– Avez-vous vu votre père récemment ?
Je n’ai pas entendu parler de lui depuis une éternité. Pour que la police vienne m’importuner, il faut qu’il ait fait une gaffe ou qu’il soit mort. J’espère qu’il est mort.
– Pas depuis quinze ans.
Viviane vit depuis toujours en évitant les ombres que ramènent la nuit. Pour mieux sculpter la lumière quand le jour s’assombrit, elle a fait son métier de la fabrication de lampes, de belles lampes, originales, différentes, faites sur mesure pour rendre ses clients heureux. Mais les lampes ne suffisent pas toujours. Ébranlée par une rupture douloureuse, elle travaille à trouver son équilibre intérieur ainsi que celui de sa nouvelle maison, plantée quelque peu de guingois sur les pentes du Mont Royal. Jusqu’à ce matin où la police vint la réveiller pour lui annoncer la meilleure des nouvelles, celle qu’elle a attendu toute son enfance… la mort de Bouchard que ni elle ni son frère n’ont jamais pu appeler autrement.
J’ai pris ce livre un peu au hasard, parce que le titre et résumé me plaisaient – Chose rare chez moi, qui m’en remet rarement à la chance en matière de livres, mon himalayenne pile à lire me tenant en général loin des détours aventureux – et merveille des merveilles, j’ai fait une excellente pioche et découvert une nouvelle écrivaine québécoise (du moins nouvelle pour moi). Une écriture limpide, des personnages profondément humains, une histoire tout en délicatesse qui explore en douceur les ombres de la mémoire, la lumière du pardon avec peut être au bout de la route une timide promesse de bonheur… Vivifiant !
Le Chat – Danielle Pouliot – 2011 – Art Global
PS : Le roman se termine sur un carnets des recettes confectionnées par Vivianne tout au long de l’histoire (avec l’ambiance musicale adéquate) – et je compte bien en réaliser quelques unes, comme les biscuits au beurre d’arachide et au chocolat blanc ou les scones aux bleuets séchés et à l’orange ou…
Je ne connais pas cette auteure, mais ton billet donne envie de la découvrir. Tu écris très bien Yueyin. Ce jeu entre l’ombre et la lumière est très joli 🙂
Merci Topinambulle 🙂 C’est une thématique très présente dans le roman, je voulais trouver un moyen de la replacer dans le billet 🙂
Un titre simple qui me plait également.
Oui c’est un joli titre, surprenant de prime abord qui s’explique dans la dernière partie de l’histoire 🙂
C’est bien de faire de bonnes pioches inattendues de temps en temps 😉
Oui pour un peu, ça me réconcilierait presque avec les pioches au hasard 🙂