Lorsque qu’Ofelia nous a proposé comme thème pour notre joyeux club de lecture: “un livre avec une ville dans le titre” (et attention une ville, pas un quartier ou assimilé car elle est ainsi Ofelia voyez-vous, précise dans ses désidérata), je me suis réjouie car j’avais justement ce joli titre dans ma pal depuis le swap londonien. Polar victorien clamait la bande rouge qui allait avec le livre – que du bonheur à venir me suis-je dis. D’autant que je lis beaucoup moins de 10/18 grands détectives en ce moment, il est loin le temps ou d’aucun me soupçonnait d’y avoir des actions, c’était donc une parfaite occasion. Malheureusement je dois dire que cette fois ce fut surtout une déception.Une jeune femme terrifiée se jette un soir dans la tamise du pont de Blackfriars. Son amie et employeuse vient de se faire asssassiner et tout semble l’accuser. Miraculeusement sauve, elle décide de changer d’identité et de retrouver le vrai meurtrier…
Comme je le disais précedemment, ce polar londonien-victorien avait absolument tout pour me plaire a priori, pourtant je me suis ennuyée. Le cadre, les bas quartiers pauvres et sordides du Londres de la fin du XIXe, est pourtant bien brossé et même assez vivant, l’écriture est plutôt fluide mais les personnages sont désespérement inconsistants voire transparents. Arrivée à plus de la moitié du roman, je les confondais encore. Cela dit cette vacuité est très certainement volontaire, le personnage principale, l’apprentie noyée, est elle-même insaisissable mais ce qui est intriguant au début de l’histoire m’a rapidement lassée d’autant que les zones d’ombre ne sont jamais éclaircies. Quant à la narration très fragmentée, elle dissout l’intrigue en une multitude de tableaux dont je n’ai pas toujours vu l’intérêt. La fin par contre est vraiment bien amenée et plutôt inattendue mais cela reste plus qu’insuffisant pour moi. Une déception disais-je !
Victoria Jones, jeune londonienne plus imaginative que compétente, vient de perdre son énième emploi, ce qui l’inquiète peu car dans le monde en reconstruction d’après guerre, en retrouver un ne sera pas un problème. Ce même jour cependant, elle croise un charmant jeune homme dans un parc et tombe sous le charme. Le dit jeune homme est en partance pour Bagdad, qu’à cela ne tienne, Victoria trouvera bien une solution pour l’y rejoindre, devrait-elle mentir un tantinet et s’attribuer quelques oncles distingués au passage.
J’aime décidément beaucoup cette histoire décoiffante (au sens propre) et enlevée où Victoria-Juliette à la poursuite d’Edouard-Roméo se retrouve embringuée dans une invraisemblable histoire d’espionnage, rencontre des gens passionants, de brune devient blonde, cache un fugitif dans son lit pour l’y retrouver mort, s’initie à l’archéologie et finit par résoudre l’affaire grâce à Dickens, parfaitement ! Certes l’histoire est assez tirée par les cheveux, mais l’écriture si évocatrice de l’auteure redonne vie à un coin du monde bien changé depuis et anime avec bonheur des personnages pittoresques et bien campés, le tout assaisonné d’une bonne dose d’humour, d’une demi-pinte de sang et de quelques clins d’oeil littéraires. Que du plaisir!
Les secrets de Londres – Lee Jackson – 2008 – 10/18 – encore merci Armande pour ce délicieux swap londonien
Rendez-vous à Bagdad – Agatha Christie – 1951
PS : En relisant ce roman, je me suis demandée si Henri Carmichael n’avait pas inspiré, au moins en partie, le personnage de Ramsès dans les romans égyptologiques d’Elizabeth Peters – la description qui est faite de lui et de ses qualités correspond étonnament à celle qui est faite de Ramsès quand il devient agent de l’intelligence service au cours de la première guerre mondiale. Enfin je rêve peut être en couleur…
Les lectures du club avec une ville dans le titre:
La trilogie new yorkaine de Paul Auster pour Ofelia
Les mystères de Saint-Petersbourg de Christian Vila pour Choupynette
Tokyo de Mo Hayder pour Anjelica
La sorcière de Salem de Elizabeth Gaskell pour Bluegrey
Il me semble que Erzebeth, Alaure, Etoile des neiges, Flo et Freude ont sauté ce thème (je me trompe les filles ?)


38 réponses à Une ville dans le titre…