Pardonnez-moi, Prince

 

Et oui, c’est la rentrée littéraire, tout un chacun se noie dans les livres frais du jour et par quelque ébouriffante incongruité je suis plongée dans des lectures un petit millier d’années plus anciennes. Tout avait commencé (par une nuit sans lune) avec le challenge Middle earth, lorsqu’Isil et moi même avons plongé avec enthousiasme aux sources de l’imaginaire Tolkienien, soit Beowulf et l’Edda. Ces lectures s’étant révélées plus que satisfaisantes (fantabuleuses serait en dessous de la vérité) nous n’avons eu de cesse d’augmenter notre liste de lectures médiévales (Isil songe d’ailleurs a transformer la catégorie Valar en Iluvatar c’est dire) et de contaminer notre entourage (consentant l’entourage) à grand coup de citations épiques et délicieuses. Jusqu’ici, notre seule retenue fut d’éluder l’apprentissage de l’anglo-saxon et du vieux norrois. Oui nous lisons des traductions, je sais c’est mal mais tout peut encore arriver.

Ceci dit, cette (pas si) nouvelle passion ne doit pas nous faire négliger la rentrée car les dates sont les dates, c’est pourquoi Isil, Fashion, Cryssilda et moi-même avons décidé, en wild lectrices obsessionnelles que nous sommes, d’entamer aujourd’hui (voire hier) un nouveau challenge (qui pour certaines se couplera avec le middle earth, suivez un peu) celui de la Rentrée Littéraire 1220… à peu près ! Les règles sont simples, il s’agit de lire tout ce que vous voudrez mais écrit grosso modo entre 476 et 1492 de notre ère, (dates officielles des début et fin du Moyen Âge). Aucune obligation d’aucune sorte, ni en nombre, ni en langue d’origine, que du plaisir mais sauce médiévale !

 

Allez à titre indicatif, une petite liste de titres qui devraient normalement faire (ou ont déjà fait) l’objet de lectures communes dans le cadre de ce challenge

 

Beowulf (poème épique anglo-saxon)

L’Edda en prose, Snorri Sturluson (recueil de légendes islandaises et scandinaves)

L’Edda poétique (recueil de légendes islandaises et scandinaves)

Le Kalevala (épopée nationale finlandaise)

Le Mabinogion (recueil de légendes galloises)

Le cycle de la branche rouge (recueil de légendes irlandaises)

Gauvain et le chevalier vert (poème anonyme anglo-saxon)

Le chant des Nibelungen (épopée germanique)

Cette liste est provisoire et peut, j’en ai peur, s’allonger encore de façon inconsidérée (comment ça, c’est déjà fait). Vous décèlerez à l’oeil nu, une thématique celto-germano-nordique due sans aucun doute à mon challenge middle earth (et ma passion tolkienesque), mais chacun peut faire sa propre liste. Et me donner des idées…

Hwæt !*

PS : Qui devinera d’où vient le titre de ce billet et le complètera ?

PPS : L’image du logo made in Isil, gloire à elle, est plus facile à reconnaître je pense, non ?

* Comme aurait pu conclure Beowulf lui-même !

 

EDIT du 9 septembre…

J’ai cru comprendre qu’une bibliographie indicative serait du goût de tout le monde. je me propose donc de compléter ma propre liste histoire de donner des idées, ce sera fait dans le désordre mais en tenant compte des commentaires hop !

Edit du 19 Septembre : j’ai complété avec vos propositions…


Les lais de Marie de France (XIIe)

Les contes de Caterbury, Chaucer (XIVe)

Les poèmes de Villon (XIV)

Vita et gesta caroli magni, Eginhard, (IXe)

Vie de Saint-Louis, Joinville (XIIIe)

Romans arthuriens, Chrétien de Troyes (XIIe)

Tristan et Iseut (en fait il y a plusieurs versions de cette histoire entre le XIIe et le XVe et des deux côté de la manche)

La chanson de Roland, anonyme (XIIe)

La morte d’Arthur, Malory, (XVe)

Les poèmes de Cynewulf (VIIIe)

Les sagas islandaises, il y a nombre de traduction par regis Boyer (XIIe, XIIIe)

Historia regnum britaniae et Vita merlini, Geoffroy de Monmouth (XIIe)

Le livre des merveilles (ou le devisement du monde), Marco Polo (XIIIe)

Les trois royaumes, roman épique chnois, Luo Ghanzhong (XIVe)

Au bord de l’eau, roman épique chinois, Shi Nai’an, (XIVe)

Le dit du Gengi, Murasaki Shikibu, (XIe)

Le roman de la rose, Guillaume de lorris, Jean de Meung, (XIIIe)

La cité des dames, Christine de Pisan (XVe)

Jeu de Robin et Marion, Adam de la Halle, (XIIIe)

Le roman de Renart, (XIIIe)

Gauvain et le chevalier vert, Poème anglo saxon, (XIVe)

Le journal d’un bougeois de Paris, (XVe)

Le Mabinogion, légendes galloises, (XIIe_XVIe)

Le Cycle de la branche rouge ou cycle d’Ulster, legendes irlandaises, (???)

