La sincère

 

Et si nous reprenions un brin de Marceline, cela fait trop longtemps…

Ah ! c’est vous que je vois

Enfin ! et cette voix qui parle est votre voix !

Pourquoi le sort mit-il mes jours si loin des vôtres ?

J’ai tant besoin de vous pour oublier les autres !

Victor Hugo.

 

Veux-tu l’acheter ?

Mon cœur est à vendre.

Veux-tu l’acheter,

Sans nous disputer ?

 

Dieu l’a fait d’aimant ;

Tu le feras tendre ;

Dieu l’a fait d’aimant

Pour un seul amant !

 

Moi, j’en fais le prix ;

Veux-tu le connaître ?

Moi, j’en fais le prix ;

N’en sois pas surpris :

 

As-tu tout le tien ?

Donne ! et sois mon maître.

As-tu tout le tien,

Pour payer le mien ?

 

S’il n’est plus à toi,

Je n’ai qu’une envie ;

S’il n’est plus à toi,

Tout est dit pour moi.

 

Le mien glissera,

Fermé dans la vie ;

Le mien glissera,

Et Dieu seul l’aura !

 

Car, pour nos amours,

La vie est rapide ;

Car, pour nos amours,

Elle a peu de jours.

 

L’âme doit courir

Comme une eau limpide ;

L’âme doit courir,

Aimer et mourir.

 

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) Les pleurs

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