les jeudis de Chiffonette…
« Quel est celui d’entre nous qui n’a pas, dans ses jours d’ambition, rêvé le miracle d’une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »
Charles Baudelaire
Lettre à Arsène Houssaye
Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
– Tes amis?
-Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !
Baudelaire: Le Spleen de Paris : Petits poèmes en prose, I, L’Etranger, publication posthume en 1869
* en ce temps-là, on écrivait “poëmes” : – )
** Françoise Sagan a trouvé là le titre d’un de ses plus jolis romans.
Sublime Lou… je connaissais vaguement ce texte mais j’aurais été incapable de l’attribuer correctement 🙂
Ahhhhh, Baudelaire !!!!
voilà tout est dit !
Très vrai. tout comme le rêve de toujours avoir la petite réplique qui tue quand il faut!
A toujours savoir que dire, qu’écrire :-)))
Qu’est-ce ?