L’aube fut et l’humanité se réveilla d’entre les morts. Des milliards d’hommes, de femmes, d’enfants provenant de tous les continents et de toutes les époques ouvrirent les yeux près du grand fleuve, nus, jeunes, vigoureux et totalement perdus. Que s’était-il passé ? Qui les avait mis là et pourquoi ? Mystère. En attendant, ils avaient un monde à leur disposition…
Avec un tel sujet, on attendrait un roman philosophique, peut être ésotérique, post-humaniste avant la lettre pour le moins. Et on aurait tort car c’est essentiellement d’un roman d’aventures qu’il s’agit et mieux d’un roman d’aventures exotiques façon XIXe victorien dans la grande tradition des Ridder Haggard et consort. Jusque là tout va bien, j’ai un faible pour les romans du XIXe et le coté aventureux est fort enlevé, mon seul bémol est qu’il partage également les fantasmes et conceptions psycho-anthropologiques du XIXe victorien, sur les femmes notamment, ce qui m’a amenée plus souvent qu’à mon tour à lever les yeux au ciel. (Et même là, il me semble que Ridder Haggard en son temps reculé avait moins de mal à camper des personnages féminins d’envergure). Certes le fait d’avoir choisi comme héros principal de ce tome, un explorateur anglais et néanmoins fascinant du XIXe siècle – le très célèbre et très controversé Richard Francis Burton qui faillit bien en son temps être le premier à trouver les sources du Nil – pourrait y être pour quelque chose. Admettons et disons que le premier tome du fleuve de l’éternité est un bon roman d’aventures coloniales victorien, revenant sur les thèmes de prédilection de l’auteur, immortalité et religion notamment, un peu lent à l’allumage peut-être mais pêchu par la suite, avec un soupçon de SF pour faire passer et tenir en haleine. So seventy.
Le monde du fleuve – Le fleuve éternité 1 – Philip Jose Farmer – 1971 – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Guy Abadia – Robert Laffont 1979
L’avis de Lou qui me semble assez enthousiaste
PS : De PJF, je ne connaissais jusque là que les nouvelles du Livre d’or de la Science Fiction que j’avais beaucoup aimés.
PPS : L’auteur se met lui-même en scène sous les traits d’un personnage du XXe siècle aux même initiales, grand admirateur de Richard Burton… et c’est plutôt réussi, avec le soupçon d’autodérision qui va bien.
Lu dans le cadre du défi Diversité de Lhisbei (dont WP me refuse d’insérer le logo aujourd’hui), premier tome d’une série jamais lue et post humanisme mais mon score n’augmente pas, j’avais déjà topé ces items donc 11/20 toujours
Connais pas PJF !
Tu crois que cela pourrait me plaire ?
Le Papou
C’est possible, le côté aventure est plutôt réussi 🙂
PJF est très bien et les femmes sont à leur juste place sur les rivages du fleuve, ah mais !
si tu le dis Lou, si tu le dis :-p
Ouh là, comment te dire… je fuis à toutes jambes !
toutes les excuses sont bonnes pour fuir la sf 🙂
Suis pas convaincue, là (mais j’avais déjà un a priori concernant l’auteur et sa manière de présenter les femmes dans ses romans).
Ah bon tu en avais déjà lu, je ne me souviens pas avoir été gênée dans ses nouvelles du livre d’or mais c’était il y a longtemps, parfois en relisant certaines choses, je me rends compte que mon point de vue a beaucoup changé 🙂