A Lullaby

Un dernier tour de piste pour WH Auden avant le retour à des poètes plus francophones, voici donc sa “berceuse“…

 

Lay your sleeping head, my love,

Human on my faithless arm;

Time and fevers burn away

Individual beauty from

Thoughtful children, and the grave

Proves the child ephemeral:

But in my arms till break of day

Let the living creature lie,

Mortal, guilty, but to me

The entirely beautiful.

 

Soul and body have no bounds:

To lovers as they lie upon

Her tolerant enchanted slope

In their ordinary swoon,

Grave the vision Venus sends

Of supernatural sympathy,

Universal love and hope;

While an abstract insight wakes

Among the glaciers and the rocks

The hermit’s carnal ecstasy.

 

Certainty, fidelity

On the stroke of midnight pass

Like vibrations of a bell

And fashionable madmen raise

Their pedantic boring cry:

Every farthing of the cost,

All the dreaded cards foretell,

Shall be paid, but from this night

Not a whisper, not a thought,

Not a kiss nor look be lost.

 

Beauty, midnight, vision dies:

Let the winds of dawn that blow

Softly round your dreaming head

Such a day of welcome show

Eye and knocking heart may bless,

Find our mortal world enough;

Noons of dryness find you fed

By the involuntary powers,

Nights of insult let you pass

Watched by every human love.

 

W. H. Auden

January 1937

 

Pose ta tête endormie, mon amour

Humaine sur mon bras infidèle ;

Le temps et les fièvres consument

La part de beauté

Des enfants pensifs et la tombe

prouve que l’enfant est éphémère ;

Mais que dans mes bras jusqu’au point du jour

Repose cet être vivant,

Mortel, coupable, mais pour moi

Beauté absolue.


L’âme et le corps n’ont point de bornes  ;

Aux amants étendus

Dans leur pâmoison coutumière

Sur la pente enchantée de son indulgence

Vénus gravement apporte la vision

D’une compassion surnaturelle,

Un amour, un espoir universels  ;

Tandis qu’une intuition abstraite

Eveille parmi les glaciers et les rocs

L’extase sensuelle de l’ermite.


Certitude, fidélité

Sur le coup de minuit passent

Comme les vibrations d’une cloche,

Et les fous à la mode poussent

Leurs cris ennuyeux de pédants  ;

Chaque centime de la dépense,

Tout de que prédisent les cartes redoutées

Sera payé, mais de cette nuit

Que pas un murmure, pas une pensée

Pas un baiser ni un regard ne soient perdus.


Tout meurt, la beauté, la vision, minuit :

Que les vents de l’aube qui demeurent

Soufflent sur ta tête rêveuse

Annonçant un jour d’une telle douceur

Que les yeux et le cœur qui cogne puissent louer

Ce monde mortel et s’en satisfaire  ;

Que les midis de sècheresse te voient nourri

Par les puissances irréfléchies,

Que les nuits d’insulte te laissent vivre

Sous la garde de tout amour humain.

 

Je ne sais hélas pas de qui est cette traduction mais elle me convient mieux que celle de mon livre, je vous la confie donc… enjoy !

Correction grâce à monsieur Lou, je sais maintenant que ce traducteur selon mon coeur est Jeant Briat. Merci à lui !

 

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6 réponses à A Lullaby

  1. Lou dit :

     

    La traduction est de Jean Briat, dans The Best of English Literature.

     

    Suffit de demander : – )

     

    Très beau poème. Tu as le sens du choix et de l’époque – as usual…

     

    • yueyin dit :

      Oh merci Lou, je corrige…

      je suis obligé de creuser pour trouver de nouveaux auteurs, j’ai épuisé depuis lontemps mais faibles conniassances en poésie, depuis je lis, je lis et j’aime en fait de plus en plus… la semaine prochaine, nous remontons le temps jusqu’au début du XVe : une idée ? 🙂

  2. bookworm dit :

    En voilà une jolie berceuse…

  3. lou dit :

     

    François Villon, mais je te verrais plutôt plonger dans les pages sulfureuses de Christine de Pisan.

    Tu trouveras les (ou des) textes ici :

    http://www.gutenberg.org/browse/authors/c#a4613

     

     

    • yueyin dit :

      Nan nan nan j’en ai déjà publié plein de françois, c’est mon préféré… un autre… lalalèèèère !!! gripons dans l’échelle sociale !

      Merci pour Christine de Pisan, je ne savais pas qu’elle écrivait des poème, je ne la connais que de nom et encore….

       

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