1912, la famille Crawley est durement éprouvée par le naufrage du Titanic. En effet le comte de Grantham n’a que trois filles et ses deux plus proches cousins, héritiers du titre, du domaine et de la fortune familiale ont disparu avec trop fameux paquebot. C’est donc un lointain cousin, un inconnu, qui doit maintenant hériter : un homme de loi de Manchester spécialisé dans le droit des affaires… Autant dire un martien aux yeux du lord, de sa famille et de sa domesticité. Car les membres de cette dernière se sentent tout aussi concernés par la déconcertante et pour tout dire scandaleuse nouvelle…
Downton Abbey retrace la vie d’un grand domaine anglais au début du XXe siècle, tant du côté des propriétaires que de celui des serviteurs – Du Majordome à la fille de cuisine, en passant par la gouvernante, les femmes de chambres, les valets, la cuisinière et tutti quanti. La première saison s’ouvre en avril 1912 pour se clore sur la déclaration de guerre de 1914. La seconde couvre la période de guerre et l’épisode de noël la période des fête de fin d’année 1920. Créée par le scénariste de Gosford Park, le superbe film de Robert Altman (avec Clive Owen, Michael Gambon, Kristin Scott Thomas, Helen Mirren, Stephen Fry, Derek Jacobi, Maggie Smith et d’autres… je recommande absolument) cette série se caractérise tout d’abord par la minutieuse reconstitution de l’époque Edwardienne tant du point de vue des costumes et du décor que de celui de l’organisation de la vie matérielle et sociale. Chaque détail est authentique et pour moi ce fut un vrai régal des yeux (si j’ose ainsi dire) que de me promener à cette époque.
L’histoire de son côté met en exergue les changements que l’époque impose à un petit monde qui se pensait protégé de l’extérieur, changements subis ou parfois recherchés car tous ne sont pas si contents de leur sort qu’on pourrait le penser. Les filles de la maison, notamment, aspirent à une autonomie que leur origine sociale ne leur permet pas en principe d’envisager. Pour les domestiques, c’est plus diffus. Bien qu’ils ressentent également le poids du changement, notamment pendant la guerre, le domaine représente encore pour eux un refuge contre la pauvreté. D’autant que bien que très conscient de la place de chacun, le comte de Grantham est un homme bien et un employeur enviable. Pour autant, certains aspirent à s’élever au dessus de leur condition, une des femmes de chambre prend secrètement des cours de secrétariat tandis que le chauffeur, irlandais, est politiquement engagé et très critique envers le monde des Crawley.
Je me rends compte que je pourrais disserter allègrement sur chaque personnage et ce qu’il représente (il parait que j’ai tendance à disserter, le croiriez-vous ?) mais ce serait peut être un peu lassant. J’ajouterais juste que l’interprétation est tout bonnement excellente avec une mention spéciale à Maggie Smith qui campe une réjouissante douairière victorienne à l’humour grinçant et la langue acérée. Les personnages, fort nombreux au demeurant, et leur relations sont complexes et évoluent constamment. Ils apprennent de leurs erreurs ou prennent leur parti des événements et deviennent tous franchement attachants. Même Lady Mary, la fille aînée, a fini par me plaire, ce qui n’était pas gagné.
En un mot comme en cent, Downton Abbey est une série magnifique, un véritable coup de coeur que je ne saurais trop recommander. Edwardien !
Dawnton Abbey -ITV – 2010-2012 – Julian Fellowes
PS : Ce billet devait clore le mois anglais de Cryssilda, Lou et Titine sur mon blog. Bon je n’ai que 24 heures de retard, pour moi c’est limite de l’avance !


38 réponses à Downton Abbey