Iris

iris

Dans mon jardin – Avril 2014

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Promenade de printemps…

D’une petite promenade en Médoc, je vous ai ramené quelques jolies fleurs…

bluet

Un bleuet…

pavot-de-californie

Un pavot d’Amérique…

pervenche

Une pervenche…

tulipe

et finalement une tulipe… toute fraîche dans sa rosée printanière. Le printemps est là les gens.

Médoc – Avril 2014 (cliquez pour agrandir 🙂 )

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Une saison à Longbourn

longbourne.jpgDans une maison de la gentry anglaise du fin fond du Hertfordshire, la domesticité s’échine à satisfaire la famille Bennet et ses cinq filles à marier. Mr et Mrs Hill, le majordome et la gouvernante, Sarah et Polly – femmes de chambre et filles de cuisine tour à tour – et bientôt James, le nouveau valet tissent leur propres relations dans l’ombre de leurs maîtres en tachant de ménager l’avenir et de ne pas trop redouter les changements qui risquent à tout moment de bouleverser leur vie.

Je suis un peu partagée sur ce roman. Bien entendu, en inconditionnelle d’Orgueil et Préjugés, la perspective de pénétrer à Longbourn côté office et la promesse d’un Downton Abbey chez les Bennet ne pouvaient que me séduire. Seulement si Jo Baker signe un bon roman à l’écriture fluide et explore plaisamment les conditions de vie ancillaires du début du XIXe siècle dans la campagne anglaise, elle rate un peu, pour moi, le côté austenien de la chose. Car reprendre des personnages existants, même en filigrane, a ses dangers. Les lecteurs les reconnaitront-ils ? Et là cela coince un peu, tant Sarah, le personnage central, semble peu concernée par la vie des Bennet. Malgré les heures qu’elle passe à coudre enfermée avec les filles Bennet, jamais elle ne montre le moindre intérêt pour leurs rêves et leurs projets. Possible sans doute quoique décevant mais pourquoi donc avoir situé ce roman dans une maison si universellement connue si ce n’était pour raccrocher les deux histoires ? En fait, disons-le, il pourrait se passer n’importe où.

Dans toutes les variations, réécritures et autres “What if” que j’ai pu lire – certains de bien moins bonne qualité littéraire que celui-ci – le point commun était le plaisir que prenait visiblement l’auteur à retrouver des personnages aimés – plaisir qui avait au reste attiré le lecteur. Ici, ce plaisir, s’il existe, passe pour le moins inaperçu, de là à penser que Longbourn ne fut qu’un nom destiné à appâter le chaland, il y a un pas que je ne franchirai pas mais je m’interroge. Un bon roman donc mais à l’arrière plan quelque peu décevant. Ancillaire !

Une saison à Longbourn – Jo Baker – Traduit de l’anglais par Sophie Hanna – 2013

PS : Outre certains partis pris sur la psychologie des personnages au moins discutables à mon sens – que voulez-vous je me sens de taille à discuter des personnalités de chaque personnage jusqu’aux petites heures –  Il ya d’autres petites choses qui surprennent. Pour moi déjà O&P se passe plutôt à la fin du XVIIIe qu’après 1810 mais bon, il a été publié en 1813 alors admettons. En revanche, et même si c’est un détaillounet, il n’y avait certainement pas de “sonnettes” dans le roman d’Austen et pour cause, les premières n’apparaitront que vers 1820 et il est peu probable qu’elle-même en ait jamais utilisé.

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La magnificence des oiseaux

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Pour lutter contre une étrange épidémie qui ne touche que les enfants de huit à treize ans, Boeuf numéro dix, jeune homme d’une vigueur peu commune, est dêpéché à Pékin en quête d’aide. Disposant de quelques pièces de cuivre pour tout viatique, il croit rentrer bredouille quand il découvre maitre Li Kao, alcoolique invétéré doté d’un léger défaut de personnalité et n’ayant plus sans doute la vitalité de ses quatre-vingt-dix ans mais brillant, retors et sagace à souhait. Tous deux se lancent bientôt dans une quête échevelée et fabuleuse à la recherche du remède qui sauvera les enfants de Kou Fou : la grande racine de puissance.

