Pseudo-sonnet pessimiste et objurgatoire

Oups ! J’ai raté le dimanche poétique de Celsmoon, tss tss… comment se fait-il ? Une absence, un oubli., que sais-je ? Mais bon, chose promise, chose due, voici un autre sonnet de notre délicieux Georges Fourest dont je vous parlais déjà la semaine derière à propos du cid

Itaque multi exstitere qui non nasci optimum
senserunt aut quam citissime aboleri
Pline l’Ancien

Père qui m’engendra du tarse au metacarpe
malgré Shopenhauer et la loi de Malthus ; –
toi, mon appartement lorsque j’étais foetus,
ma Mère : – et toi, Parrain dénommé Polycarpe ; –

maître qui m’enseignas (oh ! merci !) que la carpe
est un cyprinoïde et qu’en latin hortus
traduit le mot jardin – Flamande sans astuce*,
nourrice au lait crémeux, simple enfant de la Scarpe ; –

prêtre qui m’aspergeas de l’eau de baptistère
et par qui je connus (sublime et doux mystère !)
vers l’âge de douze ans, la saveur du Sauveur,

hélas ! ne pouviez-vous, me prenant par l’échine,
quand je bavais, môme gluant, déjà rêveur,
m’offrir à des cochons, comme l’on fait en Chine ?

Georges Fourest (1867-1945)

*Rime audacieuse, j’aime à le croire (note de l’auteur)

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