“J’ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot…”
Honoré de Balzac
Donc comme promis, voici la saison 2 de ma Pile A Voir (en abbrégé pav), celle des films qui attendent sagement d’être vus ou revus (car oui les films sont sages, ils crient beaucoup moins que les livres par exemple), en espérant bien sûr que je n’en ai oublié aucun dans un sac, une bibliothèque ou sous un livre justement, ce qui reste à prouver. Parfois je me demande comment j’ai pu résister si longtemps à certains d’entre eux mais c’est que je ne dispose que d’une seule et unique télévision pour cinq utilisateurs potentiels et les négociations pour le contrôle de l’appareil sont parfois serrées. Quant à regarder sur mon ordinateur, cela manque de confort, un aspect essentiel dans la dégustation d’un film, (absolument!) (et le fait que je continue à papoter sur FB pendant mes visionnages n’a strictement rien à voir bande de mauvaises langues !). Voici donc l’objet… A nous Karine !
Australia – Baz Luhrmann (à revoir)
Bright star – Jane Campion (à revoir)
Carnet de voyage – Walter Salles
Cat on a hot tin roaf – Richard Brooks (à revoir)
Good bye Lenin! – Wolfgang Becker
Just a kiss – Ken loach
Kate et Leopold – James Mangold
La leçon de piano – Jane Campion
La route des Indes – David Lean
Le grand Meaulne – Jean-Daniel Verhaegue
Les promesses de l’aube – David Cronenberg
Mama mia – Phyllida Lloyd (à revoir)
Mansfield park – Patricia Rozema
O’brother – Joel & Ethan Cohen
Paris, Texas – Wim Wenders
PS I love you – Richard Lagravenese
Serenity – Joss Wheddon (à rererevoir)
Shakespeare in love – John Madden
The dark Knight – Christopher Nolan
The fountain – Darren Aronofski
Warriors – Peter Kosminski
Et de nouveau, Charles…
J’ayme qui m’ayme, autrement non ;
Et non pour tant, je ne hay rien,
Mais vouldroye que tout fust bien,
A l’ordonnance de Raison.
Je parle trop, las ! se faiz mon !
Au fort, en ce propos me tien :
J’ayme qui m’ayme, autrement non,
Et non pour tant je ne hay rien.
De pensees son chapperon
A brodé le povre cueur mien ;
Tout droit de devers lui je vien,
Et ma baillé ceste chançon :
J’ayme qui m’ayme, autrement non,
Et non pour tant je ne hay rien.
Charles d’Orléans (1394-1465)
L’autre dimanche avec ma très chère Karine, nous avons initié une nouvelle activité : le visionage en commun, à un océan de distance, d’une série réjouissante, le tout commenté en direct sur facebook. C’était Blackpool, c’était beau, c’était hilarant.
Du coup nous avons pensé réitérer l’opération et pour ce faire engager une comparaison de nos pav (pile à voir pour les néophytes). Karine a déjà brillament compilé la sienne ici, il me restait donc à faire de même.
Bon je savais déjà que j’avail une pal (pile à lire, vous suivez) démentielle voire himalayesque (et en cours de compilation d’ailleurs) mais j’avais jusqu’ici préféré fermer les yeux sur les piles de dvd sagement alignées dans le salon. En les listant j’ai frôlé la crise d’angoisse, doublée d’une crise de culpabilité, triplée de la conscience d’un réel danger à publier une telle chose : et si l’une des propriétaires (ou plusieurs) allait me provoquer en duel en retrouvant ici ses dvd perdus depuis des lustres… Je m’en remets donc à leur mansuétude.
Enfin devant l’ampleur de la chose, j’ai décidé de procéder en deux saison, les séries et mini séries aujourd’hui, les films lundi ou mardi…
Séries et mini-séries télé à voir de toutes urgences…
Ashes to ashes (la suite de Life on mars)
Babylone 5 – saison 1
Battlestar Galactica – Pilote
Dexter – saison 2 – sans sous-titre hélas donc impossible à voir en famille
Doctor Who specials – il me reste deux épisodes, comme si je ne voulais pas voir la fin de davidchou
Doctor Who – saison 5 vol1 – oui je sais j’ai honte
Felicity – saison 1 – à voir avec karine sûr!
