Lors d’un précédent swap au thème ébourriffant (et à base de docteur) la très gentille et très charmante Hydromielle m’a offert les deux premières saisons de True blood la très célèbre et très vampirique série du créateur de Six feet under, Alan Ball (je vais peut être arréter les superlatifs maintenant). Très logiquement et malgré les quarante-douze séries qui attendent patiemment mon bon vouloir duement empilées dans mon salon, j’ai absorbé les deux saisons en une semaine et demi. Une sorte de compulsion peut être, je ne vois que cette explication!Au bout de deux épisodes, j’ai lancé une recherche approfondie dans la bibliothèque adolescente mais néammoins fournie de la chambre de mes puces et j’en ai ressorti (victorieusement) les trois premiers tomes la Communauté du sud de Charlaine Harris… Ce fut cette fois beaucoup plus rapide, deux jours me semble-t-il. Comme je suis toujours en retard de plusieurs trains pour ce qui concerne mes billets, j’ai illico décidé de ne faire qu’un seul article du tout – et non ce n’est pas de la triche.
Alors les livres tout d’abord, La Communauté du sud est une série de romans classée en paranormal romance chez nos voisins anglo-saxons (roman d’amour paranormaux) ou dans ce qu’on appelle plus familièrement ces temps dernier la bit-lit, de l’amour et des morsures!
Le premier tome date de 2001 et toute la série est nettement influencée par l’univers de Laurell K. Hamilton la créatrice d’Anita Blake. De nos jours, les vampires ont fait leur coming out, profitant de la mise sur le marché d’un sang synthétique qui répond à leurs besoins. Une partie d’entre eux, et c’est le discours officiel, réclament l’intégration et une égalité de droit et de traitement avec les humains. D’autres regrettent plus ou moins secrètement le bon vieux temps de la chasse et du secret. Quant aux humains, ils réagissent très diversement à l’apparition de cette nouvelle “minorité”. A Bon Temps une petite ville perdue de Louisianne, Sookie Stackhouse cache un autre secret, elle est télépathe et perçoit continuellement et à son corps défendant les pensées de tous ceux qu’elle croise. Ce qui pourrait être assimilé à un don est vécu par elle comme une infirmité car il l’empêche littéralement d’avoir une vie sociale, toutes ses relations étant parasitées par sa perception des pensées secrètes de son interlocuteur… Du coup elle passe en général pour une simplette un peu barrée à laquelle il vaut mieux ne pas trop pr
êter attention. Jusqu’au jour où un vampire, le premier officiel, débarque à Bon Temps. Sookie découvre tout d’abord le plaisir du silence car elle ne le perçoit pas, puis qu’un vampire peut avoir besoin d’aide. Cette rencontre va bouleverser sa vie et celle de pas mal d’autres personnes…Bon autant l’avouer cette série souffre de quelques faiblesses, l’écriture est assez plate et les personnages peut être pas aussi fouillés qu’on pourrait l’espérer, du moins dans les premiers volumes. Pour autant je sais d’avance que je me précipiterai sur la suite dès que possible car les intrigues sont tout de même rondement menées et rassemblent tous les ingrédients qui pimentent ce genre littéraire précis, créatures paranormales qui se révèlent peu à peu beaucoup plus nombreuses et variées que prévu, complications sentimentales, reflexions autour de la différence et de la tolérance et quelques individus fort séduisants, quoique plus ou moins vivants, ce qui ne gache rien. Pour parler en terme cinématographique, je dirais que c’est de la bonne série B pour amateur de Bit-lit.
La série télévisée reprend bien sûr les personnages essentiels des romans ainsi que les intrigues principales mais elle approfondit et compléxifie autant les intrigues que les personnages ce qui l’a rend d’autant plus intéressante. Les thèmes centraux sont d’ailleurs exacerbés par rapport aux romans, le racisme et l’intolérance d’abord, classiques dans le genre, sont mis en perspectives de façon beaucoup plus complexe par l’ajout de personnages très concernés par le souvenir de l’esclavage – on est dans le sud – et de la ségrégation.Les figures d’autorité, ensuite, et tous les système qui en découlent sont systématiquement tournés en dérision, que ce soit chez les vampires ou chez les humains, magistrat et reine des vampires caricaturaux au possible, police de Bon Temps savoureusement inepte mais aussi simples figures maternelle pour Hoyt ou paternelle pour Jessica, toutes allient le grotesque à l’arbitraire.
La sexualité et les identités sexuelles sont également non seulement et systématiquement ambigües mais souvent outrées au point d’en devenir repoussantes. La sursexualisation de certains personnages questionne les représentations habituelles et les rôles traditionnels, alors que les éléments apparement les plus étranges se révèlent plus solides qu’attendu et étrangement plus féminin dans le cas de Sookie ou viril dans celui de Lafayette que les parangons de séductions qui pullulent.La charge contre la religion, enfin, est particulièrement soignée, tant à travers la Communauté du soleil, allégorie en négatif de toutes les sectes évangéliques américaines et de tous les intégrismes, qu’à travers la Ménade qui transforme Bon Temps en un temple orgiaque de toutes les transgressions au nom d’une religion qui se révèle n’être qu’une illusion. La réalisation un peu lente au début, ce qui m’a fait pester contre un certain manque d’atmosphère, devient nettement plus intense au cours de la seconde saison qui est beaucoup plus prenante. Les personnages se révèlent, les intrigues deviennent plus solides et plus efficaces. une série qui va donc en s’améliorant ce qui est une sacrée bonne nouvelle. Le casting est intéressant après un temps d’adaptation et j’ai ouie dire que certaines blogueuses avaient développé un certain intérêt, pour ne pas dire un intérêt certain, à l’égard de quelques personnages masculins, je dis ça je dis rien… moi j’attends le loup-garou qui devrait normalement apparaitre dans la prochaine saison prévue pour juin 2010!
Pour le plaisir l’excellent générique, bad thing de jace Everett…
La communauté du sud – tome 1 à 3 – Quand le danger rode, Disparition à Dallas, Mortelle corps à corps – Charlaine Harris – 2001, 2202, 2003 – J’ai lu
True Blood – Alan Ball – 2008/2009 – HBO avec Anna Paquin, Stephen Moyer, Alexander Skarsgard…
L’avis de hydromielle sur le tome 1 et la saison 1, tome 2 saison 2, tome 3,
L’avis de thom dur la série, saison 1 et saison 2
D’autres ?


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