Après des années d’errance théâtrale qui l’ont rendue célèbre en Europe, Flora Fontange se voit offrir un rôle à Québec dans la pièce de Samuel Beckett Oh les beaux jours, l’occasion pour elle de retrouver les lieux de son enfance – qu’elle a soigneusement évités depuis fort longtemps – et de retrouver sa fille, jeune adulte qu’elle sent s’éloigner d’elle. Deux occasions redoutées qui vont l’entrainer dans une étrange balade à travers la ville et les profondeurs de sa mémoire et peut-être lui permettre de se retrouver voire de se réconcilier avec son histoire et avec elle-même…
Lire un Anne Hébert est toujours un bonheur et Le Premier Jardin ne fait pas exception à la règle. Cet été j’ai eu le bonheur de suivre une promenade littéraire à Québec sur les pas des écrivaines qui en ont écrit. C’est là que j’ai entendu parler de ce roman et je savais – je savais – qu’il me fallait le lire. J’ai adoré me promener à nouveau dans la vieille ville sur les pas de Flora, femme vulnérable, blessée qui depuis des années fuit dans les personnages qu’elle incarne pour éviter d’être elle-même – ou peut-être pour se pardonner de ne pas s’être soumise à ce qu’elle aurait du être comme l’ont fait tant de femmes anonymes et dévouées dans l’histoire de cette ville. C’est magnifiquement écrit, superbement mis en scène – si j’ose dire – dans l’exceptionnel décor qu’est la ville de Québec, et le personnage est étonnamment attachant sous ses apparentes superficialités de femme-enfant. Un magnifique roman sous le signe du temps qui passe et de la réconciliation intime. Excellent !
Le premier jardin – Anne Hébert – 1988 – Le Seuil 200
*ce n’est peut-être plus la journée (je me suis un peu perdue dans les LC), mais Anne Hébert est une immense écrivaine et compte parmi les classiques de la littérature québécoise.
**de la même auteure dans ces pages : Kamouraska, Il y a certainement quelqu’un (poème)
***un jour j’écrirai mes billets en retard sur Les fous de Bassan et Les chambres de bois si si si
Je n’ai lu que Les fous de Bassan jusque là (oh oui j’aimerais connaître ton avis), j’ai Kamouraska dans la pile et… je note ce titre-ci 😉
Je crois qu’il faut lire TOUT Anne Hébert… et j’en ai encore tout plein à lire, ça tombe bien 🙂
Je n’ai jamais lu cette auteure. Une lacune assurément ..
tsssssss encore des lectures à prévoir 🙂
Je garde un bon souvenir de Kamouraska. Merci pour le conseil.
Est-ce que le charme opère aussi quand on ne connait pas la ville ?
Ce serait une parfaite occasion de retourner me balader dans les rues de Québec !
je ne sais pas, je ne suis pas certaine.
Merci encore pour l’organisation 🙂
Je note ce titre. J’ai découvert récemment la littérature québécoise, et j’avoue que j’y prends un énorme plaisir.