
A 31 ans, Virginia est enseignante dans une petite ville de la grande banlieue londonienne, vit toujours chez ses parents, est toujours vierge et s’est laissé enfermer dans une vie aussi routinière qu’ennuyeuse. Ses seules échappatoires, une correspondance de douze ans avec un américain dont elle ne connait que la photo mais à qui elle se confie et quelques soirées au concert avec un vieux professeur autrichien rencontré par hasard. Rien de très folichon mais justement les choses semblent bouger un peu autour d’elle, son correspondant débarque à Londres pour la voir et on lui propose de participer à une émission télévisée très populaire ; bon certes le thème en est sa virginité incongrue mais enfin, elle en est sûre, cela ne peut que déclencher quelque chose quelque part…
Ce roman, l’un des premier d’Angela Huth, date de 1972 mais il est tellement hors du temps qu’il pourrait aussi bien se dérouler dans n’importe quelle décennie de l’après guerre. Totalement décalée, Virginia est la prisonnière consentante d’une vie familiale à laquelle il ne lui vient pas à l’idée d’échapper. Cultivée et en apparence rationnelle mais rongée par des fantasmes de midinette, la jeune femme passe avec entêtement et constance à côté de la vie, désespérant de ne pas la trouver semblable à une romance mais incapable d’en tirer une quelquonque satisfaction. Le style enlevé, spirituel et un rien cruel d’Angela Huth sauve son héroïne de l’insignifiance totale en brossant un tableau souvent drôle d’une certaine Angleterre. Acide !
La Vie rêvé de Virginia Fly – Angela Huth – 1972 – traduit de l’anglais par Anouk Neuhof – Quai Voltaire 2017
Lu dans le cadre du mois anglais de Cryssilda et Lou (billet en retard mais j’ai le droit dixit les grandes prêtresses 🙂 )


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