Jean-Nicholas Legendre, reporter de terrain chevronné et passionné, a vu sa vie ravagée par un drame dont il se sent en partie responsable. Seul son métier le raccroche encore à la vie et quand sa rédaction décide en 2004 de l’envoyer au Sri Lanka couvrir les dégâts du terrible Tsunami de noël qui fit des centaines de milliers de morts, il y voit une façon d’oublier ses angoisses dans l’action. Sur place, il va plus loin que ses confrères s’entêtant à obtenir un laissé-passer pour la partie de l’île tenue par les indépendantistes tamouls et une interview avec l’un de leurs dirigeants. Dans ce pays ravagé à la fois par la guerre civile, la racisme et les éléments – en l’espèce une vagues de plusieurs dizaine de mètres de haut, Jean-Nicholas va devoir faire face à ses propres démons…
Tsunamis est le quatrième roman de Michel Jean que je lis et je l’ai trouvé différent des précédents, moins tournés vers l’intime et l’émotion et plus vers l’action et le journalisme d’aventure. Non que la réflexion en soit absente, loin de là mais dans une autre tonalité. Crapahutant dans la jungle, encadrée de soldats en armes, je me suis revue soudain à vingt ans plongée dans Larteguy (lit-on encore Larteguy, je me le demande), un écrivain pourtant aux antipodes de mes idées, mais qui avec un vrai talent de conteur savait restituer cette complexité du terrain qui fait fi des obscénités de la politique pour s’intéresser aux “vrais gens”, à leur souffrance, leurs raisons, leurs histoires… Et c’est bien ce qui charme dans Tsunamis, cette façon de se pencher sur les Sri Lankais, qu’ils soient tamouls ou cinghalais, avec humanité et de voir derrière les luttes qui déchirent les hommes, les échos d’autres luttes en d’autres lieux. L’histoire elle-même est sans doute légère et la fin un peu – euh – rapide mais l’ensemble est un plaisir de lecture. Efficace !
Tsunamis – Michel Jean – 2017 – libre expression
PS : Je suis tombée par hasard sur une critique de ce roman par un journaliste – dont par compassion je tairais le nom, qui lui reprochait de manquer de sel, de sexe et de violence… j’avoue que les bras m’en sont tombés… et un journaliste encore ! mais enfin vous êtes prévenu, c’est un roman journalistique pas du racolage.
PPS : Michel Jean a vécu une partie des événements qu’il décrit, y compris l’interview d’un Tigre tamoul dans son bunker en zone controlée avant la reddition des sécessionnistes. Ceci explique sans doute l’authenticité du décor…
PPPS : Mon préféré de l’auteur reste encore et toujours Elle et nous que je ne saurais trop vous conseiller
l’avis de karine qui a aimé elle aussi
du même auteur dans ces pages…
La belle mélancolie
Elle et nous
et je m’aperçois avec horreur que je n’ai pas chroniqué Le Vent en parle encore mais karine si
J’ai “Elle et nous” ! Trouvé (enfin) à la Foire du livre en mars. Bon, yapluka…
excellente lecture, je pense qu’il devrait te plaire 🙂
Il ne me reste plus qu’à trouver Elle et nous.
Coup de coeur ever 🙂
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