les jeudis de Chiffonette, le retour de la vengeance…
“En ces années-là, les sots se sentaient cernés par le futur. Un canal avait été ouvert en Égypte, qui unissait la Méditerranée à la mer Rouge, en raison de quoi il ne fallait plus faire le tour de l’Afrique pour aller en Asie (ainsi lèserait-on tant d’honnêtes compagnies de navigation) ; on avait inauguré une Exposition universelle dont les architectures laissaient entrevoir que ce qu’avait fait Haussmann pour ravager Paris n’était qu’un début ; (…) les beaux cigares de nos parents allaient être remplacés par des cartouches poitrinaires qui brûlaient en une minute en ôtant toute joie aux fumeurs ; nos soldats mangeaient depuis longtemps de la viande avariée conservée dans des boîtes de métal ; En Amérique, on disait avoir inventé une sorte de grosse cabine hermétiquement fermée qui faisaient monter les personnes aux étages les plus élevés d’un immeuble par le moyen d’un simple piston à eau – et on savait déjà que des pistons s’étaient cassés le samedi soir et que des gens étaient restés deux nuits bloqués dans cette boîte, privés d’air pour ne rien dire de l’eau et de la nourriture, en sorte qu’on les avait trouvés morts le lundi.
Et tous de se réjouir parce que la vie devenait plus facile, on étudiait des machines pour se parler à distance, d’autres pour écrire sans plume. Y aurait-il encore un jour des originaux à falsifier ? (…)
L’unique invention intéressante des temps nouveaux avait été un machin en porcelaine pour déféquer assis.”
Le cimetière de Prague – Umberto Eco – 2010
He he, j’ai lu ce passage ce matin et bien sûr, j’ai aimé 🙂
bien sûr 🙂
Le livre est dans ma PAL depuis un moment…
Il va falloir le tenter, c’est top 🙂
Avec cette citation, tu parviens presque à me donner envie de relire cet auteur. J’hésite encore parce que quand même Le pendule de Foucault m’avait vraiment refroidie ! Je ne comprenais pas une phrase sur deux !…
là tu comprendras tout promis :-))))