Automne

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux

Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un cœur que l’on brise

Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises

 

Guillaume Appolinaire (1880-1918) Alcools

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Roses d’octobre

Saint-Alban 5 Octobre 2011

Saint-Alban 5 Octobre 2011

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Terrine aux deux saumons

Que diriez-vous, pour fêter cette reprise des vendredis gourmands, d’un petit délice tout frais et léger en souvenir de l’été (qui entre parenthèse est bien plus chaud en octobre qu’en juillet cette année). J’y ai goûté pour la première fois chez ma très chère Tina (merci à elle) mais ce n’est qu’il y a quelques jours que j’ai testé pour la première fois sa confection de mes blanches mains… un succès, n’ayons pas peur des mots !

 

Il vous faudra 550 g de saumon frais sans peau ni arête, 250 g de saumon fumé, 4 feuilles de gélatine, 2 cuillères à soupe d’eau, 2 cuillères à soupe de jus de citron, 200 g de fromage blanc, 80 g de crème fraiche, ½ bouquet de persil, ½ bouquet d’aneth, ½ bouquet de ciboulette, Sel & Poivre.

Dans une casserole remplie d’eau, pocher le saumon frais pendant 10 minutes ou le faire cuire au micro-onde. Egoutter et laisser refroidir.
Chemiser un moule à cake de film transparent, puis tapisser le fond et les côtés de tranches de saumon fumé.
Mixer les herbes, le saumon refroidi, le fromage blanc et la crème fraiche (en réservant quelques brins de ciboulette ou d’aneth pour décorer). assaisonner.
Dans une casserole, faire chauffer le jus de citron avec les 2 cuillères à soupe d’eau puis incorporer la gélatine en fouettant. Ajouter au mélange en remuant bien.
Verser dans le moule et replier les tranches de saumon fumé pour bien fermer la terrine. Serrer un peu avec le film plastique.
Mettre au réfrigérateur au moins 4 heures avant de servir décoré à votre goût.

Frais et délicieux (et plutôt léger en calorie ce qui ne gâche rien) en entrée, en buffet ou en plat principal avec une salade de concombre et un bon pain de seigle ou d’épeautre. Enjoy !

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Le jeudi, c’est citation

Et comme toujours sur une idée de Chiffonette,

“Ce n’est point chose vicieuse mais grandement louable, emprunter d’une langue étrangère les sentences et les mots et les approprier à la sienne.”

 

Joachim du Bellay – Defense et illustration de la langue françoyse – 1549

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Le camp des morts

Walt Longmire quelques semaines après le difficile dénouement de little bird voit arriver en même temps l’hivers glacial du Wyoming et un nouvel adjoint au nom compliqué, immédiatement rebaptisé Sancho par sa redoutable adjointe. Ceci ne serait rien encore si Lucian, le mentor et prédécesseur de notre Sherif, ne se mêlait d’empêcher manu militari les employés de sa maison de retraite de procéder à la levé du corps d’une pensionnaire défunte. Une mort suspecte selon lui, pour une femme qui a visiblement compté dans sa vie et qui va se révéler être un personnage beaucoup plus complexe qu’on ne s’y attendrait dans le comté d’Absaroka, “comté le moins peuplé de l’état le moins peuplé des Etats-Unis“.

Cette deuxième enquête du sherif Longmire, immuablement secondé par son ami-frère Henri Standing Bear, nous entraine à la découverte de l’inattendue communauté basque – les mexicains des montagnes selon la terminologie locale – de ce coin reculé d’Amérique du nord (J’ignorais que les basques s’installaient si loin de la mer…) et Craig Johnson insuffle encore une fois autant d’humanité à ses personnages que de poésie dans ces paysages. La petite ville de Durant devient un microcosme où tout se noue et se dénoue, où les plus vieux sont autant d’archives vivantes qui permettent d’éclairer le passé et de mettre à jour mobiles et blessures aux longues racines. Ce côté solidemment ancré dans la terre explique sans doute en partie le charme de cette série, l’intime connaissance du lieu, de sa topographie, de ses familles, de ses histoires cachées remplaçant ici les techniques d’enquête et d’interrogatoire habituelles. Cela étant, l’auteur n’oublie pas d’orchestrer une enquête maitrisée, riche en rebondissements avec quelques beaux morceaux d’action qui laissent le lecteur gelé et à bout de souffle sur son siège. Une petite merveille !

 

Le camp des morts – Craig Johnson – traduit de l’anglais par Sophie Aslanidès – Gallmeister 2010

 

PS : Walt avec sa cinquantaine empatée, sa carrure d’ours cabossé, son chien sans nom et son humour désespéré est définitivement craquant…

PPS : Le prochain tome sur ma liste s’intitule l’Indien blanc, après il faudra passer à l’anglais mais je crois bien que cela en vaudra la peine.