Jeeves & Wooster– série BBC avec hugh Laurie
Kingdom hospital – saison 1
Les Tudor – saison 1 et 2 – J’ai presque terminé la 1
Life on mars – saison 2 (j’ai fini la 1 enfin)
Little Doritt – mini série BBC
Lost – saison 2
Mansfield park – David Giles – minisérie BBC
North and south – Brian Percival – minisérie BBC
Rome – saison 1 et 2 – j’ai commencé la 1
Roswell – saison 1
Supernatural – saison 1 – sans sous titre encore, a failli provoqué une révolution familliale
Sur écoute
Tess of the D’Urbervilles – David Blair – minisérie BBC
Vampire diaries – saison 1
Vanity fair – minisérie BBC
Warehouse 13 – saison 1
Wonderfall
Série et mini série à revoir
Black books – saison 1 – parce que c’est trop bon
Doll house – saison 1 – parce que Joss Wheddon
Firefly – intégrale – parce que Joss Wheddon
L’âge de cristal – hilarant, j’ai commencé
Moon light – integrale – j’adore
Stargate atlantis – saison 4 et 5 – à cause des enfants, j’ai vu dans le désordre
X files – saison 1 et 2 – à cause des enfants, j’ai revu dans le désordre
Ai-je déjà dit ici que j’étais une admiratrice absolue voire fanatique de Kaamelott ? Oui ? Non ? Peut être l’ai-je discrètement laissé entendre (hum!) comme à mon habitude… Depuis toujours passionnée par l’épopée arthurienne, la transcription astierienne (osons) m’a tout simplement comblée tant par la passion qu’elle montre pour le sujet que par les dialogues les plus drôlatiques de la galaxie (L’épisode de la porte transdimensionnelle vers tatouine, j’en ai encore des palpitations – Alexandre voulez-vous m’épouser ? mais je m’égare). Bref en ce beau jeudi ensoleillé mais néanmoins frisquet, j’ai ressenti une brusque envie de citation du jeudi kaamelotienne (oui aujourd’hui le néologise c’est comme ça !).
“Quand on veut être sûr de son coup, mon petit bonhomme, on plante des carottes, on ne joue pas les chefs d’États!”
Alexandre Astier – dit par Anna de Tintagel (Anouk Grinberg)
“Jamais je ne trahirai. Ave César ! Ave César ! […] La seule chose que je voudrais savoir, c’est si dans deux jours, je change d’avis… est-ce que la proposition tient toujours ?”
Alexandre Astier – dit par Caius Camillus (Bruno Solomone)
Colin Foxe est un policier d’élite qui a fait le serment de protéger et sérvir, servir son clan et protéger les humains pour tout dire car Colin est en fait un vampire (comment cela vous aviez deviné). Membre d’une espèce distincte, télépathe et dotée de certain pouvoir, Colin multiplie les brèves aventures avec des humaines en attendant de s’attacher à une femme de son espèce. il ne sait pas encore laquelle choisir mais il sait ce qu’il veut, une femelle belle, puissante, appelée à devenir matri d’un clan et donc à lui assurer le plus haut statut parmi les siens. Si seulement depuis quelque temps, il ne développait une stupide passion pour cette simple humaine qu’il a croisé pendant une prise d’otage et qui depuis leur brève aventure l’obsède…
Comme j’ai honteusement omis de faire mes billets pour les harlequinades de la très glamourous fashion victim, je fais ici mon mea culpa en chroniquant ce décoiffant roman, moitié harlequin moitié bit-lit que, dans son immense générosité, elle a bien voulu me prêter. Alors tout y est, nos deux amoureux sont bien évidemment plus que séduisants, leur attirance mutuelle est irrésistible mais bien sûr tout les sépare et ils résistent (sans aucun espoir de réussite, rassurez-vous) aux pulsions qui les jettent dans les bras l’un de l’autre. Un bon point, la force de cette attirance s’explique finalement de façon plutôt astucieuse, le contexte est intéressant quoique exploité de façon assez superficielle et le héros s’appelle Colin (ce qui n’est pas un détail pour certaines). Bon en toute honneteté, je n’ai pas frémi pour lui, il a un côté bourrin dénué d’humour assez lassant à mon goût, le méchant vampire de l’histoire, par contre, possède un potentiel certain (il cite spiderman c’est tout dire) et comme je viens de découvrir qu’il s’agit en fait d’une série dont ce roman est le second opus, j’ai bon espoir de retrouver ledit Laurent (décidément un typique nom de vampire outre-atlantique) dans un prochain développement de ce monde vampiresque. Pour amateur évidement mais j’ai bien ri ! Mordant !
Morsure fatale – Susan Sizemore – 2004 – J’ai lu
Voilà on va dire que cela fait partie des harlequinades, de toutes façons je suis toujours en retard, très très en retards pour mes challenges…
Restons donc encore un peu pour nos dimanches poétiques dans notre beau moyen-âge avec ce mélancolique (le terme existait-il ?) poème de Charles d’Orléans.
Plus penser que dire
Me convient souvent,
Sans montrer comment
N’ à quoi mon cœur tire.
Feignant de sourire
Quand suis très dolent,
Plus penser que dire
Me convient souvent.
En toussant soupire
Pour secrètement
Musser mon tourment.
C’est privé martyre,
Plus penser que dire.
