Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Victor Hugo – Les contemplations 1856
Avant de lire l’auteur, j’ai pensé à du Brassens ou a du Leclerc.
Le Béotien a la culture de Béotie.
Le Papou
Bah xc’est à ça que servent ces mardis poétiques à épisode 🙂
sacré dragueur le Victor, faudra qu’il me donne son truc….
hihi ça fait rêver Xavier ? 🙂
Bonheur de lire de belles phrases, ce matin au réveil 😉
j’adore, je trouve ça très frais pour du Hugo 🙂