“La perfection de l’esprit consiste à savoir se cacher à propos.”
Hyacinthe de Charencey 1888
Au moment d’écrire mon premier billet pour le mois anglais de
Lou et
Cryssilda (mais si, mais si, je lis anglais), surmontant ma procrastination légendaire (lectures anglaises 4, billets zéro à ce jour) je tombe sur le tag de
cuné sur les coulisses de son blog, immédiatement suivi de celui de
Jean-Marc… Je suis innocente votre honneur, ils m’ont tentée (et taguée en ce qui concerne Cuné). Le billet, que dis-je les billets anglais attendront…
Avis, Critique, Recension et/ou Ressenti ?
Chroniques ! Et chroniquer c’est partager ses ressentis du moment mais un tantinet argumentés quand même parce que juste “waaaa c’que c’est bien” ou “berk c’que c’est nul” c’est moyen comme intérêt, pour celui qui lit comme pour celui qui écrit. Alors je restitue, clame et sautille sur ce qui m’a plu, que j’ai trouvé bien vu, excellent, ébouriffant, et – bien sûr – ce qui à mon sens marche moins bien, m’agace ou simplement n’est pas ma tasse de thé. Le plus souvent j’essaie de donner envie parce que c’est ma nature, enthousiaste et mal peignée, et puis il y a trop de livre à lire dans le monde (et dans ma pal) pour que je m’astreigne ; du coup si je finis un livre – et a fortiori si je le chronique – c’est qu’il m’a plu d’une façon ou une autre. Ou alors – mais c’est rare – il faut qu’il m’ait agacée mais de chez agacée et là on est plus dans le procédé ou l’imposture…
Le choix du livre
Depuis presque douze ans maintenant, mes tout premiers prescripteurs sont les blogs – et essentiellement les vieux blogs – en écrivant ça je me fais peur, j’ai quel âge déjà. Bon faut dire qu’avec le temps je sais avec qui j’ai des atomes crochus de lecture – genre j’aime 99% de ce qu’elle aime –
Karine, ou à peine moins –
Cuné pour ne citer qu’elles. Après c’est open bar, un titre qui claque, une couverture aguichante (et je ne parle pas de torses masculins nus hein, on frôle l’overdose depuis quelques temps), une quatrième de couv bien faite (ça arrive), un entrefilet dans un magazine (Bon d’accord des fois j’achète le magazine littéraire, et Lire et…), mon fil facebook, un truc qui passe à la télé, le bouquin dont on parle à la radio (vous connaissez la Fabrique de l’histoire sur France C. et bien c’est un sacré prescripteur pour moi) et puis les amis bien sûr, mes enfants maintenant – juste retour des choses – oui enfin n’importe où, n’importe quand, je suis une femme versatile.
Cas particulier : Parfois, pas besoin de choisir, les livres viennent à toi via les SP, ou Service de presse
Cela arrive bien sûr quoique moins souvent qu’autrefois je dois perdre en influence (mouhahaha) mais de toute façon, même s’il est toujours agréable de trouver un livre dans sa boite aux lettres, je n’en parle jamais. A moins que j’ai demandé le livre, mais cela a dû arriver quoi deux fois en douze ans, je ne me sens aucune obligations ni de lecture ni d’autre chose alors quel intérêt…Je parle du bouquin s’il m’a plu et voilà.
Mettre ou ne pas mettre la quatrième de couverture ? That is the question
Mais pour quoi faire morbleu ? et dans quel but ? C’est le paragraphe que je saute dans les billets de blog qui le recopient. Mes chroniques sont (presque) toujours construite de la même façon, un paragraphe dans le genre du “si vous avez manqué le début” des magazine télé de mon enfance et un paragraphe d’avis, de commentaires, de ressentis, de ce qui m’est passé par la tête à la lecture. Sauf parfois, où je me laisse emporter mais jamais par un quatrième de couverture que le grand tolkien m’en soit témoin.
Prise de note
Je lis dans mon lit, dans le métro, dans les toilettes (chut), en marchant, devant la télé, sur la plage, dans la voiture, au café, au resto… comment diable pourrais-je prendre des notes. Bon par contre, je corne pour retrouver une citation… oui je l’avoue, je suis une corneuse du diable, mea maxima culpa. (D’ailleurs les liseuses c’est moins bien pour ça, on peut laisser des notes hein mais justement je préfère corner héhé.)
Rédaction
Ah c’est là que le bât blesse et que ma nature contemplative de flemmarde procrastinatrice s’expose à la face du monde bloguesque (qui en a vu d’autre). Alors en théorie j’écris dès que j’ai fini un livre et avant d’en commencer un autre. Oui mais non. en vérité certains livres demandent à être ruminés (c’est vrai mais quelle excuse) et en pratique je chronique peut être un dixième de ce que je lis. Oui je sais c’est mal… mais je songe à m’améliorer… si, si, depuis que j’ai commencé à bloguer même. En revanche quand je me décide, je peaufine, je coupe, je synonyme, je réécrit, je relis, je corrige, je cherche ce p… de mot qui veut juste dire ça et qui m’échappe, je me demande si j’ai une maladie neurologique qui m’empêche de trouver ce foutu mot, je coupe, je précise, je cherche une référence, je coupe encore, je relis, ça n’en finit pas…
Serré ou plutôt long ?
Serré, serré… J’aime mon café long et mes billets courts. (je passe mon temps à couper, couper, couper). bon évidemment il y a des exception, parfois ça coule tout seul et j’ai BEAUCOUP de choses à dire. (D’aucuns prétendent que je suis parfois bavarde mais c’est très exagéré, je suis peut-être un tantinet enthousiaste voilà tout.
