En la forêt de longue attente

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En la forêt de Longue Attente
Chevauchant par divers sentiers
M’en vais, cette année présente,
Au voyage de Desiriers.

Charles d’Orléans, fils de Charles V le sage, neveu de Charles VI le fou, père de Louis XII qui maria pour toujours la Bretagne à la France, est plus connu pour ses talents de poète que pour ses faits d’arme… et pour cause ! Propulsé à la tête de la maison d’Orléans à 14 ans, prince trop timide qui aimait les livres plus que les armes en un siècle de fer et de sang, il est capturé à 20 ans à  Azincourt et ne sera libéré que 25 ans plus tard. Otage trop précieux d’un roi d’Angleterre bien décidé à conquérir un royaume de France déchiré par la guerre civile entre Bourguignon et Armagnac. 25 ans de solitude, d’isolement, d’ignorance du sort de ses proches mais d’écriture aussi, ces ballades, rondeaux et chansons qui nous charment encore aujourd’hui.

Hella S. Haasse cherche l’homme derrière le personnage public – à qui aucun choix ne sera jamais permis – le poète, l’homme de livres, de mots, à la recherche d’un accomplissement qu’il trouvera peut-être au soir de sa vie à Blois lorsqu’il organise au côté de Marie de Clève, sa dernière épouse, des tournois littéraires qui accueillent tous les beaux esprits du siècle, dont – brièvement – François Villon. En la forêt de longue attente est un roman étrangement fascinant pour qui aime l’histoire, restituant la complexité politique d’une époque plus que troublée, explorant la psychologie de personnages dont les noms nous sont si familiers – enfin si comme moi, le moyen-age et la guerre de cent ans vous charment depuis l’enfance (Jean Sans Peur, Philippe le Hardi, Isabeau de Bavière, ces noms ne vous font-ils pas rêver ?). Une lecture prenante, fascinante, teintée de la poésie douce de ce Prince qui passa peut-être à côté de sa vie, à moins que, finalement, ses épreuves ne lui aient permis d’explorer un monde tout intérieur fait de mots, de songes et de mélancolie. Captivant !

En la forêt de longue attente – Hella S. Haasse – 1949 – traduit du néerlandais par Anne-Mairie de Boeth-Dietz – le Seuil – 1991

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8 réponses à En la forêt de longue attente

  1. Sandrine dit :

    Ah oui pas de doute, ce livre est pour moi. Je n’ai pas pu mettre la main dessus pour la LC, et du coup comme, comme ma lecture de Haasse m’a ennuyée, je me méfiais un peu, mais tu confirmes finalement mes attentes.

  2. nathalie dit :

    Oui c’est très prenant. La longueur fait un peu peur, mais elle permet de s’immerger dans le personnage et dans ses hésitations, ses interrogations.

  3. jerome dit :

    On te sent conquise mais je reste persuadé que ce n’est pas un roman pour moi.

  4. Non, malheureusement, ces noms ne me font pas rêver. Tant pis pour moi.

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