Encore frissonnant

Quittons un temps notre bien aimé moyen-âge et, à la demande générale de Bluegrey, découvrons un nouveau poète (enfin nouveau pour moi évidemment… inculte que je suis) le connaissez-vous ? Vous plaira-t-il ? 

 

Encore frissonnant

Sous la peau des ténèbres

Tous les matins je dois

Recomposer un homme

Avec tout ce mélange

De mes jours précédents

Et le peu qui me reste

De mes jours à venir.

Me voici tout entier,

Je vais vers la fenêtre.

Lumière de ce jour,

Je viens du fond des temps,

Respecte avec douceur

Mes minutes obscures,

Épargne encore un peu

Ce que j’ai de nocturne,

D’étoilé en dedans

Et de prêt à mourir

Sous le soleil montant

Qui ne sait que grandir.

 

Jules Supervielle – La fable du monde – 1938

Ce contenu a été publié dans poèmes. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

16 réponses à Encore frissonnant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *