A quarante-trois ans, Arnaud Delagrave est un homme qui a réussi. Conseil en communication, il est réputé dans la gestion de crises – où comment limiter les dégâts quand les grands de se monde – enfin ceux qui peuvent se le payer – dérapent dans les petites ou grandes largeurs et vit une aventure délicieuse avec une jeune avocate qui lui rappelle sa jeunesse. Peut être trop d’ailleurs, cette relation associée à un accident mortel dans une mine du Nunavut va le pousser insensiblement à remettre en question sa vie et ses choix…
Décidément j’aime beaucoup Michel Jean et son talent pour brosser tant les paysages avec leur arrière plan humain et social – que ce soit le Nunavut des oubliés ou le Montréal des affairistes aux dents longues – que des personnages complexes et attachants. Ici c’est une très belle crise de la quarantaine qu’il nous offre avec tout ce qui va avec, les regrets, le vain désir de retrouver sa jeunesse, les questions qu’on en vient tous à se poser à certaines périodes, les choix qui finalement sont peut-être moins définitifs qu’on ne l’avait cru. La prise de conscience d’Arnaud m’a touchée au vif – question d’âge sans doute – et la profonde remise en question qui en découle tout autant. Il y a là quelque chose d’à la fois intime et sincère parfaitement servi par la limpidité de son écriture. Saisissant !
La Belle Mélancolie – Michel Jean – 2015 – Libre expression
L’avis de Karine qui a aimé aussi


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