La marche en forêt

marchenforet.jpgC’est un homme qui marche… C’est une femme qui chasse… C’est un vieillard qui ne trouve plus ses clés… C‘est une maison qui se dresse avec entêtement dans un rang presque nu… C’est l’histoire d’une famille, d’une grande famille, l’ancêtre, le grand-père, les enfants, les tantes, les cousins, des pièces rapportées aussi ; fragments de vies qui se croisent, s’éloignent, se répondent, s’ignorent, se complètent, en différents lieux, différentes époques mais toujours liés, enracinés quelque part près d’une très vieille ferme, dans une terre cimentée de secrets…

Ce premier roman a quelque chose de magique, sa construction en mosaïque, un peu troublante au début, ne tarde pas à accrocher le lecteur (voire la lectrice) qui se demande à chaque page où et quand son parcours va le mener dans les méandres de cette grande famille québécoise, aussi simple et complexe que le moindre de ses membres. Catherine Leroux excelle à faire vivre ses personnages, à les rendre intéressants, réels, attachants même malgré leurs fêlures, à nous les faire reconnaître par delà les changements, l’âge, les deuils, l’usure, le désamour. Par petites touches, le puzzle s’assemble, la famille se ramifie, les liens apparaissent – tels les rayons dorés qu’imaginent la petite Amélie pour se rassurer, les ombres s’éclaircissent bouclant la boucle autour de celle par qui tout semble avoir commencé.

Ce très beau livre, excellemment construit, écrit dans une langue savoureuse toute simple en apparence mais merveilleusement évocatrice, renouvelle avec bonheur le concept de saga familiale. Auteure à suivre…

La marche en forêt – Catherine Leroux – Alto – 2011

L’avis de Karine que je remercie 1342 fois pour ce beau cadeau

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Un ange cornu avec des ailes de tôle

Vous le savez peut être, ma bien aimée Karine a décidé que le mois de septembre serait québécois. Une bonne occasion pour moi de lire quelques uns des romans québecois qui attendent sagement sur leur rayon (ou en pile par terre c’est selon). Chaque fois que je vais dans la belle Province (donc tous les deux ans), je ramène une valise (oui une valise, il y a hélas des preuves photographiques) de livres introuvables ici et ensuite et bien ensuite ils connaissent le sort de tous les livres de ma pal : ils attendent. (inutile de me demander des précisions sur la dite pal, j’ai arrêté de compter à 400 et ne pense pas m’y reprendre avant… euh avant d’avoir l’impression qu’elle ait nettement réduit !) Tout cela pour dire que j’ai pris de bonnes résolutions et qu’en attendant d’en avoir entamé la réalisation (on ne rit pas dans le fond merci) et pour inaugurer ce septembre québécois, je vous fais partager un de mes coups de coeur absolu. Le billet date d’août 2008 mais le souvenir est intact et rien que d’en parler, j’ai envie de le relire. Passez donc un bon moment avec Michel Tremblay, cet ange cornu avec des ailes de tôle !*

♥♥♥

aile-cornu.jpgJe ne sais pourquoi je pensais avoir déjà lu Tremblay ! C’était faux et c’était mal, je m’en suis rendu compte en dévorant (le mot est faible) cette petite merveille…
Dans une écriture légère et fluide, ce livre retrace un parcours qui est aussi une histoire. Le parcours d’un lecteur passionné et l’histoire d’un garçon puis d’un homme qui perçoit la vie à travers le prisme de la littérature qu’elle soit officielle et reconnue ou populaire et méprisée. Quelqu’un pour qui “Ouvrir un livre demeure l’un des gestes les plus jouissifs, les plus irremplaçables de la vie”.
Du premier livre lu, l’auberge de l’ange gardien de notre chère comtesse (mais quel drôle de nom comtesse s’interroge le tout jeune Michel), à son premier livre publié, le petit garçon grandit puis murit, encadré par les discussions familiales, les interdits religieux (l’index régit les lectures à l’école comme à la ville), les carcans en tout genre (il faut attendre 16 ans pour sortir de la collection enfant de la bibliothèque municipale), les découvertes intimes – Ah le premier personnage dont on tombe amoureux… Il grandit, se forme et se forge pour notre plus grand plaisir de lecteur, car c’est une expérience merveilleuse qu’il partage avec nous dans un langage d’une saveur incomparable. Pour un peu j’en regretterais de n’avoir jamais eu d’interdit, aurais-je lu plus de Hugo s’il avait été à l’index au lieu d’être quasi obligatoire ?
Ce volume de souvenirs qui nous plonge de surcroit dans les quartiers populaires du Montréal d’après guerre fait partie d’un tryptique dont les deux autres volets portent l’un sur la découverte du cinéma et l’autre sur celle du théatre… autant vous dire que j’ai très envie de les lire aussi, ainsi que toute l’oeuvre de Tremblay, quand on aime… Un vrai coup de coeur !

