En quelques années, amazon est devenu le vendeur en ligne incontournable de notre quotidien. Bien sûr, on a depuis un moment commencé à se poser des questions sur les méthodes de ce champion du service client. Sans parler des rumeurs courant sur les méthodes inhumaines pratiquées dans les entrepôts de l’enseigne ou de l’étrange politique développée par amazon autour du kindle. bref je savais des choses mais sans m’être intéressée plus que cela au fond de l’histoire. Évidemment je m’attendais bien un peu au pire et rassurez vous je n’ai pas été déçue. Programme spatial privé, location d’espace pour le stockage de données du monde entier (y compris des services publiques de chez nous et oui), management sectaire, phobie fiscale et tutti quanti.
Je n’étonnerai personne en avouant que je suis tout sauf une lectrice de Capital, il était donc peu probable que je tombe sur le livre d’un journaliste de ce magazine. Comme quoi tout peut arriver au détour d’une rencontre organisée dans une de mes librairies favorites en l’espèce La librairie Renaissance à Toulouse. Ce fut fort intéressant d’entendre et de discuter avec l’auteur, qui a enquêté sur le terrain pendant plusieurs années et mené quelques 150 interviews d’ex et d’actuels amazoniens puisque c’est le nom que se donnent les employés de l’enseigne. Ce qui m’a captivée c’est la fascination évidente de l’auteur pour son sujet, du moins au départ et qui transparaît encore dans ses propos quand bien même cette fascination aurait changé de nature à mesure que l’ampleur de l’appétit de pouvoir de la bête se révélait. Une fascination qui s’explique – le succès a toujours quelque chose d’éblouissant au sens propre, d’aveuglant si on veut jusqu’à ce qu’on détourne les yeux de la lumière pour considérer les faits. Et là, c’est tout autre chose. Paradoxalement – il faut que je le dise quand même – de toutes les choses effrayantes dont parle ce bouquin, je crois que ce qui m’a symboliquement le plus glacée c’est la description d’une librairie en dur ouverte par amazon (grande destructrice de librairies s’il en fut) et rassemblant – en format papier – les 1000 livres papiers ayant obtenu 5 étoiles et les plus nombreux avis positifs de la maison. argh rien que d’y penser j’en ai des sueurs froides.
Je me suis fait l’effet d’entrer dans Le Cercle de Dave Eggers ou mieux (pardon pire) de revenir dans un de mes vieux Shadowrun (Oui c’est un jeu de rôles) quand nous luttions dans les ombres contre les froides et tentaculaires Corpos qui détenaient tous les pouvoirs, les États n’étant plus que des souvenirs. Cela fait toujours un petit quelque chose quand la dystopie rejoint la réalité non ? Asphyxiant !
Le monde selon Amazon – Benoît Berthelot – 2019 – Le Cherche Midi
PS : Tout cela ne va pas arranger l’organisation de mes achats de Noël, il faut quand même le dire. Il y a un temps pour arrêter de détourner les yeux.
Amazone ne passe pas par moi ; je n’y achète jamais rien. Je suis en ville, c’est plus facile, je trouve tout ce dont j’ai besoin.
Il est certain que c’est plus facile de trouver ce que l’on cherche quand on est en ville même si visiblement ils développent des offres spécial ville en 1h genre…
Je ne connais pas le jeu de rôle dont tu parles, mais je me doute que cet univers est impitoyable.
J’ai récemment patienté, suis revenue plusieurs fois dans une librairie indépendante à 45 km de chez moi, mais j’ai eu mes bouquins sans passer par Amachin! Yes!