Divulgâcher, moi ! Jamais
Jamais ! Remarquez que personnellement je n’en ai cure. Je suis une adepte du coup d’oeil au dernier chapitre pour voir et je déteste le suspens. Pour moi un livre qui perd son intérêt quand on en connait la fin ne mérite pas qu’on le finisse. Sinon lirait-on encore des classiques ou mieux relirait-on ? et je suis une grande relectrice y compris de polars donc… D’ailleurs ça aussi c’est un des aspects de la liseuse qui me plait moins, c’est bien plus difficile de jeter des coups d”œil anticipatifs mais enfin elle a d’autres avantages. Pour en revenir à nos moutons et nos spoils, je n’écrit pas – que – pour moi et donc – pour le salut de mes lecteurs – j’évite de révéler quoique ce soit – mais rien de rien – des intrigues que je chronique – si ce n’est le tout début histoire de donner envie… Et je suis très pointilleuse sur le rien de rien. C’est très amusant parfois, un tour de force d’autre fois – je me souviens que pour expliquer à quel point il FALLAIT lire La Tâche de Roth sans rien divulgâcher je me suis bien creusé les méninges.
Ils en pensent quoi les autres blogueurs ?
Une question que je me pose toujours ! Les blogueurs et les critiques d’ailleurs, je ne suis pas sectaire. Leur lecture m’aide à préciser mon avis, trouver un autre angle de vue, me démarquer un peu car qui aime lire dix fois la même chose. cela ne modifie pas mon ressenti mais me permet de nuancer. Ce doit être un (très) vieux réflexe d’étudiante, “avant d’écrire, tu liras tout ce qui existe sur le sujet” oui enfin tout, n’exageront rien… Et je tague les billets qui me plaisent bien sûr.
Citation
Parfois… certains auteurs (parlons d’Oscar, si meilleur libelliste que romancier – pas taper) ont l’art de la formule qui fait mouche et c’est quelque chose que j’admire absolument alors je cite mais il faut que cela s’insère dans le billet tout ça tout ça… question de temps, d’humeur et d’admiration.
Tagger ses billets
Certes, j’ai des catégories – roman québécois, polar, sfff et parfois même des mots clé, histoire qu’on s’y retrouve après je ne suis pas un parangon de rigueur loin de là
Noter ses lectures
Que nenni… Ce serait donner à mon avis une sorte de valeur absolue à laquelle je ne crois guère et puis les notes c’est toujours réducteur… admettons qu’un jour je lise Will, Hamlet genre, je lui mets 5 étoiles the max parce que c’est Will et parce qu’il écrit comme si dame poésie elle-même lui chuchotait à l’oreille. Le lendemain je lis un Fred Vargas, que j’aime d’amour, et je lui mets 5 étoiles parce que pelleter des nuages c’est mon truc. Le surlendemain je croque un Angela Morelli – les seuls romances que je lis et relis – et je lui mets 5 étoiles parce que j’ai ris et pleuré ? pfffff comme dirait mon bien aimé Han, tout ça c’est du flan. (après chacun fait comme bon lui semble et puis le flan c’est bon, évitez de me dénoncer au mouvement de libération des flans, vous serez bien urbains)
Les affiliations
Je lis pour le plaisir, j’écris pour le plaisir et le plaisir seul… j’ai arrêté les “partenariats” parce que je n’aime pas la contrainte, changé de plate forme parce que C’EST QUOI CES POPUPS TOUT POURRIS, même quand je m’inscris à des challenges – genre le mois anglais – je les fais à moitié, ce n’est pas pour tomber dans un Charybde quelconque…
La reconnaissance
Ricanement mumblyesque (les vieux reconnaitront) – Allez que les 5 lecteurs de ce blog se dénoncent… sérieux je ne sais pas bien ce que cela signifie, j’aime qu’on commente mes billets parce que j’imagine qu’on les a lus et que cela me fait plaisir forcément. J’aime que les gens reviennent en me disant qu’ils ont adoré un livre lu sur mon conseil – alors là oui, le roi n’est pas mon cousin. Je tremble de malepeur quand quelqu’un me dit qu’il a acheté un roman à cause d’un de mes billets. (et s’il n’aimait pas, ce serait ma faute ma très grande faute – une pensée pour toi Lou de libellus qui me l’a souvent faite celle-là). Est-ce de cela qu’il s’agit quand on parle de reconnaissance ?
Ah si ! une année – il y a longtemps bien longtemps – j’ai été invitée au Printemps des mots de Toulouse en tant que blogueuse avec un badge et tout… alors ça c’était chouette, j’ai entendu Bernard Giraudeau lire des passages d’un de ses romans, quelle voix il avait cet homme en plus du talent. J’y avais rencontré Papillon aussi. C’est de la reconnaissance ça ? En fait c’était surtout moi qui était reconnaissante.
Voilà vous savez presque tout sur ma cuisine bloguesque, dont l’essentiel, j’ai ouvert ce blog pour parler de livres quand j’étais sevrée de ce genre de conversation et j’aime toujours autant en parler, en écrire et en lire. Alors irl ou par blog, email ou tout autre moyen à votre convenance, si c’est de livres dont il s’agit, je suis là 😉
Je crois que Cuné a tagué tout mon monde bloguesque mais gens qui passez par ici, si ce tag vous tente, rappelez vous Giacomo (à moins que ce ne soit Oscar ou quelqu’un qui se prenait pour eux deux à la fois) : Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne passe