Il ne faut pas parler dans l’ascenseur

ascenseurUn homme est assassiné en rentrant chez lui, une jeune femme se fait renverser en traversant la rue, un homme la secoure et passe la journée avec elle, l’hôpital lui affirme qu’elle a été transférée directement en soin intensif, le policier Victor Lessard est appelé sur les lieux d’un délit de fuite… Y a-t-il un lien entre ces événements et lequel ? une sombre machination est-elle à l’oeuvre ? Seule la lecture de ce polar choral vous donnera les réponses…
Il ne faut pas parler dans l’ascenseur trainait dans ma pile depuis près d’un an (les polars ne sont plus ma tasse de thé depuis quelques temps, que voulez vous mon petit coeur tout mou supporte mal la dérive grand guignolesque et sanguinolente des “thrillers” d’aujourd’hui). Avec Québec en septembre, l’occasion de l’en sortir s’est présentée et disons que ce fut une bonne lecture avec quelques bémols (si le papou veut bien me permettre de lui emprunter son expression favorite).
Du côté positif, j’ai aimé l’écriture fluide et la construction astucieuse de ce roman autour d’une – ou même deux – intrigues bien complexes. Les changements de narrateur sont efficaces, plaçant le lecteur dans cette position agréable à mi-chemin entre auteur et personnages où il fait bon se poser des questions et risquer des hypothèses. La ville de Montréal, ses rues, son ambiance, sont bien rendues et j’ai retrouvé avec plaisir le cimetière Côte-des neiges où j’aime à me promener (oui je fais partie des gens qui se promènent dans les cimetières, c’est calme, c’est vert, c’est fleuri, il y a même de la lecture). Quant à la narration, elle est plutôt prenante, surtout dans la seconde partie du roman…
Du côté bémol, j’ai trouvé les cent premières pages un tantinet confuses et le rythme, dans l’ensemble, aurait gagné à être resserré (les redites m’ont parfois donné envie de sauter quelques pages). Les personnages manquent d’étoffe (y compris le fameux Lessard, tellement classique – alcoolique, problèmes familiaux et difficultés relationnelles – qu’il en devient cliché. Cela dit, d’après ce que j’ai lu, il gagne en profondeur dans ses enquêtes suivantes). Enfin l’auteur a hélas cédé dans les dernières pages à cette dérive sanguinolente – et inutile – dont je parlais plus haut, me gâchant en partie la fin du roman. Bon en partie seulement, car fort heureusement, l’incartade fut courte et j’ai aimé l’entrelacement des histoires, le mélange des genres et l’ambiance – mais en ce qui me concerne, il y a des situations –  quand le gore s’en mêle – où la suggestion est plus efficace que la description. Montréalais !
Il ne faut pas parler dans l’ascenseur – Martin Michaud – 2012 – Goelette
Lu dans le cadre du mois québécois organisé par la divine Karine et moi-même
PS : Ce roman a été publié en France sous le titre Les âmes traquées que – pour une fois – je trouve mieux choisi que l’incompréhensible titre québécois. Certes l’un des personnage prononce bien cette phrase dans le roman mais euh… so what ?
PPS : Oui, oui, mélange des genres, vous avez bien lu… vous reprendrez bien un zeste de fantastique !

quebec14bis

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