Encore un beau dimanche avec Will…
When in disgrace with fortune and men’s eyes
I all alone beweep my outcast state,
And trouble deaf heaven with my bootless cries,
And look upon myself, and curse my fate,
Wishing me like to one more rich in hope,
Featured like him, like him with friends possessed,
Desiring this man’s art, and that man’s scope,
With what I most enjoy contented least;
Yet in these thoughts my self almost despising,
Haply I think on thee, and then my state,
Like to the lark at break of day arising
From sullen earth, sings hymns at heaven’s gate;
For thy sweet love remembered such wealth brings
That then I scorn to change my state with kings.
William Shakespeare (1564-1616)
Traduction en anglais moderne
When my luck has failed and no-one gives me any sympathy, I sit all alone and cry about being an outcast, and bother the deaf ears of heaven with my useless cries; and examine myself and curse my fate, wishing that I was like someone with good prospects; or that I looked like another, or had friends like yet another, coveting this man’s skill, and that man’s range – totally dissatisfied with the things I usually enjoy. Yet, as I’m thinking these thoughts, almost believing myself despicable, I think of you by chance and then my soul, like the lark rising from the glum earth at daybreak, sings hymns at heaven’s gate. Because when I remember your sweet love, the thought brings such wealth that I’d then refuse to change places with kings.
Traduction en français libre et approximative par ma toujours aussi indigne personne pour celles et ceux qui auraient quelque ennui avec la langue de Will. Juste pour la compréhension…
Quand abandonné de la fortune et des hommes, je pleure solitaire mon état de paria, et importune de mes cris inutiles le ciel sourd à mes plaintes, je me regarde et maudis mon destin, souhaitant être un autre, plus riche d’espoir, avoir son allure, avoir des amis comme lui, désirant les savoir-faire de cet homme et son envergure, ce qui me plait le plus me satisfaisant le moins, Encore plongé dans ces pensées, me croyant presque méprisable, je pense à toi par chance et mon esprit, comme l’alouette à l’aube s’élève de la terre triste, chante alors des hymnes aux portes du ciel. Car quand je me souviens de ton doux amour, cette pensée m’apporte de telles richesses que je refuserai d’échanger ma place avec des rois.
Et enfin lecture de ce merveilleux sonnet par The “chocolate voice”, Matthew MacFadyen : enjoy !
Très beau, encore !
outcast = paria
Aujourd’hui, on dirait = exclu, mais paria est plus fort.
I’d then refuse = je refuserai = je refuserais… mais restons-en au texte original
then I scorn to change my state with kings = je ne m’abaisserai pas (on garde ici le futur de l’indicatif) au rang des rois.
Au théâtre :
Je me rappelle ton amour, et tout l’or des princes n’y changera rien.
Je vais plus loin que toi dans la liberté de traduire : – )
Ouiii merci Lou, j’avais trouvé aussi réprouvé pour outcast mais je préfère paria baaahhh
ah zut tu as raison, d’ailleurs je voulais mettre le conditionnel…
Then I scorn to change my state with king excellent j’aime ta traduction, on pourrait aussi utiliser dédaigner non ; je dédaignerai d’échanger ma place avec des rois, je dédaignerai le rang des rois
“je me rappelle ton amour et tout l’or des princes n’y changera rien” c’est de toi ? c’est superbe, je saigne pour traduire ces sonnets tu sais…
c’est de toi ?
