Un jour comme les autres, un homme a fait irruption dans un magasin et tiré sur les femmes présentes, trois sont mortes, une a survécu – mais dans quel état. Aussitôt arrêté, il se révèle être un de ces incel qui haïssent les femmes, toutes les femmes, les rendant responsables de tous leurs maux. Fin de l’histoire !? Non évidemment non, pour tous ceux qui touchaient de près ou de loin ces quatre femmes – parents, sœurs, amies, mais aussi cet homme devenu tueur, ce n’est que le début, le début d’une souffrance dont on ne voit pas la fin, d’une destruction du monde connu et peut-être – peut-être – d’une lente reconstruction…
Je ne savais trop à quoi m’attendre en ouvrant ce nouveau roman de Marie Laberge et j’ai été heureusement surprise. Par petites touches, sur une partition quasi chorale, l’autrice construit une histoire aussi profondément humaine que délibérément trompeuse car peu à peu, à travers les questionnements et les souvenirs des proches impliqués malgré eux dans la tuerie, se dessine une histoire cachée, tout aussi humaine – ou inhumaine – mais encore plus perverse qu’on ne l’imaginait. Chaque personnage prend chair et voix et on se prend à s’interroger avec eux sur les raisons, les conséquences mais aussi les suites à donner à un tel drame et les choix qui en découlent.
Or ces interrogations qui s’égrènent au fil du récit, m’ont paru des plus pertinente. Jusqu’à quel point faut-il s’interroger ? Creuser ne risque-t-il pas de donner trop d’importance au coupable quitte à jeter une ombre sur les victimes ? Peut-on tourner la page et comment ? Ces questions sont vraiment venues me chercher. En 1989, j’étais étudiante à l’Université de Montréal, lors de la tuerie de l’école polytechnique ou un homme a tué 14 femmes et en a blessé une dizaine d’autres. Polytechnique fait partie intégrante de l’université et, bien qu’étudiante en anthropologie, j’y avais cours chaque semaine*. Alors forcément on s’interroge : sur le coupable, sur la violence de masse, sur la violence faites aux femmes – visées spécifiquement, sur ce qui fait qu’on est encore en vie par hasard et sur la façon dont on a digéré cette sanglante absurdité.
C’est fin, subtil même, fort bien écrit sans jamais céder ni à la tentation de l’angélisme sensationnaliste, ni aux sirènes du thriller glauque (Tolkien nous en garde). Prenant !
Contrecoup – Marie Laberge – Québec Amérique – 2021
*parfaitement en géologie du quaternaire… c’était la minute “Je vous raconte ma vie”, mea maxima culpa
ça a l’air d’être une bonne surprise!
Tout à fait 🙂
Merci pour cette découverte qui ne tend pas vers le thriller glauque.
hihi c’est important pour moi 🙂
J’ai lu et bien aimé plusieurs romans de Marie Laberge. Je ne connais pas celui-ci, mais il à l’air intéressant !
J’avais beaucoup aimé la trilogie du gout du bonheur mais n’avais rien lu d’elle depuis 🙂
Vendu !
ha ha tu me diras 🙂
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