L’annulaire

annulaire.jpg Après un accident plutôt bénin mais traumatisant, la jeune narratrice de ce récit trouve un travail bien tranquille de secrétaire réceptionniste dans un laboratoire de specimens naturalisés.
Ces spécimens sont des souvenirs auquels son patron fait subir un traitement de conservation adéquat. Tout peut faire l’objet d’un spécimen : un objet, un os, un champignon, un son même. Le souvenir est ensuite stocké à un endroit précis du laboratoire et son propriétaire peut venir lui rendre visite mais nul ne le fait. Au fil du temps, le laboratoire semble se refermer sur la narratrice qui développe une relation étrange et exclusive avec son employeur.

De Yoko Ogawa, je connaissais Hôtel iris qui m’avait autant fascinée que dérangée. Avec l’annulaire j’ai retrouvé, avec un certain plaisir je dois dire, ces même sentiments. L’histoire commence par la description d’un travail de bureau tout ce qu’il y a de plus rassurant et routinier pour évoluer sans qu’on sache comment vers un univers distordu à la limite entre fantasme et fantastique. Se passe-t-il réellement des choses étranges ou est-ce simplement le traumatisme de la jeune fille qui fausse ses perceptions ? Une atmosphère glaciale, un zeste de morbidité, une once de fétichisme, trois gouttes de domination, le tout servi par le style limpide et dépouillé d’Ogawa : un roman efficace et fascinant qu’on referme sans avoir rien résolu mais avec des questions en plus… Impressionant !

L’avis de Flo, Laurence, Katell, Laure

L’annulaire – Yoko Ogawa – 1994 – traduit du japonais par Rose-marie Makino-Fayolle – Acte sud 1999

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