“Ceux qui marchent ne croient plus qu’ils existent. Ils sont en entier engloutis par ce qui les entoure.”
La femme qui marche, la femme qui se tait, la femme qui écrit parfois des lettres et des histoires que personnes ne lira jamais. Pendant tout un hiver – un hiver sans neige – la narratrice nous compte sa dérive, dérive intérieure, dérive silencieuse qui s’inscrit dans la ville – le vieux Québec, rue après rue, café après café, où elle croise d’autres abandonnés de la vie qui, comme elle, ne savent plus que marcher, marcher et encore marcher pour s’oublier.
L’hiver de pluie est le premier roman de Lise Tremblay et on y trouve déjà son écriture ciselé entre trivialité et poésie ; les gestes les plus ordinaires de la vie – et d’une vie à la marge, entre précarité et oubli de soi, acquièrent un semblant de lumière auquel on pense se raccrocher avant de le voir s’évanouir au détour d’une absence. Ce premier texte annonce des thèmes que l’on retrouve dans l’œuvre de l’auteure, hantise de l’écriture, dégoût de soi et de son corps, incompréhensions familiales, solitude enfin. Un texte en camaieu de gris glacé qui nous renvoie à tous ceux qui grelottent là dehors, oubliés, ignorés par nos sociétés d’abondances. Entêtant !
L’hiver de pluie – Lise Tremblay – 1990 – XYZ éditeurs
De Lise Tremblay dans ces pages…
Ca me parle, ce titre poétique et triste. Je note !
j’adore cette auteure 🙂
Ça semble bien poétique dans ton résumé!
C’est l’impression que j’en ai eu, maintenant je suis comme l’auteure j’imagine, je vois la poésie dans le sordide comme dans le grandiose 🙂
La pluie glacée, tiède, en rafales, en crachin …sous toutes ses formes,je connais en ce moment j’ai plus envie de soleil !
tu m’étonnes… quoique à vrai dire je n’ai pas eu l’impression de tant de pluie dans ce roman plutôt d’un hivers trop sec justement, froid et sans neige 🙂
Oui, un roman qui a l’air très poétique.
je n’ai pas trouvé beaucoup d’avis sur ce roman, je ne sais pas si mon ressenti est partagé 🙂
Une balade mélancolique dans les rues de Québec qui a tout pour me plaire !
Ces passages m’ont fait rêver (c’est tout moi ça) mais la narratrice passe largement les bornes de la mélancolie à partir d’un certain point pour entrer dans les zones sombres du désespoir.
Pour commencer, tu conseillerais celui-ci ou un autre titre ?
Un autre je crois, la héronnière ou la pêche blanche ou la soeur de Judith 🙂 j’aime tous ses livres mais ce n’est peut-être pas le plus facile d’approche 🙂