Après Liquidation à la grecque, Petros Markaris continue son anatomie d’une Grèce en crise et ses chroniques de vies ordinaires confrontées à une déliquescence universelle. Car tout s’écroule autour des héros de Markaris, salaires rognés – voire suspendus – primes supprimés, retraites rognées, perspectives nulles. La vie de tout un chacun est de plus en plus précaire et si le commissaire Charitos s’attelle à faire contre mauvaise fortune, sinon bon coeur au moins travail sérieux, d’autres baissent les bras – les suicides se multiplient, certains émigrent, et pour quelques uns les solutions envisagés semblent plus drastiques. Comme lorsque des fraudeurs fiscaux sont assassinés à coup – si j’ose ainsi dire – de cigüe ou que l’assassinat d’anciens héros de la résistance démocratiques aux Colonels révèlent à tous le vrai visage de la compromission devenue corruption. Et bien que les assassins – comme souvent chez Markaris – soient bien plus sympathiques que leurs victimes – que d’ailleurs nul ne pleure, Kostas Charitos, lui entend faire son boulot et les arrêter…
Les romans de Petros Markaris sont certes des polars mais ils nous séduisent essentiellement par la peinture qu’ils livrent du quotidien d’une Grèce contemporaine en déroute où les Grecs ne savent plus vers qui se tourner et, pour certains, qui rendre responsable de cette fameuse crise. Si le Justicier d’Athènes s’essouffle un peu entre une enquête un tantinet décousue et une atmosphère familiale délétère et passablement agaçante (Pour le coup je n’ai pas compris l’attitude de Charitos et de sa femme Adriani envers leur fille, mais bon c’est peut-être une question de point de vue et puis je ne suis pas fan d’Adriani de toutes façons), Pain, éducation, liberté retrouve souffle et verve, avec des personnages secondaires bien campés et attachants, une intrigue prenante et peut-être même au bout du tunnel une (toute) petite lueur d’espoir. Attachant !
Le Justicier d’Athènes – 2011 – Pain, éducation, liberté – 2012 – Pétros Markaris – Le seuil
Lu dans le cadre de l’année grecque organisée dame Cryssilda et moi-même 🙂
Il faut que je me décide à le lire !
C’est une série attachante 🙂
Tôt ou tard, je vais reprendre la lecture de Markaris ; celui-ci pourrait faire l’affaire.
Ceux-ci du coup puisqu’il y en a deux 🙂 markaris a écrit une série de polars, tu as l’embarras du choix 🙂