PPS : Merci le papou pour ce prêt

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L’empoisonneuse d’Istanbul

empoisonneusePour échapper à une ambiance familiale tendue après le mariage civile de leur fille, le commissaire Charitos et sa femme s’offrent un voyage organisé à Istanbul ou plutôt Constantinople ainsi que continue à l’appeler tant les grecs de Grèce que les orthodoxes hellenophones du cru qu’on appelle les roums. Entre visites grandioses, shopping obligatoire, prises de bec conjugales et conversations ennuyeuses partagées bon gré mal gré avec ses compagnons de voyages, le commissaire tente de trouver un peu de sérénité lorsque il est entrainé bien malgré lui, dans une enquête un peu farfelue sur une nonagénaire disparue. La découverte de quelques cadavres peu ragoutants va très vite l’obliger à revoir ses a priori sur les vieilles femmes inoffensives et même à collaborer avec la police turque, un comble pour un policier grec…

Quoique ce roman soit de toute évidence du genre policier, avec intrigue bien ficelée, enquête, meurtres et résolution finale, son intérêt va bien au delà. Petros Markaris a le trait sûr pour croquer des personnages sympathiques, originaux ou truculents, confrontant avec humour leurs modes de vie, habitudes et certitudes alimentaires. Mieux, il sait donner de la profondeur à son histoire, plongeant allègrement dans l’histoire compliquée des relations greco-turque et de la communauté roum sans jamais tomber dans le didactique ni le partial mais non sans lever un coin du voile sur une réalité sociale plus noire que rose. Enfin il a un talent certain pour insuffler de la vie à son cadre, ici rien de moins que la fascinante, grouillante et cosmopolite Istanbul (à moins que ce ne soit Constantinople je ne veux vexer personne). Franchement, qu’est-ce qu’une petite fille de roum pourrait demander de plus, si ce n’est une plume allègre et savoureuse ce qui est justement le cas. Délicieux !

L’empoisonneuse d’Istanbul – Petros Markaris – 2008 – traduit (fort agréablement) du grec par Caroline Nicolas 2010 le seuil

PS : Très grand merci au Papou qui m’a prêté (je ne dirais pas de force) ce livre, son avis (enthousiaste) ici !

PPS : Sauf erreur, ceci est la quatrième enquête du commissaire Kostas Charitos traduite en français, je vais donc me mettre en quête des trois autres, car je vous l’avoue, j’ai hâte de visiter Athènes à ses côtés.

PPPS : Et sinon, toute ces histoires de Tyropitas ça m’a donné faim… je m’en vais chercher une recette sans poison!

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Poisson d’or…

Montréal - 2011

Montréal – 2011

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le jeudi, c’est citation

merci à Chiffonette pour ses idées décoiffantes

Je me sens très optimiste quant à l’avenir du pessimisme.

Jean Rostand (1894-1977)

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Le jeudi, c’est citation

Comme nous le rappelle chaque semaine la belle et douce Chiffonette,

 

” Comment est-il possible, en parlant, de songer aux règles ? “

Claude-François Lysarde de Radonvilliers – De la manière d’apprendre les langues – 1768

 

(Pensée toute spéciale pour la prof d’anglais de mon dys de fils.)

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Cinq ans…

 

Grand Tolkien que d’émotions ! Certes ce n’est pas encore l’âge de raison, mais pour un blog cinq ans c’est presque antédiluvien. Non? Bon j’ai dit presque ! Pour un peu je me voterais des félicitations pour ma constance. Oui M’sieur dame, farpaitement, la constance ne va pas de soi. Il arrive qu’on se dise que cela n’en vaut plus la peine, qu’on a autre chose à faire, que la pal vacille et réclame urgemment vos yeux pour la lire, qu’il y a de bons films au cinéma et des séries décoiffantes dans la dévédéthèque, bref… qu’allait-on faire dans cette galère et pourquoi insister ?

Et puis bien sûr je pense à tout ce que ce blog m’a apporté et m’apporte encore, toutes les amitiés nouées, toutes les découvertes livresques, cinématographiques, télévisuelles et autres, toutes les crises de rire, tous les voyages réalisés ou en projet, toutes les heures passées à écrire et réécrire le même billet (car il se trouve que j’aime ça, n’est-ce pas ébourrifant ?), tous les challenges, toutes les notes de bas de page, toutes les coupes de champagne, toutes les lectures communes pas communes, tous ces bons moments enfin qui effacent, dépassent et compensent plus que largement une banale lassitude même associée à la peur de se répéter.

Alors après 897 articles (seulement ! quelle paresseuse), un peu plus de 200 000 visites et un peu moins de 10 000 commentaires (oui c’était la minute chiffres mais c’est fini, ne fuyez pas), je rempile pour un an (au moins) en prenant des tas de bonnes résolutions qu’il n’est bien entendu pas question que je tienne.

Merci à tous donc,

visiteurs réguliers, de passage ou accidentels

pour tout ce que vous m’apportez chaque jour

depuis cinq ans

et comme disais madame mère, pourvou qué ça doure…

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