
Eric Plamondon aime à égrener les souvenirs, mesurer le chemin parcouru, ressentir le passage du temps qui dévore tout. Dans ce recueil, deux nouvelles nous plongent dans l’adolescence, encadrant un récit venant de plus loin, du village du père, d’un monde perdu dans les neiges de la mémoire. Toutes baignent dans une ambiance douce-amère qui rappelle et complète la nouvelle éponyme du recueil Donnacona paru en 2017.
L’alcool y coule à flot, l’inconscience éclabousse chaque page, la mélancolie perle à chaque phrase. Plus chroniques que récits, elles explorent – dans le style si particulier et si attachant de l’auteur – ce moment étrange de l’adolescence où les fils se rompent, où l’on touche du doigt quelque chose qui ressemble à la liberté mais se révélera peut-être décevant. Une jeunesse en attente, “entre deux” et peut être plus exotique et moins touchante de ce côté de l’atlantique ou l’adolescence est à la fois semblable et fort différente. Tous ces ados de 17 ans ivres morts qui conduisent allègrement les autos de leur parents quitte à finir dans le fossé, cela fait un peu froid dans le dos quand même – y compris d’ailleurs aux parents de l’époque si on en croit le titre du recueil. Désenchanté !
Aller aux fraises – Recueil de trois nouvelles : Aller aux fraises, Cendres et Thetford Mines.- Eric Plamondon – Quidam 2021 – Le Quartanier 2021
Du même auteur dans ces pages Oyana ; Taqawan ; Ristigouche ; Hongrie, hollywood express
PS : je vous ai dit que Eric Plamondon était un de mes auteurs préférés ?
PPS : Du coup je me suis demandé la signification d’aller aux fraises pour l’auteur. Chez moi cela signifie porter son pantalon trop court mais ce n’était visiblement pas cela. Du coup j’ai cherché, cela peut vouloir dire chercher un endroit écarté pour faire l’amour – peu probable ici – ou se promener sans but, je suppose que c’est ce dernier sens mais je me demande quand même si quelque chose m’a échappé…



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