J’ai pris ce roman sur une impulsion après une lecture un peu rude et je me suis positivement régalée. Ce conte fantastique mâtiné d’enquête policière conjugue avec bonheur les codes des deux genres – éléments répétitifs propres aux contes, indices disséminés un peu partout façon énigme – le tout dans une atmosphère qui oscille entre onirique et fantastique avec une bonne dose d’humour, un zeste d’absurde et une galerie de personnages plus que savoureux. La grande Ancêtre et le tigre de T’chin, Chen le ladre et  la très charmante Nuage de Lotus – la femme la plus ruineuse de l’Empire du milieu – bien d’autres encore se croisent et se recroisent dans une intrigue beaucoup plus complexe, colorée et merveilleuse qu’il ne semble au premier abord, alternant comique burlesque, scènes poignantes ou cruelles et vraie joie de vivre. Une très belle lecture parcourue un grand sourire aux lèvres et des plumes multicolores dans les yeux. Magique !

La magnificence des oiseaux – Barry Hughart – Traduit de l’anglais par Patrick Marcel – 1984

World fantasy award 1985 – l’avis de Karine aussi enchantée que moi.

PS : Maitre Li et Boeuf numéro dix ont réussi à me faire pouffer de rire plein de fois comme ça toute seule… et ça, c’est bon !

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Les brumes de l’apparence

brumesapparence.jpgQue se passe-t-il quand une parisienne spécialiste en évenementiel, ultra urbaine et allergique à la nature en général hérite d’un bout de terrain dans le fin fond de nulle part ? Elle vend bien sûr ! Seulement il lui faut aller sur place, régler la paperasse dans une étude notariale de province, trouver un agent immobilier chez les bouseux enfin toutes ces choses ennuyeuses. Sauf que bien sûr, rien ne va se passer comme prévu dans ce village de nulle part où tout d’abord Gabrielle découvre qu’elle a encore une tante bien vivante dont elle n’a jamais entendu parler et ensuite que son héritage, la terre des sorciers selon les gens du cru, risque d’être plus difficile à brader que prévu…

Au départ je n’étais pas très sûre d’apprécier ce roman, la personnalité de Gabrielle m’étant parfaitement agaçante et elle l’est en partie restée – agaçante – mais pas seulement car ce personnage pour diverses raisons, dont je ne vous dirai rien – n’insistez pas, va connaitre une évolution mentale, psychologique, spirituelle même tout à fait intéressante. Mieux, l’ambiance et l’histoire m’ont positivement fascinée, le bois des brumes, la rivière, les taillis enchevêtrés, les maisons lumineuses ou maléfiques, les chuchotements dans l’ombre, tout m’a parlé. Même en ronchonnant contre les tergiversations sans fin de cette caricature de parisienne – crédible d’ailleurs – je me suis trouvée incapable de lâcher ce roman avant la toute dernière page. La plume de l’auteure limpide et incisive y est sans doute aussi pour quelque chose. Enchanté !

Les brumes de l’apparence – Frédérique Deghelt – Acte sud – 2014

L’avis bien plus pertinent de Cuné qui m’a poussé à lire ce roman

 

 

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Magnolia de Soulange

magnoliarEt réverbère…

Castelginest – mars 2014

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Dragon bleu, tigre blanc

dragon-bleu--tigre-blanc.jpgLes temps sont durs pour l’inspecteur-chef Chen subitement démis de ses fonctions sans explications ni préavis. Mis sur la touche avec une fonction honorifique creuse à souhait, il sent se nouer autour de lui et de ses proches un dangereux et inexplicable complot. Trahi par le système même qu’il a tenté de servir au mieux toute sa vie, notre Chen ne sait plus guère à quel poème se vouer mais n’entend pas baisser les bras sans comprendre de quoi il retourne…

Quelle surprise de retrouver l’inspecteur Chen – que l’on croyait bien installé en cadre montant du Parti malgré son incorrigible probité – en déclassé semi-clandestin, naviguant en eau trouble de l’ultramoderne Shangai à l’antique Suzhou, entre enquête policière en sous-main, complot politique et corruption galopante. Qiu Xialong s’inspire ici d’un scandale politique aussi récent que retentissant – L’affaire Bo Xilai précisément – pour nous offrir encore une fois un étonnant point de vue, sévère mais riche et nuancé, sur la Chine actuelle. Passionnant !

Dragon bleu, tigre blanc – Qiu Xialong – 2013 – traduit de l’anglais par Adélaïde Pralon – Liana Levi – 2014

PS : Je crois que nous avons affaire ici la onzième (et dernière ?) enquête de l’inspecteur chef Chen.

PPS : J’ajoute que même quand tout va mal, les enquêtes de l’inspecteur Chen sont toujours gourmandes et me donne toujours faim…

PPPS : Je garde un souvenir enchanteur (quoique un peu perplexe) de Suzhou ville traditionnelle étonnament préservée pleine de charme et de jardins.

Dans les épisodes précédents (my bad, je n’ai pas tout chroniqué, mais enfin vous me connaissez quoi…) :

Mort d’une héroïne rouge

Le très corruptible mandarin

La danseuse de Mao

Les courants fourbes du lac Tai 

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Réverbère de printemps

toulouse-mars4Réverbère de printemps – Toulouse, mars 2014

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Le jour du slip – Je porte la culotte

Coco peut être le diminutif de Corinne… ou bien de Corentin ! Et que ce passe-t-il quand Coco-Corinne se réveille avec un zizi (ou Coco-Corentin avec une zézette) mais que tout le reste reste identique – même maman, même école, même maitresse ? Enfin tout le reste c’est vite dit parce que de toute évidence, même si nos petits protagonistes se sentent tout à fait eux-même, bien des choses ont changé, à commencer par les couleurs dans l’armoire à vêtements, les bisous de maman ou… les copains.

Ce très joli livre double – il s’agit en fait de deux histoires écrites l’une par une femme, l’autre par un homme – traite de la différence, et en l’occurrence, de la plus simple de toute celle qui existe entre garçon et fille, car chaque personnage, tout en restant lui-même se voit confronter à des changements dont il n’avait jamais mesuré l’importance… ni la futilité. A cet âge où tout à coup garçons et filles ont l’impression de vivre sur des planètes différentes (distance intersidérale qu’ils se chargent d’abolir en général avant la fin du collège, je vous rassure), les filles ont droit à plus de couleurs, mais les garçons à plus de purée (car un garçon ça mange), bien répondre en classe quand on est un garçon, cela surprend la maitresse (et plus encore les copains) et jouer aux jeux vidéos en virtuose pour une fille, ça en épate plus d’un. Ah oui vraiment et pourquoi ?

Au cas où je ne vous l’aurais pas déjà révélé dans un moment d’épanchement, je suis anthropologue de formation alors pour moi la réponse est d’une évidence absolue mais bon… il semble que ce ne soit pas le cas pour tout le monde puisque certain se sont sentis offusqués, menacés, choqués (rayer les mentions inutiles), par ce petit livre au point d’insulter et de menacer à la fois les auteurs et les libraires qui le distribuent (et je vous passe les tentatives d’intimidation des bibliothécaires). Vous êtes surpris ? Moi aussi…

Car de quoi est-il question ? D’un très sympathique petit livre qui permet d’aborder de façon légère, ludique et intelligente la question de la différence et surtout de l’égalité de traitement (rien n’a voir avec une quelquonque confusion des genres) que nous appelons tous de nos voeux (me trompé-je ?) et qui est d’ailleurs inscrite dans notre constitution (article premier). Dans un registre plus léger, il m’a obligé à me poser la question du nombre de stéréotypes que j’ai moi-même inconsciemment appliqués à mes enfants (Après analyse je m’en tire plutôt bien, ouf) et c’est toujours une bonne chose de se remettre en question (mais si). Comme la censure est une chose abominafreuse dont il est bon de parler en famille, une de mes filles (17 ans aujourd’hui) a également tenu à le lire (en rigolant comme une bossue) verdict en ado dans le texte : Alors ça c’est du vécu, c’est trop trop ça ! dont act.

