Mare Nostrum

Le billet sur mon second ouvrage Masse critique de Babelio s’est fait attendre. Je me trouve toujours fort dépourvue quand il s’agit de parler d’un recueil de poèmes.

Bluma Finkelstein vit en Israel où elle enseigne la littérature française et le dialogue judéo chrétien dans la littérature. Son recueil Mare nostrum est imprégné de ce dialoge entre juifs et chrétiens dans l’histoire et dans l’inconscient. Plus que des poèmes, ces textes sont de courtes méditations porteuses d’image et de sens fortement teintés de mysticisme et d’histoire religieuse. Chez cette auteur le verbe ne va pas sans le sens, les mots ne se suffisent pas à eux même, les allusions et les références sont nombreuses et le tout parfois difficile à décrypter. Cependant et bien que la forme de cette poésie m’ait parue assez déroutante, la force de l’écriture m’a bien accrochée

Comme toujours avec les poèmes, il me semble que quelques exemples valent mieux qu’un long discours, je vous ai donc sélectionné trois textes qui m’ont particulièrement plu… J’ajouterai que l’auteure écrit en français – du moins pour ce qui est de la poésie -, mais chaque poème de Mare nostrum est accompagné de sa traduction en allemand.

N’est-ce pas lui, Saül le tarsiote, avec son corps maigre et ses jambes chancelantes et sa nuque raide comme la nuque des juifs ?
N’est ce pas lui par qui le scandale arrive avec le péché s’insinuant sous les peaux mal lavées des rois et des chevaliers ?
N’est-ce pas lui qui tire la sonnette d’alarme sur la colline du temple ? Celui qui traverse Notre Mer sur la barque de la Bonne Nouvelle ?
Frères, il n’est plus temps de revenir en arrière, il faut choisir entre le vrai Dieu et le Seigneur des guerres.
Et alors ce fut Paul.


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Sous les voûte d’une cathédrale, une étoile filante se laisse prendre aux fils d’une araignée : de très bas on imagine l’histoire du ciel comme un conte de fées. Un défaut de perspective.
Les vitraux dessinent sur le plafond un paradis de lumières : ici, même en l’absence de Dieu, on se mettrait à croire. On voudrait tellement…
Demain, le front couvert de cendres, tu iras tremper tes doigts dans le bénitier.
Comme si tout était vrai

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La chanson de Roland résonne dans la vallée jusqu’à ce que mort s’ensuive. Nous sommes du bon côté de la raison : l’ennemi a toujours tort.
Sur le champs de bataille le jeu macabre est une partie d’échecs : méchants récidivistes et fous enragés, interchangeable et flous, poupées sans volonté sur l’échiquier de la grâce.
Tous à la solde de la Dame Noire, nous gagnons notre tombe à la loterie de la peur.

Mare Nostrum – Bluma Finkelstein – édition en forêt – 2008

 

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4 réponses à Mare Nostrum

  1. Livraire dit :

    Je l’ai lu également, aussi pour le programme Masse Critique de Babelio, mais contrairement à toi, je n’ai pas accroché à l’écriture, sauf peut-être un ou deux extraits par ci par là. (le dernier que tu cites, entre autres.)

  2. katell dit :

    Intéressant et fort déroutant à la lecture du billet. Les découvertes grâce à Masse Critique de Babelio permettent de sortir des sentiers battus 🙂

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