Il convient de commencer par la fin. Par le début de la fin, qui est en soi un commencement : je voulais une maison. Et la maison qui lui convient, la narratrice l’a trouve en bord de mer, tout au bout d’un chemin caillouteux peu praticable, une petite merveille de maison à l’ancienne nichée dans un fabuleux jardin. Très vite elle l’achète et s’y installe, malgré l’absence d’électricité et de téléphone – pas même de réseau disponible – et le comportement étrange de l’ancienne propriétaire. Seulement la maison semble étrangement vivante, les murs se rapprochent, les fenêtre rapetissent, le sommeil fuit et la nouvelle propriétaire, épuisée, se met à écrire. Une histoire de vie et de deuil, une histoire d’amour fou et d’abandon, une histoire d’amitié et de perte, une histoire enfin qui est peut être la sienne, peut être imaginaire, peut être même les deux…
Ce roman peut être un brin déroutant en début de lecture, les histoires s’entrelacent, on ne sait où se trouve la réalité ni quand le fantasme prend les commandes, notre raison se heurte à la fantaisie des personnages qui inventent, brodent, enjolivent, rêvent enfin. Inutile de s’accrocher à un fil narratif, vous risqueriez de vous perdre. Mieux vaut se laisser porter par les mots, flotter sur les phrases, l’écriture poétique de Pascale Quiviger nous enlace et nous entraine quelque part ailleurs, dans un réalisme magique étrangement lumineux qui se trouve être également un véritable hymne à l’amour maternel. Magique !
La maison des temps rompu – Pascale Quiviger – 2008 – éditions Boréal (Québec) et Panama (France)
L’avis de Karine
PS : J’ai l’édition française mais je préfère vous montrer la québécoise, tellement plus jolie… ben oui, je suis comme ça moi…



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