
Au XIIIe siècle, Jehan le tonnerre, jeune membre d’une communauté d’essarteurs* en Morvan est irrésistiblement attiré vers le chantier de l’abbaye voisine. Il ne se lasse pas d’observer les constructeurs, charpentiers, maçons et tailleurs de pierre, ces enfants de Maitre Jacques ou Pédauques qui réalisent des merveilles et parle un langage parsemé de mots inconnus. Séduits par sa curiosité et sa vivacité, ceux-ci l’engagent comme apprenti charpentier – lapin dans leur sabir. Mais il lui faudra un long voyage sur le chemin des étoiles pour réaliser ce que signifie réellement être initié…
Quelle belle langue que celle d’Henri Vincenot, riche, précise et poétique à la fois ! Les étoiles de Compostelle est un récit initiatique à plus d’un titre, passage de l’enfance à l’âge adulte, apprentissage d’un métier et bien sûr initiation au compagnonnage dans toute sa dimension aussi bien ésotérique que technique, bien qu’ici les deux aspects ne puissent être séparés. Alors certes l’ésotérisme druido-maçonnique fleure un peu le XIXe à mon sens – peut être que j’ai trop lu sur les Celtes – mais la volonté d’absorption syncrétique de l’église chrétienne est bien là et ce fut un réel plaisir de suivre Jehan sur le grand chemin, au rythme des leçons exigées par son inextinguible soif de connaissances* sans parler de quelques belles visites – moi qui ne peut m’empêcher de visiter toute église à ma portée, je comprends ô combien l’itinéraire capricieux de son guide et d’ailleurs j’ai reconnu quelques lieux au passage. Dorénavant plutôt que visiter je dirais donc que je fais labyrinthe en y entrant… Itinérant !
Les étoiles de Compostelle – Henri Vincenot – 1982
*défricheurs
PS : en refermant ce livre, j’ai ressenti une grande envie de revisionner une des séries fétiches de mon enfance… Ardéchois coeur fidèle – bon c’est un compagnon menuisier et ça se passe au XIXe mais baste 🙂


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