Jim vit seul dans la maison de son enfance au bord du fleuve, pas très loin de Québec. Tous les matins dans son grenier, il écrit, debout devant une boite à pain, une histoire d’amour qui lui résiste. Alors quand il est fatigué d’attendre que ses personnages agissent à son gré, il va se promener sur les battures, accompagné de son chat, le vieux Chagrin. Jusqu’au jour où, au détour d’un rocher, il découvre dans une petite grotte habituellement vide, des traces de campement et un exemplaire des contes des Mille et une nuits avec un nom tracé à la première page, Marie K., Marika…
Dans un roman de Jacques Poulin, il y a toujours des chats un peu partout, un homme qui fait profession d’écrire, des passantes qui parfois s’installent, le fleuve-mer en arrière plan, de longues promenades, des livres – beaucoup – voire de l’Hemingway… Et avec ces ingrédients, il tisse à chaque fois une nouvelle histoire, à moins que ce ne soit un peu la même mais autrement, sur la difficulté d’écrire, de créer des relations avec les autres, de les maintenir, de savoir qui on est, d’où l’on vient et si cela a de l’importance, de la difficulté enfin de faire la part des choses entre réalité et imagination. Et le mystère perdure, tout comme le charme, car on ne saura jamais vraiment si… et cela est très bien ainsi. Ravissant !
Le vieux Chagrin – Jacques Poulin – Lémeac Acte sud – 1989



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