Je vois tomber la pluie
Dont les flaques font luire
Notre grave planète,
La pluie qui tombe nette
Comme du temps d’Homère
Et du temps de Villon
Sur l’enfant et sa mère
Et le dos des moutons,
La pluie qui se répète
Mais ne peut attendrir
La dureté de tête
Ni le cœur des tyrans
Ni les favoriser
D’un juste étonnement,
Une petite pluie
Qui tombe sur l’Europe
Mettant tous les vivants
Dans la même enveloppe
Malgré l’infanterie
Qui charge ses fusils
Et malgré les journaux
Qui nous font des signaux,
Une petite pluie
Qui mouille les drapeaux.
Jules Supervielle – Les fables du monde – 1938
Excellent ! Allez, c’est dit, à mon prochain passage en biliothèque, je cherche un de ses livres ! Bonne fin de dimanche, Yueyin !
J’ai emprunté ses oeuvres poétiques complètes à la médiathèque… je m’en promets de belles rencontres 🙂 bises turquoise
Arff. Ce texte me donne l’impression d’être un “coup de poing”. (petit concours sur mon blog)
Un coup de poing ? pourquoi ?