Merci Lucille pour ce merveilleux cadeau !

Un ange cornu avec des ailes de tôle – Michel Tremblay – 1994 – Léméac/Acte sud

* Pour ceux qui se poseraient la question, depuis quatre ans j’ai effectivement lu pas mal de Tremblay, parfois je les ai même chroniqués dans les pages de cet humble blog (oui parfois – mea culpa) et je dois dire que ce premier émerveillement a été suivi de beaucoup d’autres. Michel Tremblay est un grand auteur et sans conteste un de mes écrivains favoris !

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Ryoanji, final…

En fait j’ai pris vraiment beaucoup de photo dans ce temple mais je vais m’arrêter là, allez donc le voir un jour si vous en avez l’occasion…

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à l’intérieur…

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Une dernière vue du parc peut être, avec un torii shinto dissimulé dans la verdure… et souhaitons bon repos au dragon !

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(cliquer pour agrandir comme d’habitude)

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Ryoanji, d’érables en lotus

Le parc du temple du Repos du Dragon, encore et toujours.. (Je ne voudrais effrayer personne mais j’ai visité PLUSIEURS temples au Japon, je crois qu’il va falloir que je passe aux diaporamas si je veux recommencer à publier des “billets lecture”)

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Je me demande si je n’exagère pas avec mes photos d’arbres… Quelques fleurs peut être ?

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Car j’aime aussi beaucoup les lotus, sans parler des nénufars, vous l’avais-je déjà dit ? (oui Nénufar, mot d’origine perse et non grecque (ou japonaise) peut aussi s’écrire avec un “f”. Tiens comment dit-on nénufar en japonais ? et lotus ?)

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le jeudi, c’est citation

Je n’aime pas du tout les coïncidences. C’est un peu comme les histoires de revenants ; pendant un instant vous vous rendez compte à quoi cela doit ressembler de vivre dans un univers que Dieu dirige et organise, dans lequel Il vous surveille par-dessus votre épaule en laissant entrevoir, par des signes grossiers, un plan cosmique. Je préfère ressentir que les choses sont chaotiques, indépendantes, folles de façon permanente ou temporaire – ressentir la certitude de l’ignorance humaine, sa brutalité, sa déraison.

Le perroquet de Flaubert – Julian Barnes – 1986

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le jeudi, c’est citation

Tiens cela fait longtemps me disais-je avant de décider de renouer avec les bonnes habitudes citationnelles de Chiffonette…

“J’aime ces traversées hors saison. Quand on est jeune, on préfère les mois vulgaires, le moment où les saisons battent leur plein. En vieillissant on apprend à aimer les époques intermédiaires, les mois qui n’arrivent pas à se décider. C’est peut être une façon de reconnaitre que les choses n’auront plus jamais la même certitude. Ou c’est peut être une façon de reconnaitre une préférence pour les ferry-boat vides.

Julian Barnes – Le perroquet de Flaubert1986″

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Carrefour

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Osaka – 2012

 

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Osaka et ses réverbères

(Avouez que vous l’attendiez celle-là)

Osaka - 2012

Osaka – 2012

 

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Osaka et ses temples cachés

Sans parler des autels et des sanctuaires shinto (cela viendra)…

Osaka - 2012

Osaka – 2012

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Osaka et ses fils

Des fils très présents partout dans la ville… très graphique tout cela !

Osaka - 2012

Osaka – 2012

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