Le Chant des Nibelungen, épopée germanique, (XIIIe)

L’Edda poétique, mythologie islandaise (XIIIe)

L’Edda en prose, mythologie islandaise (XIIIe)

La divine comédie de Dante, (XIVe)

Histoire ecclesiastique du peuple anglais, Bède le vénérable (VIIIe)

Le roman de Mélusine, Jean d’Arras (XVe)

La chanson de Roland, Turold, XIe


bonne lecture…

 

 

 

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L’Edda en prose

traceDeTolkienL’Edda en prose ou Edda de Snorri est une transcription et/ou adaptation des principaux mythes scandinaves rédigées au début du XIIIe en vieux norrois par l’islandais Snorri Sturluson. Je parle d’adaptation car, d’une part l’Islande était chrétienne depuis près de 200 ans quand Snorri s’est mis à l’ouvrage, ce qui a forcément influencé la transmission de ces légendes, et d’autre part il est bien possible que l’auteur, prolifique pour son temps, y ai ajouté quelques licences poétiques ou autres. Évidemment d’aucun pourrait penser que la traduction d’un vieux manuscrit poussiéreux et néanmoins nordique serait un tantinet obscure voire ennuyeuse voire sans intérêt. Et bien il n’en est rien.

Du point de vue historique, l’Edda est le plus complet et le plus ancien des écrits mythologiques nordiques. En clair presque tout ce que l’on sait d’Odin, Thor, Loki et consort vient de l’Edda. Du point de vue littéraire c’est un ensemble de fragments d’histoires qui se complètent et se répondent (voire se répètent) aussi facile que plaisant à lire (bon le foisonnement des noms propres peut être un rien désorientant mais on s’y fait.

Au commencement donc, les fils de Bor, Odin, Vili et Vê, tuèrent le vieux géant du givre Ymir :

De la chair d’Ymir

La terre fut créée

De son sang, la mer,

De ses os, les montagnes,

Des ses cheveux, les arbres,

De ces cils, ils firent

Les dieux cléments, Midgard

Pour les fils des hommes.

Vous imaginez bien qu’une cosmogonie qui commence par un démembrement ne peut que tenir ses promesses en matière de grandiose et de sanglant. Viennent ensuite la description des différents dieux et de leurs attributs, la construction d’Asgard, leurs imbroglios familiaux, leurs aventures musclées et bien sûr les démêlés avec Loki. Car comme dans toute mythologie indo-européenne, il faut un côté obscur, incarné ici par ce dieu à la fois espiègle et trompeur,charmantet mauvais.

Tous ces récits ne suivent évidemment pas une chronologie mais plutôt des thématiques. Et ce qui en fait l’originalité, c’est qu’à tout moment, depuis le début du monde, pèse la menace du Ragnarök, le fameux crépuscule des dieux, qui les verra tous mourir au combat quand le loup Fenrir  avalera le soleil et que le monde brûlera. Les allusions répétées à ce grand final donnent à l’ensemble un souffle tragique alors que les épisodes sont bien souvent drôles quoique cruels.

Drôles, je confirme, et même comiques, prenons au hasard le début du chapitre trois du Skaldskapamar « Alors que Thor était parti à l’Est tuer des trolls (pour se distraire sans doute), Odin chevaucha (…) et arriva chez le géant Hrungnir». Suit une sombre histoire de défi “à qui aurait le plus beau cheval,” de poursuite, d’abus de bière, de duel truqué et de père boudeur parce que son fils a offert le cheval du géant à un autre que lui. A l’oppposé, le sixième chapitre raconte l’histoire de Sigurd, du dragon Fafnir, de l’anneau maudit et des Niflungar. Le summum du tragique en matière de destin héroïque que d’ailleurs tolkien a réécrit en son temps.

Ce qui nous amène au fait que l’Edda de Snorri pour l’admirateur (ou l’admiratrice) de Tolkien, recèle un troisième trésor de lecture car ce fut une des sources premières de son imaginaires.  Les parallèles sont nombreux mais citons sa vision des nains et de leurs attribut qui doit beaucoup à la vision norroise. Voici d’ailleurs, selon l’Edda, la liste des premiers nains, dont l’un des plus éminent est Durin :

Niping, Dain

Bifur, Bafur

Ori, Oin

Vig et Gandalf

Vindalf, thorin

Fili, Kili

Bon j’arrête ici la liste, ceux qui ont aimé Bilbo le hobbit et le Seigneur des anneaux les reconnaîtront (j’ai dû personnellement sortir mes sels). D’autres références sont moins littérales, comme l’existence du Dieu manchot Tyr qui accepta de mettre sa main dans la gueule du loup Fenrir, le dragon Fafnir lové sur son trésor, l’anneau maudit de Sigurd, l’importance du frène Yggdrasil, l’arbre-monde. Rien n’est semblable bien sûr mais on sent que l’un s’est nourri nourri de l’autre. Comme il se doit au reste, puisque la mythologie de Tolkien se voulait proprement anglaise et donc puisée aux sources nordiques, germaniques et celtiques qu’il connaissait justement sur le bout du doigt. Une bien belle lecture, fantastique au sens propre, que je recommande aux amateurs du genre. Mythique !

L’Edda – Snorri Sturluson – début XIIIe – traduit du vieux norrois par Francois-Xavier Dillman – l’aube des peuples – Gallimard – 1991

Cette lecture prend place dans le cadre du Middle earth challenge catégorie valar qui avance bien merci…

l’avis d’Isil mon estimée partenaire Valar et néanmoins colectrice

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Chant d’automne II

J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.

Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !

 

Charles Baudelaire – Les fleurs du mal

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Le jeudi, c’est citation (3)

Allez en ce beau jeudi de la rentrée, une dernière petite citation du Silmarillion.

“Les Humains tombèrent plus aisément dans le piège. Ceux qui se servirent des neuf anneaux devinrent les puissants de leur époque, rois, sorciers et guerriers d’antan, ils gagnèrent la gloire et la richesse mais cela se retourna contre eux. (…) Un par un, l’un après l’autre, (…) ils devenaient esclaves de l’anneau qu’ils portaient et tombaient sur l’emprise de l’Unique, celui de Sauron. Ils devenaient invisibles à jamais pour tous, sauf pour le porteur du Maître Anneau, et ils entraient au royaume des ombres. C’étaient les Nazgûl, les Spectres de l’Anneau, les plus terrifiants serviteurs de l’Ennemi. La nuit marchait avec eux, et la mort criait par leur bouche.”

Le Silmarillion – Les anneaux de pouvoir et le Troisième Âge – JRR Tolkien

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Le Silmarillion

Que dire du Silmarillion qui ne soit fade ou insipide à côté du texte lui-même? J’ai souvent lu qu’il était ennuyeux, quelle idée? En ce qui me concerne cette relecture fut tout sauf ennuyeuse, plutôt magique, épique, merveilleuse…

Techniquement le Silmarillion se compose de cinq parties sélectionnées et complétées par Christopher Tolkien à partir de poèmes, notes et carnets de son père écrits entre 1910 et 1973 date de sa mort. Ces cinq chapitres de tailles disparates retracent les origines et l’histoire du monde en commençant par la création de l’univers (Eä) et de la terre du milieu (Arda) par Iluvatar, en continuant par l’histoire des Valar et des Maiar, puis celle des enfants d’Illuvatar, elfes et humains.

L’Ainulindalë est une courte cosmogonie de la terre du milieu, la Valaquenta décrit le panthéon des Valar et de leurs serviteurs les Maiar, la Quenta Silmarillion conte le destin des fabuleux Silmarils et du Premier Âge du monde, l’Akallabêth retrace l’histoire de Numënor jusqu’à sa chute au Deuxième Âge et enfin Les Anneaux de pouvoir introduit et résume l’histoire du Troisième Âge d’Arda et de la guerre de l’Anneau.

Certes j’aime les récits mythologiques et épiques en général (et oui, j’aime aussi Tolkien d’amour je l’ai peut être déjà discrètement sous-entendu quelque part), ceci explique peut être cela. Mais pour moi le Silmarillion est l’égal des grands récits mythologiques, grandioses et cruelles explications du monde mettant en scène des personnages plus grands que nature, aux destins plus torturés et déments les uns que les autres. Comme, de surcroît, je suis tombée sous le charme du Seigneurs de anneaux il y a bien longtemps déjà, retrouver des lieux, des références, des personnages même ou leurs ancêtres est toujours absolument fascinant. Je voudrais bien faire quelques mentions spéciales, mais lesquelles ? Beren et Luthien les amoureux magnifiques, les enfants de Hurin, Eälendil voguant vers Aman un Simaril au front, la chute de Numënor dans les flots furieux de la colère d’Iluvatar, vraiment je ne sais que choisir. Non pas de mentions spéciales, tout est beau dans le Silmarillion, bien que la dernière partie soit un tantinet frustrante et donne furieusement envie de relire le Seigneur des Anneaux pour avoir la version longue de la fin du Troisième âge… J’ajouterai pour être parfaitement honnête que comme dans tout récit mythologique, le foisonnement de personnages, leurs liens de familles complexes et leurs changements de noms multiples peuvent se révéler un rien désorientants mais on s’y fait très bien, d’ailleurs il y a des arbres généalogiques en annexe… aucune excuse donc. Grandiose !

Le Silmarillion – J.R.R. Tolkien, édité par Christopher Tolkien et Guy Gabriel Kay – 1977

Lu dans le cadre de Challenge Middle earth, version Valar. une affaire qui marche !!!

 

 

 

Lecture commune avec ma Co-Valar, Isil, la lune d’Arda… qui doit donner son avis aujourd’hui

L’avis éclairé ET magnifiquement illustré de notre estimé co-valar El jc de Quadrant alpha

 

PS : J’ai relu le Simarillion en français dans mon vieil exemplaire du livre de poche  mais si quelqu’un veut m’offrir l’edition en anglais illustrée par Ted Nasmith qu’il ne se retienne surtout pas…

PPS : On me dit en coulisse que je n’ai pas utilisé les mots enchanteur, prenant, fabuleux voire fantabuleux, mais c’était pour faire sobre, sinon j’aurais pu…

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Le roi de bruyère

Deux mille ans après la victoire maudite de Virginia Dare et de ses troupes sur les Skalos, deux petites filles découvrent une très ancienne tombe dans un caveau souterrain oublié. Quelques années plus tard, le monde à changé, la forêt n’est pas sûre, l’empire de Crotheny vacille, un monstre fabuleux cause des ravages, des forces étranges semblent se rassembler pour réaliser peut être une très ancienne malédiction…

Le roi de bruyère, premier tome des royaumes d’épines et d’os, est ma foi de l’excellente fantasy. Les ingrédient sont certes classiques, ambiance médiévale aux faux airs d’Europe fantasmée, violence extrême, batailles sanglantes, magie diffuse et peuples aux mœurs précisément esquissées et pourtant la sauce prend parfaitement. La construction est efficace, l’action prenante et surtout des personnages complexes et attachants servent parfaitement ce roman choral, tissant chacun à leur tour un fragment d’histoire. Un forestier peu engageant, un moinillon inexpérimenté mais érudit, une princesse au caractère un rien difficile, un chevalier trop pur, quelques méchants bien fourbes, d’autres encore, tentent de tirer leur épingle du jeu alors qu’une impossible menace se lève au plus profond du monde… Réussi !

 

Le Roi de Bruyère, (le royaumes d’épines et d’os t. 1) – Greg Keyes – traduit de l’américain par Jacques Collin – Fleuve Noir 2004

 

PS : J’ai les tome 2 et 3 en attente, plus pour longtemps

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Chant d’automne I

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.

J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

 

Charles Baudelaire – Les fleurs du mal

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le jeudi, c’est citation (suite)

« Puis les Valar bénirent Vingilot et le firent passer au-dessus de Valinor jusqu’aux limites du monde. Là, iltraversa la Porte de la Nuit et s’envola jusqu’aux océans célestes. Splendide était ce merveilleux navire, il en sortait une flamme ondulante, vive et pure ; à sa proue était assis Eärendil, le Marin couvert de la poussière étincelante des gemmes, le Silmarilattaché à son front. En ce navire ilvoyagea très loin, jusque dans le vide sans étoiles, mais on le voyait le plus souvent le soir ou le matin, paré de l’éclat du levant ou du couchant, quand il revenait à Valinor de ses voyages aux confins du monde. »

 

Le Silmarillion – Quenta Silmarillion – Chapitre 24

Dessin de Ted Nasmith

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L’ennemi

Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

 

Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

 

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

 

– Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie.
Et l’obscur ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !

 

Charles Baudelaire – Les fleurs du mal

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Le jeudi, c’est citation

Le jeudi c’est citation me dit-on, or donc nous aurons du Tolkien au menu, parce qu’en ce moment, je vis en Terre du milieu (chanceuse je suis)…

 

“Le plus grand et le plus terrible des serviteurs de Morgoth, Sauron (…), était devenu un sorcier aux pouvoirs terrifiants, maitre des ombres et des fantômes, dont l’infâmie et la force cruelle déformaient tout ce qu’il touchait, pervertissaient tous ceux qu’il gouvernait. (…) Il prit d’assaut Minas Tirith…”

 

Le Silmarillion

 

PS: je voulais une photo mais d’ici je ne sais pas faire… next time !

Publié dans citations | 8 commentaires