Sur l’île de Parla, gouvernée par la mer et ses humeurs, on raconte de tout temps l’histoire de l’homme poisson – peau blanche, barbe, cheveux noirs et nageoire scintillante – qui apparait parfois aux chanceux et leur chuchote le mot espère dans le vent. On raconte aussi que parfois il vient à terre sur deux jambes et apporte le changement à plus d’une personne. Alors quand on découvre un barbu immense échoué vivant sur la plage de Sye, les iliens s’agitent. Car la mer ne rend jamais ce qu’elle prend et sur cette île en deuil, d’aucuns se surprennent à vouloir croire aux contes…
Que voilà un livre difficile à raconter. Par sa construction tout d’abord, fragmentaire, répétitive, Parla nous est livrée en instantanés qui se chevauchent, se recoupent et finissent par se compléter. Un peu comme si le lecteur était juché quelque part au dessus de l’île et bombardé de visions. Par son style ensuite – intensément poétique – qui épouse à la fois le rythme de la mer, ses marées, ses mouvements sans cesse recommencés, toujours différents et les turbulences du vent. Ce vent du nord qui bouscule les maisons, fait chanter les fenêtres et joue à cache cache avec les cheminées. Ses personnages enfin, chaleureux ou rugueux, taiseux ou bienveillants mais tous blessés et prêts à mettre dans l’apparition de l’homme poisson – à leur raison défendante parfois – tous les espoirs irrationnels que l’homme nourrit parfois pour la magie du changement.
Un peu désorienté au départ, on se laisse bientôt emporter par ce rythme, ce ressac, ce vent salé et par cette île surtout – personnage à part entière – qui telle une divinité marine veille sur ses habitants et les protège autant qu’elle le peut des caprices de la mer si changeante et parfois si cruelle. Magique !
Les reflets d’argents (The silver dark sea) – Susan Fletcher – excellement traduit de l’anglais par Stephane Roque – Plon – 2013
Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Titine et Lou et en LC avec copine Cryssilda avec qui je partage clairement une admiration marquée pour dame Susan.
PS : Après débat, enquête et vérification auprès de l’auteure (merci Cryssilda) – Cette île est forcement d’outre manche – y’a des pub et des scones – mais d’où exactement ? il s’avère que Parla est bien un avatar de plusieurs îles écossaises. Soupir d’aise…
PPS : Une fois sur l’île, vous ne voudrez plus en partir, enfin c’est l’effet que cela m’a fait en refermant le livre.
PPPS : De la même auteure dans ces pages : Le bûcher sous la neige, La fille de l’Irlandais
J’entends encore le vent souffler 🙂 j’ai adoré l’ambiance, j’y étais à 100% !
On a plus qu’à guetter notre boite maintenant, et tu es obligée de m’attendre si tu le reçois avant moi ! 😉
Oui mon commandant 🙂 promis…
Moi qui n’aime pas du tout du tout la mer, ça ne doit pas être avec ce livre-là qu’il faut que je poursuive ma découverte de cette auteur…
Ah oui effectivement, c’est un roman disons très maritime 🙂
A vous lire j’ai plutôt envie de privilégier d’abord ses deux autres romans, mais il est clair que cet auteur gagne à être connue 🙂
Affaire de gout, j’ai beaucoup beaucoup aimé tous les romans que j’ai lu d’elle (donc trois pour le moment) (mais j’ai le 4e qui vient d’arriver 🙂 )
Encore une fois, tu m’as convaincue ! Il faut vraiment que je me mettes à lire Susan Fletcher.
Ah oui il FAUT 🙂
J’ai adoré ! J’ai adoré l’atmosphère particulière, lente, en vase clos avec juste l’ouverture si dangereuse sur la mer… Un vrai conte, un récit que j’ai envie de relire à l’automne par exemple ? 🙂
Tout à fait c’est un récit d’automne et de bord de mer… à lire pendant une tempête de vent 🙂
Ouf, il me reste encore à découvrir “La fille de l’Irlandais” de cet auteur !!!
C’est le premier, je l’ai toruvé très attachant 🙂 mais anjie n’a pas accroché
Celui-là me tente moins que ”La fille de l’Irlandais” ou ”Avis de tempête”
Mais dit donc, ton mois anglais s’épivarde en Iralande et en écorre non ?
Le Papou
Susan Fletcher est anglaise 🙂 la fille de l’irlandais se passe au pays de galle (comme son titre ne l’indique pas) quand à celui-ci on ne sait pas trop mais l’auteure a confirmer à Cryssilda qu’elle l’avait imaginée en Ecosse 🙂
Une auteure qu’il faut que je continue de lire….
décidément oui 🙂
Une auteure qui fait l’unanimité sur les blogs et dont j’apprécie beaucoup la plume également.
Oui elle plait beaucoup Susan 🙂
On va commencer par le bûcher… et on verra après. Non mais tu te fais tentante!
Oui oui… j’espère que tu seras aussi séduite que moi 🙂
Ca me donne vraiment très, très, très envie !! 🙂
Tu aimes la mer ? si oui, fonce 🙂
Magique, en effet ! Et comme toi j’ai eu du mal à en parler et à faire mon billet…
inclassable entre conte et mer 🙂 mais quel plaisir de lecture…
J’aime bien Susan Fletcher.
Le Papou
tout pareil monsieur Papou 🙂