Tout commence et tout finit au bout du monde, un boui-boui ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept où se rejoignent chauffeurs de taxis et esseulées diverses pour manger un spécial des fêtes (à l’année longue), boire du café, jouer aux cartes, parler, que sais-je, vivre un peu… Est-ce un recueil de nouvelles ? Peut-être mais pas seulement… Ces histoires s’enfilent comme des perles, chacune annonçant le personnage de l’histoire suivante, toutes intimement reliées par un jeu de miroir et de références. C’est le solstice d’hivers, un vieux film repasse à la télé – broken wings – l’héroïne est sur le point de mettre fin à ses jours rongée par la culpabilité, à moins que nous ne soyons à Elseneur ou à Huthering heights, envahis par les couleurs du Mexique ou de Gauguin, bercé par un thème lancinant qui nous échappe. Quelquepart dans le monde, un homme, à moins que ce ne soit une femme, rêve, se souvient, anticipe, change ou meurt peut être.
L’écriture d’Hélène Rioux est une merveille, puissante, évocatrice, souple, multiforme, elle colle à chaque personnage sans rien perdre de sa poésie, emmène le lecteur dans son tourbillon sans qu’il s’en doute. J’ai peiné en lisant le premier tiers du livre, trop noir, trop glauque, trop sombre, tous ces personnages aux ailes brisés me poignaient l’âme mais la musique de l’écriture était si belle que j’ai continué et puis, sans que je m’en aperçoive la magie a opéré, les références se sont nouées, le monde s’est organisé et je me suis laissé entrainer au bout du monde avec grand plaisir. Grisant !
Mercredi soir au bout du monde – Hélène Rioux – XYZ – 2007
PS : J’ai cru pendant tout le livre que Broken Wings était un vrai film mi il semble que non bien qu’il fasse référence sans aucun doute à des films noirs des années cinquante, quelque chose comme Ascenseur pour l’échafaud peut être.
Ahem : Acte premier des prolongations de Qébec en septembre, cet article oublié dans mes brouillons… euh oui quoi ça arrive, c’est que je n’ai aps l’habitude d’avoir de l’avance (oui oui je sais, n’en jetez plus)
Comme j’ai vu le mot glauque dans la description ça me freine un peu. Sinon c’est assez tentant.
J’ai trouvé le début très noir mais ensuite ça m’a accroché et la langue est tellement belle 🙂
J’irai bien au bout du monde, tu me donnes envie.
Cest l’idée Alex, c’est l’idée 🙂
Intrigant et la photo de couverture donne envie de le lire 😉
un bel objet en plus oui, j’aime cet éditeur 🙂
J’aimerais peut-être car j’aime les films de cette époque mais si ça ressemble trop à des nouvelles, je risque vite d’abandonner!
Au départ ça y ressemble et à la fin cela ressemble plus à un roman 🙂 étonnant !
Suis ravie que ça t’ait finalement accrochée. L’écriture est tout simplement merveilleuse.
Oui oui tu avais raison as usual, il méritait que je m’accroche un peu 🙂