Charles d’Orléans (1394-1465)
Depuis des année Lucie va de contrat en contrat, de boulot en boulot sans s’arréter nulle part et cela lui a toujours plu. Simplement elle a conscience que quelque part après ses trente ans, elle a cessé d’avoir le choix. Alors elle tient à son dernier boulot. Détective privé, un titre qui pourrait faire illusion mais son boulot se limite à suivre des adolescents pour le compte de leurs parents dépassés. Grosso modo un bon créneau, pas difficile, pas fatigant, pas passionant non plus mais on ne peut pas tout avoir. Jusqu’au jour où Valentine, une ado visiblement bien perturbée la sème dans le métro et disparait. Le jour où tout a commencé…
Ce qui frappe le plus chez Virginie Despentes, c’est la puissance de son style, cela m’avait frappé dans King kong théorie mais dans ce roman qui tient du polar et du pamphlet social, il est d’une efficacité vertigineuse. Les premières pages défilent sans qu’on touche terre, asphyxié par cette descente non pas aux enfers mais dans la rue et dans l’esprit des personnages, tous différents, avec des voix bien distinctes, des aspirations et des opinions aussi éloignées que possible mais avec en commun comme un arrière-goût de désespoir qui peut être annonce la fin. Pendant les trois-quart du livre, de Paris à Barcelone, l’intrigue ne faiblit pas une seconde, s’enroulant avec une efficacité certaine autour des personnages et puis je ne sais pourquoi, le soufflé retombe à la toute fin. Une fin un peu plate et qui peine à convaincre alors que la démonstration était époustouflante. Malgré la petite déception finale, un excellent moment de lecture. Décoiffant !
Apocalypse bébé – Virginie Despentes – Grasset – 2010
Lu dans le cadre du match organisé par Priceminister
PS : Une question m’asticote quand même un peu, pourquoi ce titre, je comprend bien apocalypse mais pas bébé. Oui je pinaille mais j’aime bien comprendre si quelqu’un a des idées…
PPS : Maintenant je lirais bien les autres romans de Virginie D. moi…
PPPS : En cours de lecture, je me disais que Nikki Gemmel avait ce genre de style, cru, efficace, bousculant, lucide…
Il a l’air de tout le monde. D’une toile, d’un blanc de poulet, d’une pâte à modeler dans un bol en plastique. Surtout, ne pas l’effrayer, laisser la toile immaculée, la porte grande ouverte à tous les possibles imaginables.
Alice Kahn – Pauline Klein
Vive Chiffonette et ses citations
Lou, treize ans en seconde, est trop précoce, trop décalée pour trouver sa place, que ce soit à l’école, où elle semble minuscule à côté des autres, ou dans sa famille entre une mère profondément dépressive et un père qui surnage à peine. Sur un coup de tête, elle propose un jour un exposé sur les sans-abris après une rencontre dans une gare. C’est ainsi que No, 18 ans, sans domicile, entre dans sa vie. Pour le meilleur ou pas…
Au départ ce roman ne me tentait pas malgré les bonnes critiques qui ont fleuri voici deux ans sur les blogs. Je me méfie de ces thème qui sombrent trop facilement dans le voyeurisme et le misérabilisme. Mais devant certains enthousiasmes familiaux, j’ai fini par céder et j’ai passé tout compte fait un excellent moment. Le fait que ce soit Lou plutôt que No qui soit au centre des choses y est sans doute pour beaucoup. Ses réflexions mi-lucides mi-naïves, souvent percutantes parfois attendrissantes, illustrent de façon très juste l’immense soif de justice et d’absolu que les adolescents portent en eux. Et si j’ai regretté une petite surenchère dans les origines de la jeune SDF, l’histoire est captivante tout en étant vraisemblable et les personnages bien vus et attachants. Le style vif et imagé sert parfaitement le propos, s’adaptant aux différents protagonistes et nous confrontant avec assez de justesse à nos lachetés quotidiennes d’adultes responsables. Touchant !
No et moi – Delphine de Vigan – 2007 – Jean-Claude Lattès
Les avis de Gambadou, Bernard et Lily (entres autres élogieux avis)
Lu dans le cadre du thème “un livre un prix” du club Lire et délires, No et moi a en effet reçu le prix des libraires 2008 ! Les autres lectures étaient pour cette fois Le coeur cousu lu par BlueGrey (il FAUT le lire nous a-t-elle discrètement hurlé), Ligne de faille par Choupynette (une réussite), Anjie (avec “Les belles choses que portent le ciel“ et ALaure (avec tois essais quand même) ont abandonné le ou (les) leurs. Fleur qui participait virtuellement pour la première fois nous a présenté par ma voix Quatre soldats. Notre prochain thème : une lecture québécoise francophone, et hop là !