Hélène a huit ans, voudrait être un garçon, veut qu’on l’appelle Joe comme Jo March, être forte et courageuse comme Lady Oscar, et aider sa famille qui ne roule pas sur l’or. Elle vit continuellement dans les histoires qu’elle s’invente mais dans le même temps garde les pieds fermement ancrés sur terre, attentive à tous, se vieillissant pour pouvoir travailler, prenant soin de ses soeurs, développant une improbable amitié avec son grincheux voisin, malcomode et alcoolique mais, comme elle, toujours présent quand on a besoin de lui… C’est que Joe, petite silhouette malingre toujours par monts et par vaux, est animée d’un étonnant appétit de vivre et d’aimer.
Quel merveilleux livre que celui-ci ! A la fois chronique de quartier et roman d’apprentissage, il développe une savoureuse galerie de portraits hauts en couleur, épinglant au passage quelques mesquineries mais soulignant avant tout l’atmosphère chaleureuse de ce quartier populaire où les querelles familiales se commentent comme un match de hockey mais où la solidarité n’est jamais loin. Le personnage de Joe garçon manqué à la tête bourdonnante d’histoires de toutes sortes et au courage chevillé au corps est terriblement attachant, elle voudrait tout arranger, tout tenir à bout de bras, réaliser les vœux de chacun mais c’est un bien gros défi pour un si petit bout de fille. J’ai adoré le méli mélo qu’elle crée constamment entre réalité et dessin animé, se promenant du XVIIIe au bingo du dimanche, de la garde royale au dépanneur du bout de la rue, mêlant imagination, fantaisie et une réalité tristounette en quelquechose qui pourrait bien ressembler au bonheur. Le style qui oscille entre le parler très populaire des dialogues et des développements fort piquant m’a constamment séduit bien qu’il puisse, j’imagine, représenter un défi pour les lecteurs français. Le vocabulaire du vieux Roger étant pour tout dire particulièrement imagé. Un bijou !
La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie – 2010 – XYZ éditeurs
L’avis de karine que je remercie 1000 fois pour ce beau cadeau
PS : je vous donne la réponse de Roger à la proposition de la vieille Corbeau citée ici histoire que vous vous fassiez une idée du bonhomme même étendu sur un brancard d’ambulance :“Surtout pas, mes sacristies de punaises, que je vous pogne pas à y dire un mot sur moé, sinon je vous neille dans le bénitier quand j’vas ressoudre”
PPS : Note pour cet été, il faut que je trouve autre chose de cette auteure..
PPPS : Je suis probablement trop vieille pour avoir connu lady Oscar mais je fut fan du prince Saphir, autre fille héroïque déguisée en garçon !
J’ai envie de celui-là comme d’une lecture sans chichis, une lecture vraie…on dirait un pendant féminin de ”Le Matou” d’Yves Beauchemin.
C’est possible, je n’ai pas lu le matou je pense, tu as aimé ? :-)))
Ah là, Yue, tu me fais plaisir plaisir plaisir! Contente de voir que tu as aimé!! C’est un livre bonheur pour moi!
Et maintenant pour moi :-))) je me suis régalé, vraiment !!! est-ce qu’elle a écrit autre chose ?
Ca a l’air d’être une belle histoire!
Lady, lady Oscar, tu es habillée comme un gaaarçon…
Je vois que nous avons une fan, karine aussi :-))) je suis trop vieille je crois 🙂
Tu prêtes ?
il part demain Cuné, il est presque chez toi 🙂
Bon, je ne suis pas prête de trouver ce roman dans le coin 😉 Et moi aussi, j’étais fan de Princesse Saphir (et j’ai même lu le manga il n’y a pas si longtemps !)
Ah oui par ici c’est difficile, j’en ai peur :-))) moi aussi on m’a prêté le manga du prince saphir mais c’était une resucée d’ailleurs ça s’appelait princesse Saphir : un scandale… quand j’étais tiote, c’était prince saphir non mais…
Un petit bijou semble se cacher derrière cette belle couverture. Moi aussi je pensais au livre “Le Matou”. Noté et souligné !
Oui un bijou vraiment, j’ai vraimant beaucoup beaucoup aimé 🙂
L’air outré : Comment tu n’as pas lu ”Le matou” d’Yves Beauchemin ? C’est le premier livre qui m’a fait aimé la littérature québécoise, je devrais dire Montréalaise.
Je me souviens de Monsieur Émile et du vieux Ratablasvasky. Un petit bijou sur les la vie et les difficultés des familles dans l’est de Montréal.
Et bien non, tu vois… j’ai découvert Tremblay il n’y a pas si longteps non plus d’ailleurs :-))) il me reste plein de chose à découvrir :-)))
Je viens d’écrire dans mon prochain billet:
”Je vais arrêter d’écrire cette phrase inutile : encore un auteur que je ne connaissais pas !
Il est évident que les auteurs qui me sont inconnus sont bien plus nombreux que les autres.”
pareil pour moi et pour tout le monde je pense… d’un côté c’est rassurant, imagine toutes les belles choses qui nous reste à découvrir :-)))
Merciiiiiiiiii ! 🙂
mais avec plaisir Cuné !!!
Lallisé, tu m’as convaincu
j’aime ce mot : lalisé : j’adopte :-)))
Aah un roman que j’ai aussi beaucoup aimé et je suis raviq qu’il t’ait plu aussi. Je dépose le lien de ton beau billet vers La plume québécoise chez moi. Merci Yueyin.
avec plaisir Suzanne, j’ai pris un immense plaisir à cette lecture, c’est un livre qui mérite de circuler et d’être lu 🙂
un livre à noter, merci
J’ai vraiment aimé 🙂
Je comprends un peu mieux ta citation! Entre fantasme et réel. Ce livre est très intéressant.
J’ai vu Lady Oscar avec mes garçons pour une énième rediffusion à la télé.
Oui ça donne un peu le contexte :-)))