Le jour du slip ; Je porte la culotte – Anne Percin – Thomas Gornet – éditions du Rouergue – collection Boomerang

Ce billet s’inscrit dans le cadre de la lecture commune géante et néanmoins citoyenne organisée par Stéphie, avec les avis entre autre de cultur’elle, Jérome, noukette, leiloona, and so on…

PS : Quand j’étais petite, j’adorais le Club des cinq et, en bon “garçon manqué” que j’étais, mon personnage préféré était Claude la fille-qui-voulait-être-un-garçon. Ce personnage quelque peu subversif au début des années quarante était devenu bien innocent quelque trente ans plus tard. Evidemment ce n’était pas un petit garçon qui voulait ressembler à une fille, cela aurait choqué davantage. N’avons-nous donc fait aucun progrès dans la tolérance depuis ? O tempora, o mores comme aurait dit à peu près Ciceron…

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Confiteor

confiteor.jpgConfiteor, deo omnipotenti (…)*

Père, ne leur pardonne pas, car ils savent ce qu’ils font.**

 

Alors que son esprit se désagrège dans les brumes de la maladie, Adrià tente de se souvenir et écrit, confession ultime, une lettre à l’amour de sa vie… Enfant sans amour, prodige tiraillé entre les aspirations érudites de son père qui le veut polyglotte humaniste et les ambitions musicales de sa mère qui l’exige violoniste virtuose, Adrià grandit en adulte tout aussi doué mais effrayé par la vie et raconte et se raconte encore, mêlant amitié, livres, guerre, art, amour, violon, histoire et désespoir…

Parler d’un tel livre ressemble fort à capturer le vent pour vous le restituer, que dis-je le vent, l’ouragan. De quoi vous parlerai-je ? Du style de Cabré peut-être qui brasse dans la même phrase cinq siècles d’histoire comme rien, démarre avec un il qui devient je pour s’éloigner à nouveau mais revenir toujours. Du Mal qui guette au détour d’une condammation prononcée par Nicolau Eimeric grand inquisiteur de Gérone, exécuté par Rudolf Höss entre les barbelés d’Auschwitz, confessé par Adrià – éternel coupable par son silence. De la musique portée par un violon magique fabriqué à Crémone par un luthier légendaire. De ces monastères ombreux où l’on pense trouver enfin la paix mais qui meurent aussi. De l’amitié qui peut survivre à tout, à la fin de l’enfance, aux petites trahisons, au temps qui passe… Et bien ce roman parle de tout cela et de bien d’autres choses encore dans un style et une construction étourdissants de virtuosité, il est drôle, cruel, sensible, impressionant, érudit, magistral et vous devriez déjà être en route pour la l’acheter. Vertigineux !

Confiteor – Jaume Cabré – Acte sud – traduit (superbement) du Catalan par Edmond Raillard

*Je vous offre le Confiteor dominicain (Nicolau était un frère prêcheur), c’est moi qui souligne… mea culpa.

Je confesse à Dieu Tout-Puissant, (Confiteor deo omnipotenti)

à la Bienheureuse Marie toujours vierge,

à Saint Dominique notre père,

à tous les Saints,

et à vous, mes frères,

que j’ai beaucoup péché, par pensées,

par paroles, par actions, et par omissions.

C’est ma faute.

C’est pourquoi je vous supplie de prier pour moi

** Vladimir Jankelevitch

PS : Vous ai-je dit que ce roman se déroule majoritairement à Barcelone la belle ? Non, et bien c’est un tort…

PPS : J’ai passé un temps infini à chercher pendant et après lecture, la musique, les livres, les peintres, les lieux, les personnages historiques, Ceci en vérité est un livre-monde.

PPPS : Il aurait fallu que parle plus d’art aussi, l’art sous toute ses formes est au coeur de Confiteor…

PPPPS : D’accord demain j’arrête les post-scriptum, mais la création du monde par Adrià, c’est le saint Graal des lecteurs compulsifs… si si vous comprendrez…

Modest_Urgell_El_toc_d_oracio_ca_1876_Museu_Nacional_d_Art_.jpg

El toc d’oratio – Modest Urgell – 1876

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