vitrine. Et que bien m’en a pris, car non seulement j’ai découvert une auteure selon mon cœur mais de surcroit, par le biais de son roman le plus abouti – selon moi – à ce jour. Car depuis j’ai lu les deux précédents qui m’ont beaucoup plu. Jack Rosenbaum rêve en anglais étreint le lecteur dans une nostalgie presque insupportable tant elle est bien évoquée et le Manoir de Tyneford se pose en classique du romanesque anglais avec un côté addictif parfaitement contrôlé, apte à tenir le lecteur éveillé jusqu’à trois heures du matin. Mais La galerie des maris disparus – tout aussi drôle que le premier et maitrisé dans sa construction que le second – est d’une facture à la fois plus originale et plus personnelle. À aucun moment le destin de Juliet n’est convenu, elle s’émancipe sans rébellion – gardant des liens forts avec sa famille pourtant totalement incapable de comprendre sa nouvelle vie, elle aime sans s’engager, elle est mère attentive sans être irréprochable, elle fait commerce d’art par passion mais sans idéalisme. La vie de cette femme inattendue se décline au rythme de rencontres, de victoires et de défaites qui ne le sont pas moins, ponctuée par les portraits de Juliet qui encombrent peu à peu la petite maison bourgeoise qu’elle a tenu à conserver, à la recherche dont ne sait quelle parcelle d’elle-même qu’elle parait avoir déjà trouvée mais qui se dissimule dans les replis de son enfance protégée et de son mariage évaporé. Remarquable !
La galerie des maris disparus – Natasha Solomons – 2014 – Calman-Levy – 2016 – Le livre de poche
Je n’ai lu que “Jack Rosenblum rêve en anglais” et j’ai adoré. J’ai “Le manoir de Tyneford” quelque part dans les profondeurs de ma PAL. Je suis contente de lire un avis assez positif sur ce roman qui n’a pas plu autant que les deux autres, si je me souviens bien.
Il est bien possible qu’il ait moins plu, il est plus original surtout que le Manoir de Tyneford (Jack Rosenblum l’était aussi dans un autre genre) 🙂 En ce qui me concerne, j’ai beaucoup aimé les trois mais celui-ci est mon préféré, celui auquel je repense le plus 🙂
Il est en poche ? Youpi !!
ouiiiiiiii 🙂 tu l’as lu ?
J’avais juste une petite réserve sur cette lecture, mais globalement j’ai aimé ce roman là aussi. Autrement, je n’ai lu que le Manoir de Tyneford (beaucoup aimé). Il me reste “Jack Rosenbaum rêve en anglais”. http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2014/06/26/30142679.html
C’est vrai qu’il est très différent du Manoir de Tyneford (que j’ai beaucoup aimé et qui m’a fait veiller), beaucoup moins classique mais c’est aussi ce qui m’a plu 🙂
remarquable ? mazette! je note!
je suis curieuse de voir si tu seras d’accord avec moi 🙂
Tiens, j’ai lu les deux premiers, et celui ci manque!
Si tu as aimé les deux premiers, j’imagine que tu as envie de celui-ci… il en vaut la peine, très différent des deux autres mais très réussi 🙂
Par lequel vais-je commencer ?
Le Papou embêté
c’est bien d’avoir plein d’envie de lecture 😀
C’est celui avec lequel il faut commencer si on souhaite découvrir l’auteur si j’ai bien compris.
Les avis sont partagés je crois, la plupart des blogueuses ont préféré le Manoir de Tyneford, moi j’ai un faible pour celui-là 🙂
On sait qu’IL est partout, mais où est-IL passé cette fois-ci ? Serait-ce une autobiographie ?
Mais de Qui ? 😀
J’en ai lu de l’auteure, assez pour comprendre que ce n’est pas pour moi.
Ah elle n’en a écrit que trois je crois (du moins déjà traduits) lequel n’as-tu pas aimé ?
Je n’ai jamais lu cette auteure mais je suis tentée
je l’apprécie vraiment beaucoup 🙂
J’avais adoré Jack Rosemblum mais j’avais abandonné son premier roman (Le manoir de Tyneford). Pour celui-là, il ne fait pas partie de mes priorités, j’ai l’impression qu’il manque d’humour… ce que j’apprécie chez cette romancière
Ah je pensais que c’était Jack Rosenblum son premier roman, comme quoi… disons que celui-ci a plus d’humour que le manoir de Tyneford mais dans un registre moins burlesque que Jack Rosenblum 🙂