Moi, je n’ai pas oublié, c’était le 7 septembre 1997, au lendemain du concert de U2 au Parc des Princes, où Monsieur Yueyin t’a enlevée en levant le pied avec la caisse, 53.519 billets, en francs lourds. C’est là que je t’ai écrit : Je me rappelle ton amour, et tout l’or des princes n’y changera rien. Il t’avait promis une croisière à Malte sur son yacht, vous avez fait du canotage à Meudon, c’est toi qui a ramé. Et moi je ne me suis jamais remis de la fin du lieutenant Zip et des six autres pilotes de mon espadrille au cours de cette mission spéciale couverte par le Secret Défense et dont je ne t’avais révélé que l’heure et les coordonnées ce jour où nous étions encore enlacés sur la plage et sous la marée montante et les algues mais un jour je sauverai un ULM si le commandant de bord a choisi le poisson au dîner et tu reviendras et tu verras notre pavillon à Poissy oui c’est pour toi que je l’ai fait construire dans la cuisine qui fait salle à manger il y a la télé en couleur comme ça on peut la regarder en mangeant du rognon grillé de cochon même si ça ne vaut pas la palette et
Hein ? je regarde trop de mauvais films ? j’ai écrit espadrille et ça ne veut rien dire ? et le reste, tu crois que ça veut dire quelque chose ?
[ça, c’est tout Lou quand il n’arrive pas à écrire un mot chez lui, il écrit chez les autres]
Génial j’essaie de visualiser une espadrille pilotée par 6 hommes dont un lieutenant !!! c’est fou fou fou…
Bon, je dois me faire une raison, je ne suis pas sensible à la poésie de Will himself… Peut-être parce que mon niveau d’anglais n’est pas assez élevé…
A part ça, je crois que Monsieur Lou a encore ôté son kilt : je ne comprends rien à son commentaire non plus ! Mouarf !
Bonne semaine, Yueyin, à bientôt !
JE crois que c’est juste normal quand il s’agit de Lou :-))) par contre pour Will tss tss
Outcast – a person which is cast out, rejected by his peers ;
Outcast is “paria” only in India.
Paria en français est souvent employé dans le sens d’exclu mais effectivement c’est peut être un peu anachronique comme traduction 🙂
I scorn : essayez “je renacle”
Ah oui, bien ça… j’ai pensé aussi à “je dédaigne”
Il me semble aussi que vous pourriez utiliser le présent dans la traduc. c’est plus proche de la musique de Shakespeare, de son rythme.
Aussi : La derniere phrase :
For thy sweet love remembered such wealth brings
That then I scorn to change my state with Kings
Car le souvenir de ton tendre amour est d’une telle richesse
Que je renâcle à échanger mon état contre celui d’un roi
( Que je ne changerais pas ma place contre celle d’un roi )
C’est tout à fait juste, le présent est peut être plus dans le rythme mais c’est difficile en français je trouve…
voyons :
“Car le souvenir de ton tendre amour m’apporte de telles richesses
que je dédaigne d’échanger ma place avec un roi”
je ne suis pas sûre, ça change la nuance, votre dernier vers
“Que je ne changerais pas ma place contre celle d’un roi” est plus proche de ce que je comprends…
Merci pour ces traductions, aussi imparfaites soient-elles ce n’est pas moi qui en jugerai
C’était juste pour que celles et ceux qui ne lisent pas l’anglais puissent un peu profiter du poème 🙂
cet extrait fait partie de quel film svp?
Ce n’est pas un film c’est un clip filmé pour ce poème, je crois cependant qu’ils existent un dvd de poèmes lus comme ça mais je n’en sais pas plus 🙂
Aaaaaaaaaaaaaah, quelle voix… *sighs*
Et comme je ne suis pas au boulot,, perso, je ne trouve rien à critiquer à ta traduction. Je ne suis de toute façon pas traductrice littéraire, donc je ne suis aucunement en position de faire quelque remarque que ce soit! 😀
Matthew !!!!
Ben je ne suyis aps traductrice du tout hein, c’était juste pour permettre à chacun d’apprécier le poème en en comprenannt le sens… j’ai trouvé une édition des sonnets de Will à la bibli en edition bilingue mais les traductions françaises ne me disent rien, un peu ampoulées je trouve…
ça donne ça :
Lorsqu’en disgrace auprès de la fortune et des hommes
Solitaire, je pleure d’être ainsi rejeté
et de cris sans effet harcèle le ciel sourd
que je vois mon état et maudis mon destin
C’est vraiment très beau !!
Oui décidément, je découvre les sonnet de Shakespeare et je me régale :-)))