Le cercle des poètes…

A l’initiative de Jos, bon nombre de blogueurs méditent sur le poème qui les a le plus marqué… D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été sensible aux mots, aux formules et tout naturellement aux poèmes ! Difficile pour moi d’en choisir un seul.


Bizarrement malgré ce goût pour la poésie, j’ai oublié tous ceux que j’ai dû apprendre à l’école. tous ? non ! Il y en a un qui est gravé dans ma mémoire depuis la sixième, je devais donc avoir dans les 11 ans. Parfois sans raison, je me mets à le réciter, voire à le déclamer, in extenso. Pourquoi celui-là ? Mystère et piraterie !


Les conquérants

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde Occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;

Ou penchés à l’avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

José-Maria de Hérédia – Les trophées

Ce contenu a été publié dans poèmes. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

22 réponses à Le cercle des poètes…

  1. Choupynette dit :

    Je ne connaissais hérédia que de nom… jaime beaucoup

  2. Caroline dit :

    Je l’ai étudié au lycée, ça me rappelle des souvenirs !

  3. Gaelle dit :

    Les sonnets de José Maria de Hérédia sont aussi parmi mes poèmes préférés, et ce… depuis la classe de troisième !
    Etonnant comme ses vers s’inscrivent fort dans la mémoire.
    Merci en tout cas, ton poème est ma madeleine de Proust du jour, et elle vient de me transporter loin…

  4. anjelica dit :

    Pourtant il est pas facile à retenir ! Toi aussi tu rêvais de voyager sur un navire ?

  5. Florinette dit :

    Ça fait bien longtemps que je ne l’avais pas lu, merci pour ce joli moment poètique ! 😉

  6. Turquoise dit :

    Aïe ! ton blog aussi m’est devenu difficilement lisible avec tous ces hiéroglyphes ! (Vivement mon nouvel ordi…) J’ai quand même reconnu ce poème magnifique de José Maria de Hérédia, que j’avais appris au lycée comme toi… En le relisant aujourd’hui grâce à toi, je le trouve toujours aussi beau… Personnellement, j’ai toujours en mémoire “La tasse chinoise”, de Théodore de Banville. De mémoire : “Miss Hélène, versez-moi le thé Dans la belle tasse chinoise Où les poissons d’or cherchent noise Aux monstres roses épouvantés (…)” Bonne semaine, Yueyin !

    • yueyin dit :

      bonjour Turquoise, j’adore ce poème de Banville, dis moi je fabule ou il y a déjà comme un parfum de Haiku dans ces vers 🙂
      J’espère que tu disposeras bientôt d’un meilleur ordi, c’est peut être le changement de version qui te pose des problèmes d’affichage, groumph de technologie !

  7. tina dit :

    Moi, c’est un poème de Prévert : en sortant de l’école, nous avons rencontré, un grand chemin de fer, qui nous a emmené, tout autour de la terre, dans un wagon doré … comme quoi, on devait vraiment avoir besoin de s’évader, vers 11 ans … (je m’en souviens avec la voix des Frères Jacques qui l’ont chanté).
    Et un autre de Du Bellay, dont je ne me rapelle plus le titre (yue-yin, ça devrait te rappeler quelque chose), qui décrit une danse macabre et qui nous changeait de l’éternelle rose : “je n’ai plus que les os, un squelette je semble …. ” Et après ? Quelle mémoire ….

    • yueyin dit :

      Je n’ay plus que les os, un Schelette je semble,
      Decharné, denervé, demusclé, depoulpé,
      Que le trait de la mort sans pardon a frappé,
      Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

      Apollon et son filZ deux grans maistres ensemble,
      Ne me sçauroient guerir, leur mestier m’a trompé,
      Adieu plaisant soleil, mon oeil est estoupé,
      Mon corps s’en va descendre où tout se desassemble.

      Quel amy me voyant en ce point despouillé
      Ne remporte au logis un oeil triste et mouillé,
      Me consolant au lict et me baisant la face,

      En essuiant mes yeux par la mort endormis ?
      Adieu chers compaignons, adieu mes chers amis,
      Je m’en vay le premier vous preparer la place.

      C’est du Ronsard mâme tina mais effectivement ça change un peu de l’eternelle rose 🙂 j’adore !
      Le poème de prevert ne me dit rien par contre… faudra que je cherche

  8. Nanne dit :

    Il est rare de citer ce poète magnifique qu’est Hérédia. C’est un très beau poème, dont je ne me souviens pas de l’avoir étudié en classe. Par contre, j’ai une passion pour le poème (très classique !!) "Liberté" de Paul Eluard.

    … 
    Et par le pouvoir d’un mot
    Je recommence ma vie
    Je suis né pour te connaître
    Pour te nommer

    Liberté …

  9. Naïk dit :

    Je ne connaissais pas ce poème de Héredia, mais je vais mettre ce recueil sur  ma liste des livres à livre ! j’aime beaucoup cette idée de présenter des poèmes qui nous ont touchés  !

  10. fashion victim dit :

    Tiens, c’est marrant, je l’ai appris en 5° et je m’en souviens toujours par coeur (et hasard des programmes, je le fais toujours apprendre aux élèves de 5°, puisque les grands explorateurs sont au programme…). Ah! les explorateurs et les pirates!! (soupir)

    • yueyin dit :

      En cinquième vraiment ? Peut être que moi aussi alors, de toute façon dans ces eaux là ! tes élèves ont de la chance… C’est bizarre comme ce poème reste en tête, question d’image peut-être !

  11. BelleSahi dit :

    Je ne le connaissais pas merci !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *