La bibliothèque, la nuit

Une bibliothèque est une entité en perpétuelle accroissement ; elle se multiplie sans intervention apparente, en se reproduisant au fil d’achats, de vols, d’emprunts, de dons,… “(extrait)

Je vais classer ce titre dans les essais mais c’est plutôt un récit de voyage. Alberto Manguel nous convie à une expédition (une exploration ?) dans sa bibliothèque et dans toutes les bibliothèques : physiques, mentales, disparues, sauvées, imaginaires, limitées, exhaustives, comme demeure, comme lieu de travail, comme but, comme contraintes de classement, comme rêve, virtuelle même. Et pourtant le lecteur sent bien que pour Manguel, une bibliothèque sans papier, sans couverture, sans odeur en somme, pour utile qu’elle soit ne sera jamais tout à fait une “bibliothèque”. Peut-il d’ailleurs y avoir un article indéfini devant ce mot. Une bibliothèque c’est un meuble, La bibliothèque c’est l’ensemble de tous les livres qui existeront jamais et de tous les lieux qui les contiennent.

Je sais que les avis sont partagés sur cet ouvrage. Certains se sont ennuyés au possible voire l’ont lâché en route, d’autres ont adoré… j’appartiens sans conteste à la seconde catégorie. Bizarrement d’ailleurs, car je l’ai lu lentement. En général ce n’est pas bon signe chez moi et pourtant ici aucune frustration, pas même une petite tentation de lire autre chose vite fait entre deux chapitres. Je me sentais comme sur une île, ou plutôt un bateau, Guillaume de baskerville à mes côtés, en compagnie des livres de toute une vie… et de m’embarquer pour l’Argentine, l’Egypte antique, l’Allemagne ou d’autres lieux, impatiente de me précipiter lentement vers d’autres horizons chargés de livres…Superbe !

“Nous avons deux façons possible de percevoir le monde – comme une terre étrangère ou comme la nôtre – et nos bibliothèques reflètent ces deux visions opposées. Lorsqu’errant entre nos livres, nous prenons sur les étagères un volume au hasard, ses pages nous surprennent par leurs différences d’avec notre expérience personnelle ou nous rassurent par leurs similitudes. (…) Tout lecteur est un voyageur qui fait une pause ou quelqu’un qui rentre chez lui.” (extrait)

Les avis de chimère(prix Chimérique), de florinette, de flo(moins enthousiaste)

 

La bibliothèque, la nuit – Alberto manguel – Acte sud – 2006 – Traduit de l’anglais par Christine Leboeuf

Ce contenu a été publié dans essais. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

26 réponses à La bibliothèque, la nuit

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *