Deux frère, deux voix qui se répondent et se tissent autour du vide, celles de Simon, celle de Robert. Simon ère aux confins du sud, du moins de ce qui se fait de plus au sud pour lui. A San Diego, février est là et avec lui, le printemps s’annonce qui devrait le pousser au nord comme chaque année ; le nord, le chantier, le travail après un hivers tiède à contempler la mer et lire les romans américains que lui envoie Robert de Chicoutimi. Là-bas Février est encore loin du printemps, c’est le creux de l’hivers, le moment le plus glacial qui calfeutre les gens chez eux à moins qu’ils ne s’installent sur la glace dans ces petites cabanes colorées qui annoncent la saison de la pêche blanche. Entre ces deux frère murés chacun dans sa forteresse de silence, un seul trait d’union qui transcende leur histoire depuis toujours : le Saguenay, fjord des regrets, de tous les possibles de l’enfance et peut être de ceux de l’âge adulte.
Lise Tremblay me fascine toujours par la simplicité apparente de ses situations, de ses personnages, de ses mises en scène, quelques mots, deux phrases et déjà l’ambiance est là, l’humidité poisseuse d’une chambre de motel miteux, l’asphyxie d’une famille, l’échappée glaciale d’un paysage d’hivers et le désespoir qui pointe sous chaque mot. Oh pas un désespoir grandiloquent, pas de tragédie ni d’effet de manche, la désespérance d’une vie vide, d’un mur entre soi et les autres, d’une solitude entourée, d’une incompréhension de fond sur un substrat de non-dit et la tentation d’une rupture, d’un geste simplement, idée toujours présente, effrayante, apaisante, désirée, crainte, repoussée, fantasmée mais toujours là comme le fjord. Envoûtant !
La pêche blanche – Lise Tremblay – 1994
PS : je me rends bien compte que j’en dis peu sur le roman lui-même mais les thèmes qu’ils abordent sont si variés sous son apparente simplicité que je préfère vous en laisser la découverte : la famille, le silence, l’enfance, la différence, l’incommunicabilité (un autre mot pour la solitude), l’exil (qui est toujours intérieur), l’hiver, l’Amérique (avec un grand A comme Jim HArisson), la fratrie, tellement de thèmes si peu de mots.
PPS : Oui oui il y a bien une LC autour le Lise Tremblay le 27 novembre ET j’en ai un autre en réserve, on ne lit jamais trop de Lise Tremblay…
De la même auteure dans ces pages : la héronnière , La soeur de Judith
Encore un titre qui a tout pour me plaire, tu les cumules en ce moment.
(et en voyant le titre dans mon netvibes, j’ai pensé à un roman de terroir genre Signol – ben oui pour moi la pêche blanche c’est un fruit 😉 )
Ouf j’ai eu un doute tout à coup sur l’accent mais non, cela s’écrit bien pareil… je me demande bien pourquoi 🙂
Je n’ai pas encore le plaisir de connaître Lise Tremblay mais je note évidemment : tu donnes sacrément envie 🙂
La héronnière est publié chez acte sud, mais on peut trouver les autres et c’est terrible, ils sont tous bons 🙂
Une auteure qu’il faut que je découvre, alors.
Après tout le mois québecois c’est l’occasion de découvrir plein de nouveaux auteurs hein 😀
Je me réjouis de la découvrir pour la fin du mois, dis donc !
Ouiiii tu vas lire quoi, moi j’ai lu La danse juive 🙂
purée jamais lu, affreux, tu me donnes sacrement envie (et ne sais pas bien comment vais m’en sortir avec toutes ses divines lectures à découvrir !) va ptêtre falloir que j’arrête de boire des mojitos …. ah nan ça JAMAIS 😉 )
biz jeune fille
Meuh non le mojito favorise la lecture c’est ben connu 🙂
Encore une auteure à découvrir et comme d’habitude, ma bibliothèque ne connaît pas ! grrrrrrr
hou la vilaine bibliothèque 🙁 ce n’est pas toujours facile de trouver les livres québécois que l’on voudrait…
auteure à découvrir mais où trouver le temps !
Si tu voyais mes piles qui s’entassent partout mais au moins je ne manque pas 🙂
Je l’avais noté l’an dernier avec “la héronnière”, je renote 😉
La héronnière est une merveille, je réitère 🙂
J’avais bien aimé “La héronnière” je le note
Le Papou
Tout Lise Tremblay est excellent je crois 🙂