Pavillon de femme

Le jour de ses quarante ans, madame Wu, femme d’un riche gentilhomme chinois, décide de trouver une concubine à son mari et de se retirer dans un endroit tranquille de l’immense maison de famille. Son devoir envers son mari et sa famille accompli, elle se sent enfin libre de se consacrer à elle-même. Sa décision va profondément et irrémédiablement bouleverser la vie de ses proches…

Quand j’étais adolescente, j’ai lu et relu Pearl Buck. Je ne connaissais cependant pas encore ce roman et c’est avec grand plaisir que je me suis plongé dans l’existence complexe d’une riche famille chinoise vue de l’appartement des femmes. La première partie du roman m’a beaucoup plu, madame Wu, femme d’une autre époque, sait user avec délicatesse des armes à sa disposition pour obtenir précisément ce qu’elle pense lui être dû. En un mot c’est une manipulatrice convaincue mais sa sincère volonté d’agir pour le bien de chacun et son intégrité en font un personnage attachant, même lorsque sa vision trop étroite ou égoïste sème la désolation autour d’elle. Sa rencontre avec un religieux occidental cultivé et excentrique est tout d’abord bien traitée, montrant comment une pensée différente permet à madame Wu d’acquérir une vision plus personnelle, moins stéréotypée des autres et d’elle-même. Mais l’auteur se perd ensuite dans l’expression d’une spiritualité trop sirupeuse à mon goût et le dernier tiers du roman en pâti nettement, l’histoire perdant en intensité et l’écriture en rythme. Ceci étant, le pavillon des femmes est une belle lecture qui fait magnifiquement revivre sous nos yeux un monde aujourd’hui disparu. Délicat !

 

Pavillon de femme – Pearl Buck – 1946 – traduit de l’anglais par Germaine Delamain

 

L’avis de Choupy que je remercie pour son prêt…

 

PS : Pearl Buck, prix nobel de littérature 1938, est la première femme a avoir reçu le prix Pullitzer pour La terre chinoise (un très beau souvenir de lecture).

PPS : Il semble qu’elle soit considérée en Chine comme un auteur principalement chinois. Après tout, cette fille de missionnaire a non seulement vécu une grande partie de sa vie en Chine mais aurait, dit-on, appris le chinois avant l’anglais…

 

Ce contenu a été publié dans Roman américain. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

18 réponses à Pavillon de femme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *