Le donjon de Naheulbeuk

Au départ, le donjon de Naheulbeuf était une série MP3 en accès libre sur internet : un très gros délire qui s’est transformé en culte, en bandes dessinées puis en romans. Mon fils étant fan des épisodes audio, j‘en suis venue, de fil en aiguille, à lui offrir les bd et, par voie de conséquence, à les lire car il faut rester vigilant en ce qui concerne ce que l’on met entre les mains de nos enfants (le dévouement des parents n’a que peu de limite). Il s’agit donc ici d’une bonne vieille quête de type Donjon et Dragon imaginée très évidemment par un adepte de jeux de rôles. Un ranger, un barbare, un elfe, un nain, un ogre et un voleur sont à la recherche, pour des motifs essentiellement mercantiles, de la statuette de Gladeulfeurha dissimulée quelque part dans les entrailles du donjon de Zangdar. Sur le papier c’est une bien belle équipe, seulement ils sont tous débutant, niveau un en langage jeu de rôle, et donc aussi inexpérimentés et maladroits que bêtes à manger du foin…et pour certains agressifs en plus. Ce qui nous vaut des dialogues drolatiques, après tout c’est ce qui a fait le succès des épisodes MP3. Les références sont multiples, le barbare ne jure que par Crom et est incontrôlable en cas de baston (Le seul mot qu’il sache prononcer au départ à peu de chose près), tous se croient dans le seigneur des anneaux, le nain et l’elfe ne peuvent évidemment pas se supporter et la magicienne passe sont temps le nez dans ses bouquins, pour ne citer que quelques exemples…

Les personnages et leur échanges sont hilarants, les évènements aussi prévisibles que bien venus dans ce qui est avant tout un pastiche et pour qui a vécu ce genre de jeux, c’est assez jubilatoire.  De temps en temps un jet de dés vient pimenter l’action, le graphisme est expressif et les couleurs accrocheuses, en deux mot : vraiment drôle !

 

Le donjon de Naheulbeuk – saison 1 – tomes 1 et 2 – Scénario John Lang – Dessin Marion Poinsot – 2005 – Clair de Lune, collection Sortilèges

 

PS : Le changement de niveau des personnages m’a fait mourir de rire, annoncé en “bulle off”, il est suivi d’une prise de conscience de nouveaux pouvoirs, ou, pour l’elfe d’une augmentation notable de la taille de son soutien-gorge…

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Top ten tuesday : prénoms et personnages !

En ce beau mardi tiède et ensoleillé (absolument, ici il est tiède et ensoleillé. Je suis allée vider ma bal en tee-shirt et pieds nus c’est dire), nos amis de the broke and the bookish nous proposent de lister dix personnages dont on aurait pu donner le nom à nos enfants. Ceci posé, j’entrevois un écueil car j’ai déjà des enfants et peu de chance d’en avoir d’autres. Mieux deux de mes enfants ont déjà des prénoms de personnages de fiction, quand à la troisième bien qu’il ne vienne pas d’un personnage en particulier, son prénom est à mes yeux terriblement littéraire. En fait j’aurais pu leur en donner bien d’autres, des prénoms, aurais-je eu plus d’enfants ou moins peur de les traumatiser à vie (j’ai refusé Caïn, Casimir et Monsieur-Spock (avec un trait d’union) à leur père pour cette raison, ai-je eu raison je vous le demande ?). Du coup cela va nous permettre un petit jeu, saurez-vous reconnaître les prénoms que j’ai effectivement donné à ma progéniture (le jeu n’est valable que pour celles et ceux qui ne les connaissent pas d’avance sinon c’est de la triche)

Dernière précision, j’ai (un peu, pas trop) souffert, enfant, d’avoir un prénom générationnel extrêmement courant, j’ai donc un faible pour les prénoms originaux sinon excentriques…

1. Thibault : toute petite je voulais absolument appeler mon fils Thibault, il y avait des tas de Thibault intéressants, Thibault des croisades (je ne vous recommande pas la série, elle a bien vieilli hélas, Thibault de Châlus (dont je vous ai déjà parlé), un prénom médivalo-aventureux quel merveille !

2. Morgane : comme la fée bien sûr… j’aime les fées, les sorcières et autres magiciennes qui luttent depuis la nuit des temps pour la liberté des femmes et Morgane est ma préférée. Et oui j’aime la matière de Bretagne et en plus on reste au moyen âge

3. Adso : A cause d’Adso de Melk bien sûr. Un personnage qui m’a fasciné par son intelligence, son courage et sa candeur et par le tragique de son destin (à mes yeux du moins). Certain ont prétendu que ce nom ressemblait à un éternuement mais il n’en est rien, je le trouve même fort plaisant à l’oreille…

4. Jessica : à cause de dame Jessica des Bene Gesserit évidemment, vous ai-je dit que j’avais un faible pour les sorcières ?

5. Tristan ou Arthur ou Merlin ou Lancelot, enfin un de ces somptueux et tragiques personnages masculins de la matière de Bretagne (oui encore je sais !)

6. Ophélie : tant pis pour les femmes fortes, Ophélie est un prénom tragique que je trouve terriblement harmonieux même si le destin du personnage pousse à réfléchir j’en conviens…

7. Fitzwilliam : parce que le préfixe médiéval fitz (fils de) à une sonorité délicieuse à mes oreilles, et oui à cause d’un personnage littéraire aussi bien sûr (même s’il n’utilise guère ce prénom en fait)…

8. Agatha : si certains auteurs ont le droit d’être considéré comme des personnages à part entière, Agatha en fait plus que certainement partie (d’ailleurs c’est l’avis du docteur , c’est un signe) et j’adore ce prénom…

9. Galadrielle ou Arwen ou Luthien, j’aime d’amour ces trois personnages (oui je sais elles sont magiciennes à leur façon). A part les noms celtes, je ne connais pas plus délicieuses sonorités que les prénoms elfiques.

10. Corto : quel prénom magnifique pour un garçon, même s’il vaudrait mieux pour lui être grand et brun à l’âge adulte (mais ça on ne peut pas vraiment prévoir…) ah Corto, Corto…

 

Et voilà, dix déjà… Parmi ces prénoms ce sont glissés (comme il se doit) les prénoms de deux de mes enfants, à vous de les retrouver…

Il me semble que je pourrais continuer maintenant que je suis lancée. J’aime assez les prénoms bibliques comme Shamaël ou Jérémie, j’aime aussi Damien et Igor mais il parait que ça fait trop film d’horreur, Brunehaut plairait à Mo et à Grégoire mais n’est-ce pas encore une destinée bien tragique ? Et si j’avais eu la drôle d’idée de donner un prénom d’ange (non déchu) à mon fils, j’aurais probablement choisi Gabriel pour qu’il m’annonce toujours de bonnes nouvelles (et puis c’est le prénom de Van Helsing).

 

Les listes potentiellement moins bizarres (mais rien n’est sûr) de Fashion, Erzebeth (encore un joli prénom) et Karine, Cécile, Syl, Irrégulière, d’autres peut-être…

 

PS : En relisant cette liste, je me dis qu’il y a comme une vague obsession médiévale et fantastique derrière tout cela tss tss

PPS : J’ai oublié de préciser de quels ouvrages sont issus certains de ces personnages, demandez-moi s’ils vous restent des inconnus… il faudra remédier cela dit :-))))

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Clair de lune

Lune melliflueuse aux lèvres des déments

Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands

Les astres assez bien figurent les abeilles

De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles

Car voici que tout doux et leur tombant du ciel

Chaque rayon de lune est un rayon de miel

Or caché je conçois la très douce aventure

J’ai peur du dard de feu de cette abeille Arcture

Qui posa dans mes mains des rayons décevants

Et prit son miel lunaire à la rose des vents

 

Guillaume Apollinaire – Alcools – 1913

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Mordue

Sarah le savait bien dès le départ, les rendez-vous arrangés c’est l’enfer, mais quand même pas au point de se faire mordre par un fou qui sent l’eau de cologne bon marché et se prend pour un vampire. Pire, quand elle arrive enfin à lui échapper, c’est pour tomber sur d’autres fous qui, après avoir tué son désastreux rencard, lui annoncent tout bonnement qu’ils vont l’exécuter aussi. Elle ne doit son salut qu’à la présence d’un suicidaire sur un pont… Encore un fou donc, le signe de sa soirée, mais un fou qui ne cherche pas à la tuer et sexy en plus, un vrai progrès ! Bon le fait qu’il se prenne lui-aussi pour un vampire et lui assure qu’elle en est un elle-même, est tout de même un léger problème… Et ce n’est que le début d’une semaine qui s’annonce vraiment – mais vraiment – compliquée.

Et oui une nouvelle série de Bit-lit, mais j’ai des excuses monsieur le juge, on me l’a prêté quasi de force (et je l’ai lu de mon plein gré d’accord). Alors disons que dans la catégorie bit-lit, Mordue est un opus de bonne facture, allègre et efficace sinon original. Sarah est une héroïne rafraichissante, son vampire préféré rappelle certes un peu beaucoup le Jean-Claude d’Anita Blake, heureusement son prénom, quoique français, est plus glamour et ses goûts vestimentaires moins grand guignol. Quand au troisième larron du trio (bien sûr qu’il y a un trio voyons) il a le bon goût de ne pas être loup garou mais chasseur de vampire, histoire de changer un peu ! A part ça il est plutôt charmant. Quelques personnages sympathiques complètent le tableau, l’humour est au rendez-vous, les rebondissements se succèdent joyeusement, mention spéciale pour le mariage de la cousine de Sarah, en un mot un joli divertissement pour amateur du genre. Enlevé!

 

Mordue – Sarah Dearly 1 – Michelle Rowen – 2006 – traduit de l’anglais (américain) par Anne-Virginie Tarall

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Le jeudi, c’est citation (25)

“C’est une ancienne ville que Cloisterham, et ce n’est pas le séjour idéal pour ceux qui aiment le bruit du monde. C’est une ville silencieuse et monotone, impréognée d’une odeur de terre qui vient de la crypte de sa cathédrale. Les vestiges des tombes monastiques y sont si nombreux que les enfants de Cloisterham y font pousser de petites salades dans la poussière des abbés et des abbesses et font des pâtés de de sable avec les nonnes et les frères. Quant au laboureur, dans les champs voisins, il a pour les lords trésoriers, les archevêques, évêques et autres jadis si puissants les mêmes attentions que l’ogre de la fable avait pour son indésirable visiteur : il broie leurs os pour faire son pain.”

 

Charles Dickens – Le mystère d’Edwin Drood (in L’affaire D. – Dickens, Fruttero et Lucentini)

 

(Une idée de la belle et talentueuse Chiffonette)

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La couleur des sentiments

1962, Jackson Mississipi, une petite ville bien tranquille où il fait bon vivre. Pour les familles blanches qui en ont les moyens, il est bien entendu obligatoire d’avoir une bonne noire qui entretient la maison, fait la cuisine, élève les enfants et de préférence évite d’utiliser les mêmes toilettes que la famille. En un mot, tout va pour le mieux dans un monde où chacun reste à sa place. Ailleurs dans le pays, le mouvement pour les droits civiques s’agite, un jeune pasteur noir commence à fédérer autour de lui, mais tout cela semble si loin du Mississipi.

Aibileen aime profondément la toute petite fille de ses employeurs mais pleure en secret son fils mort par négligence, Minny a du mal à garder une place malgré ses talents de cuisinière, incapable qu’elle est de garder profil bas, Skelter, elle, vient d’une vieille famille blanche et aisée mais à son retour de l’université, elle ne retrouve pas la douce Constantine qui l’a élevée depuis sa plus tendre enfance. Entre ses trois femmes que tout sépare, l’âge, le caractère et la condition, va se nouer la plus improbable des amitiés, improbable, interdite et dangereuse !

La couleur des sentiments, The help en anglais comme le  livre que ces trois femmes vont écrire ensemble sur la vie des bonnes noires du sud, est un roman magnifique, profond, riche, complexe, drôle parfois, triste et même dur sans jamais tomber dans le manichéisme, le pathos ni le sordide. Personne n’est parfait dans cette histoire, ni les noirs, ni les blancs, quoique certains soient particulièrement gratinés. Le ressentiment et la souffrance ne rendent pas forcément noble comme l’aisance ne rend pas systématiquement insensible. La peur mine les relations, peur viscérale de la violence, peur de voir les choses changer, peur de la différence tout simplement. Mais ce livre dégage aussi gaité et  chaleur humaine, celle de ces femmes, de leur amitié, de leur solidarité, de l’amour véritablement filiale qui se tisse avec les enfants qu’elles élèvent, et d’un appétit de vivre qui tient bon devant les épreuves et sait même en rire parfois. Les personnages sont tous merveilleusement campés, qu’on les aime ou non, et on a bien du mal à les quitter quand la dernière page se tourne. Superbe !

 

La couleur des sentiments – Kathryn Stockett – 2009 – traduit de l’anglais (américain) par Pierre Girard – Editions Jacqueline Chambon, Actes Sud, 2010

 

L’avis de Cuné (que je remercie pour son prêt), d’Amanda, de Fashion, choupynette, Anjelica, Joelle et beaucoup d’autres…

 

PS : J’ai testé pour vous la recette de poulet frit que Minny tente d’enseigner à Célia… grand succès !

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Top ten tuesday : Colinerie

 Aujourd’hui le thème officiel de  the broke and the bookish tourne autour des dix “premiers romans” qui nous ont marqués, où quelque chose d’approchant. Seulement je ne sais pas toujours si un roman est le premier de l’auteur ou non et pour tout dire, l’idée de faire ce genre de recherche m’ennuie, j’ai donc choisi de suivre Fashion et Karine (oui comme d’habitude) sur le terrain glissant de la Colinerie, ce qui revient à lister mes dix films préférés avec Colin Firth, le beau, le ténébreux, le darcyesque acteur britannique…

 

 Malheureusement, je n’ai pour l’instant vu que 6 oeuvres avec le beau Colin, force m’est de les citer toutes mais cela ne suffira pas… heureusement j’ai des projet le concernant !

1. La Jeune Fille à la perle (Girl with a Pearl Earring) de Peter Webber (2004)

A tout seigneur tout honneur, j’ai adoré ce film. Je suis tombé dessus par hasard dans un avion et je suis restée sous le charme tant de l’histoire que de  l’interprétation. Le roman m’a beaucoup plu également (le seul que j’ai pu lire de Tracy Chevalier, tolkien sait pourquoi) mais je ne me lasse de ce film, l’image est sublime.

2. Valmont de Milos Forman (1989)

Encore une fois, je vais être politiquement incorrecte mais j’ai beaucoup aimé cette adaptation des liaisons dangereuses. Les quelques entorses faites à l’histoire, loin de me gêner m’ont plutôt satisfaite (le sort réservé à Cécile me peine à chaque fois bref !) et le Valmont campé par le tout jeune Colin était tout à fait à mon goût. Une réussite.

3. Love Actually de Richard Curtis (2003)

Attention film culte… vous avez un coup de blues, une attaque de vague à l’âme, une petite baisse de pression, prescrivez-vous une petite séance de Love actually. Ce film choral magnifique rassemble le gratin des acteurs britaniques dont plusieurs (dont Colin mais Hugue, Alan et Liam aussi…) sont à croquer (et pour les messieurs, il y a Keira, Emma, Claudia…). Une petite merveille !

4. Pride and Prejudice de Simon Langton (1995)

Cela se sait, Colin n’est pas mon Darcy favori, mais cela ne m’empêche pas d’apprécier la série BBC de Simon Langton et de la regarder régulièrement. L’épisode de Pemberley notamment est superbe, Colin porte avec élégance la chemise mouillée et Jennifer Ehle est merveilleuse en Elizabeth.

5. Mamma Mia! (2008)

Un film réjouissant, musical, hilarant et dansant… encore un bon remère à tout accès de mélancolie. Colin y est… adorablement drôle, je dirais !

6. Le journal de Bridget Jones (2001)

Bon celui là je le mets parce que je manque de film avec Colin et parce qu’il est particulièrement remarquable (au sens propre, on ne voit que lui)  dedans. A part ça je n’aime pas Bridget Jones, je n’aime pas Renée Zellveger et je n’ai pas aimé ce film !

 

Pour compléter ce top ten convenablement, j’ajoute donc quelques films qui manquent à ma culture cinématographique, ce qui j’espère ne saurait durer…

 

7. La Dernière Légion (The Last Legion) de Doug Lefler (2006)

Une histoire à base d’épée magique qu’il faut ramener en Bretagne au Ve siècle ou à peu près…  Je n’en reviens pas d’avoir raté ce film qui semble idéalement daubesque !

8. St. Trinian’s 1 et 2 de Oliver Parker (2007)

L’intrigue de ce film se déroule dans un pensionnat de jeune fille et je n’en sais pas beaucoup plus sinon que je dois absolument le voir, d’aucunes ont lourdement insisté, (et moi j’écoute les conseils si si si!)

9. Shakespeare in love de John Madden (1998)

Parce qu’il y a Will, parce qu’il y a Colin et que, en plus, il parait que c’est un bon film ! Comment ça non ?

10. Le discours d’un roi (The king’s speech) de Tom Hooper (2011)

parce qu’il est est sorti cette semaine et que j’aimerais bien voir…

 

Et voilà, ça fait dix, suis-je disciplinée tout de même ! Je m’épate, vous pourrez consulter les listes de Fashion et Karine … et sans doute d’autres listes avec des thématiques tout aussi passionantes !

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Murmure d’outre-tombe

Depuis qu’elle a été frappée par la foudre à 15 ans, Harper dispose d’un lien étrange avec les morts ; elle ressent leur présence, du moins quand ils ne sont pas trop loin, et “voit” leurs derniers instants… Voit ou plutôt vit, car si elle peut préciser  ce que les défunts pensaient à ce moment précis et les causes de leur mort, elle ne voit rien d’autre. Devant vivre avec ce don, à moins que ce ne soit une malédiction, elle en a fait son activité, assistée par son demi-frère Tolliver, et propose ses services à ceux qui sont à la recherche d’un corps, être cher ou autre, s’ils peuvent lui donner une localisation assez précise. Ses clients, cependant, bien loin de lui être reconnaissants, lui manifestent en général méfiance et dégoût. C’est  bien conscients de ce fait, que Harper et Tolliver débarquent dans une petite ville du sud pour rechercher le corps d’une adolescente disparue depuis déjà plusieurs mois. Et se retrouvent englués, à leur corps défendant, dans une enquête des plus dangereuse.

Au départ j’ai eu un peu peur d’une variation trop proche d’Anita Blake, trop “nécromancienne” en somme. Mais les deux personnages sont très différents, Harper est une fille vulnérable, perdue, un peu  paranoïaque, très dépendante de son demi-frère, à vrai dire limite agaçante parfois par son côté victime désignée… Pour autant le roman se lit d’une traite, l’intrigue étant bien ficelée, plutôt policière finalement avec juste une touche de fantastique. Si les deux personnages principaux restent encore un peu esquissés, ce premier tome pose quelques jalons intéressants pour la suite de la série. Sympathique !

 

Murmure d’outre-tombe (Grave sight) – Les mystère de Harper Connelly 1 – Charlaine Harris – 2005 – traduit de l’anglais (américain) par Sophie Dalle

 

PS : Ben oui j’ai craqué à cause de la Communauté du sud (True blood), série de romans (et série télévisée) pour laquelle (lesquelles) j’ai une coupable faiblesse 🙂

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Nocturne

Le ciel nocturne et bas s’éblouit de la ville
Et mon cœur bat d’amour à l’unisson des vies
Qui animent la ville au-dessous des grands cieux
Et l’allument le soir sans étonner nos yeux

Les rues ont ébloui le ciel de leurs lumières
Et l’esprit éternel n’est que par la matière
Et l’amour est humain et ne vit qu’en nos vies
L’amour cet éternel qui meurt inassouvi

 

Guillaume Apollinaire (1880 – 1918)

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La Petite et le Vieux

Hélène a huit ans, voudrait être un garçon, veut qu’on l’appelle Joe comme Jo March, être forte et courageuse comme Lady Oscar, et aider sa famille qui ne roule pas sur l’or. Elle vit continuellement dans les histoires qu’elle s’invente mais dans le même temps garde les pieds fermement ancrés sur terre, attentive à tous, se vieillissant pour pouvoir travailler, prenant soin de ses soeurs, développant une improbable amitié avec son grincheux voisin,  malcomode et alcoolique mais, comme elle, toujours présent quand on a besoin de lui… C’est que Joe, petite silhouette malingre toujours par monts et par vaux, est animée d’un étonnant appétit de vivre et d’aimer.

Quel merveilleux livre que celui-ci ! A la fois chronique de quartier et roman d’apprentissage, il développe une savoureuse galerie de portraits hauts en couleur, épinglant au passage quelques mesquineries mais soulignant avant tout l’atmosphère chaleureuse de ce quartier populaire où les querelles familiales se commentent comme un match de hockey mais où la solidarité n’est jamais loin. Le personnage de Joe garçon manqué à la tête bourdonnante d’histoires de toutes sortes et au courage chevillé au corps est terriblement attachant, elle voudrait tout arranger, tout tenir à bout de bras, réaliser les vœux de chacun mais c’est un bien gros défi pour un si petit bout de fille. J’ai adoré le méli mélo qu’elle crée constamment entre réalité et dessin animé, se promenant du XVIIIe au bingo du dimanche, de la garde royale au dépanneur du bout de la rue, mêlant imagination, fantaisie et une réalité tristounette en quelquechose qui pourrait bien ressembler au bonheur. Le style qui oscille entre le parler très populaire des dialogues et des développements fort piquant m’a constamment séduit bien qu’il puisse, j’imagine, représenter un défi pour les lecteurs français. Le vocabulaire du vieux Roger étant pour tout dire particulièrement imagé. Un bijou !

La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie – 2010 – XYZ éditeurs

L’avis de karine que je remercie 1000 fois pour ce beau cadeau

PS : je vous donne la réponse de Roger à la proposition de la vieille Corbeau citée ici histoire que vous vous fassiez une idée du bonhomme même étendu sur un brancard d’ambulance :“Surtout pas, mes sacristies de punaises, que je vous pogne pas à y dire un mot sur moé, sinon je vous neille dans le bénitier quand j’vas ressoudre”

PPS : Note pour cet été, il faut que je trouve autre chose de cette auteure..

PPPS : Je suis probablement trop vieille pour avoir connu lady Oscar mais je fut fan du prince Saphir, autre fille héroïque déguisée en garçon !

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