À la toute fin du XIXe siècle, Victoire revient chez elle pour prendre soin de son frère. Après sept ans de couvent – où elle a résisté à toute les pressions, aimant l’étude mais refusant absolument de prendre le voile – la mort de ses parents dans l’incendie de l’église le soir de noël lui donne le courage de revenir chez elle, à Duhamel dans les Laurentides auprès de Josaphat, son frère ainé tant aimé, si étrange…
Plutôt qu’un roman, c’est d’une longue nouvelle qu’il s’agit ici et – avant tout – de la genèse de la genèse car le couple qui se forme ici dans la maison suspendue baignant au clair de lune nourrit toute l’œuvre de Tremblay de son amour interdit. Sous-titré roman élégiaque, Victoire ! est une ode à la nature – celle des Laurentide dans la langoureuse lumière de la fin d’aout – autant qu’à l’amour pur – amour fou, interdit mais magique aussi, observé qu’il est des tricoteuses invisibles – ces Parques tremblaysiennes – qui ne sont pas encore de la rue Fabre. C’est très beau, lumineux, un peu court peut-être mais sans doute l’auteur a-t-il voulu célébrer ici l’amour naissant avant que ne se referme sur lui les sombres réalités des conventions et de l’intolérance. Élégiaque donc !
Victoire ! – Michel Tremblay – 2020
Lu dans le cadre des prolongations de Québec en novembre (oui je suis en retard) animé par ma très aimée Karine et moi-même catégorie Plus tôt – un futur classique parce que Marcel Tremblay quoi


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