Chaque arbre est immobile, attentif à tout bruit.
Même le peuplier tremblant retient son souffle
L’air pèse sur le dos des collines, il luit
Comme un métal incandescent et l’heure essouffle.
Les moineaux buissonniers se sont tous dispersés
Avec le vol aigu et les cris d’hirondelles,
Et des mouettes vont, traînant leurs larges ailes,
Dans l’air lourd à gravir et lourd à traverser.
L’éclair qui brille au loin semble une brusque entaille
Et, tandis que hennit un cheval de labour,
Les nuages vaillants qui vont à la bataille
Escaladent l’azur âpre comme une tour.
Mais soudain, l’arc-en-ciel luit comme une victoire
Chaque arbre est un archer qui lance des oiseaux,
Et les nuages noirs qu’un soleil jeune moire,
Enivrés, sont partis pour des combats nouveaux.
Jules Supervielle (1884-1960)
ah ben du coup, j’ai presque envie qu’il fasse un orage dis donc!
ça te plait ?
décidemment, les oiseaux inspirent les dimanches poétiques !
oui et je continue ma découverte de Supervielle :-)))
On s’y croirait !
oui hien j’aime décidément ce poète :-))))
j’aime beaucoup, c’est très évocateur je trouve.
Décidément Blue nous aura fait connaitre un magnifique poète 🙂